Résumé : Le Cyclope est un célèbre humoriste à la mode qui meurt seul dans sa loge d'un fou rire. Simple incident cardiaque ou assassinat? Nos deux enquêteurs penchent pour la deuxième hypothèse.
Ils découvrent en Bretagne une société secrète qui depuis plus de 3000 ans invente les fameuses blagues anonymes que tout le monde se raconte. Cette société essaie d'influer sur la société pour la rendre plus humaine ou tout simplement plus drôle. Cependant le pouvoir du rire attire des convoitises, beaucoup veulent maîtriser le rire des autres pour avoir un surplus de pouvoir politique, d'argent, de célébrité. Derrière les paillettes et la légèreté du monde des comique, un univers sombre et des enjeux inconnus du grand public se dévoilent. Et tous recherchent le Graal, la blague absolue auquel nul ne résiste. Isidore et Lucrèce devront rechercher au fond d'eux mêmes la force et la spiritualité capables de les faire accepter dans ce monde parallèle si peu connu. Et ils comprendront que la clef de l'enquête est la compréhension du phénomène même de l'humour. L'homme est le seul animal qui rit. Mais à quoi cela lui sert-il vraiment ?
Mon avis : Chaque année, c'est devenue une sorte de rituel d'acheter ou de demander à notre cher Père Noël le dernier Werber paru... Même en considérant tous les reproches qu'on lui adresse (souvent à juste titre), il n'en reste pas moins l'un de mes auteurs favoris. Il a ce don pour mélanger à la fois savoir et intrigue et cela, je le respecte au plus haut point. Comme d'habitude, j'ai entendu tout et son contraire sur ce dernier roman consacré à l'humour. Il me fallait me forger mon propre avis.
Je ne peux vous cacher que j'ai eu peur d'être vraiment très déçu. En effet, les cent premières pages sont décousues, ça part relativement dans tous les sens et je ne voyais vraiment pas dans quoi je m'embarquais. L'intrigue m'est apparue loufoque sans être vraiment transcendante, je n'arrivais pas à entrer dans cette histoire, fait rare quand je lis du Werber... De plus, les intermèdes que j'apprécie d'habitude pour le savoir transmis et démocratisé se sont révélées très souvent inutiles. Je vous explique : soit nous avons affaire à des passages historiques qui nous ramènent à l'apparition d'un aspect de l'humour soit nous avons des blagues. Les passages historiques m'ont lassés, j'attendais plutôt le développement de l'intrigue principale. Quant aux blagues, elles étaient plutôt drôles mais déjà entendues pour la plupart. Pour couronner le tout, il n'y avait pas ce "fond" que j'apprécie tant chez Werber. Lire entre les lignes est quelque chose que j’affectionne. Bref, rien n'allait comme je le souhaitais...
Ce n'était qu'une simple errance de l'esprit, je me suis vite raccroché à l'histoire. Certes, je pourrais reprocher quelques longueurs mais comme tout bon Werber qui se respecte, il y a matière à réfléchir.
Bien que l'histoire puisse être considérée de surréaliste, je m'y suis intégré à 100%. Après avoir critiqué l'aspect policier quelque peu "tiré par les cheveux", je me suis rendu compte que cet aspect n'était pas qu'une toile de fond. On est vraiment promené d'un coupable à l'autre. Ceux qui me connaissent même un peu savent que j'affectionne la surprise. Ce fut le cas dans ce roman car je n'ai absolument rien vu venir.
Comme je l'ai évoqué, un "bon Werber" se caractérise (pour moi) par une réflexion qui nous est amenée, non imposée. Il faut lire entre les lignes et on se régale de remettre en question certains aspects déplorables de notre société. Par exemple, il avance la perte d'identité du métier de journaliste privilégiant le sensationnel à l'information, la décadence de notre société à travers notamment le voyeurisme télévisuel etc. Il y a du matériel à exploiter et j'aime ça.
Au premier abord, j'étais un peu déçu de sa façon de traiter le sujet de l'humour. C'était un peu surfacique, un peu facile, peu intéressant. Une nouvelle fois, je suis content que m'être fourvoyé, l'aspect scientifique de l'humour et du rire m'a fasciné. Bernard Werber a une nouvelle fois fait un travail d'investigation énorme, je tire mon chapeau.
Parlons maintenant des personnages. Comme dans l'Ultime Secret et le Père de nos Pères, Lucrèce et Isidore sont à l'honneur.
La première m'a semblé d'emblée très caricaturale : femme blessée qui transfert son mal dans le sadisme et les réparties piquantes. Sa vie sociale, à l'image de sa sexualité, est totalement chaotique. Bref, un personnage dur à suivre! A l'instar du roman, elle devient surprenante pour le lecteur en révélant ses failles, ses douleurs.
Isidore incarne l'intellectuel blessé dans son orgueil. Il est totalement blasé et n'a plus le goût de rien si ce n'est blesser ses interlocuteurs. Néanmoins, on le voit assez mystérieux, il cache une partie de son jeu et se révèle au lecteur au fil du roman.
Ce duo fonctionne bien, les réparties sont savoureuses, tout ce que j'aime.
Côté style, au début, je ne reconnaissais pas Werber. C'était plus ou moins brouillon, je n'accrochais pas du tout ce qui ne c'est jamais produit. Par la suite, j'ai retrouvé ce que j'aime chez cet auteur. Je ne pourrai décrire sa façon d'amener ses histoires. On aime ou on aime pas mais personnellement, j'adore.
Un nouveau Werber de lu et c'est toujours avec réel plaisir que j'ouvre ses romans. Sans doute pas le meilleur mais rien ne sert de comparer les bonnes choses. Je ne peux que vous encourager à ouvrir ce livre auquel j'attribue la note de 16/20
J'aime aussi beaucoup Werber. Et honte sur moi, ça fait un moment que je n'en ai pas lu ... Ils s'entassent sagement dans ma bibliothèque depuis quelques années :S.
RépondreSupprimerTu me donnes sacrément envie de m'y replonger.
Bonne lecture !
Merci Lefsô. Il m'en reste quelques uns à lire. Certains sont à ma disposition alors honte sur moi aussi :D
RépondreSupprimerPas mon préféré mais une lecture sympathique, comme tous les Werber... comme tu le dis si bien (^-^)
RépondreSupprimerIl me semble avoir lu un ouvrage de Bernard Weber et je reconnais que je ne me souviens pas duquel ...
RépondreSupprimerTon article me donne envie de retenter ma chance avec un auteur avec lequel la sauce n'avait pas forcément prise.
Merci pour ton billet !
@Mina : merci :) ce n'est pas mon préféré mais il restera comme un bon souvenir.
RépondreSupprimer@Plumeline : comme je le dis souvent, pour commencer Werber, je conseille soit les fourmis soit les thanatonautes.
Merci de vos passages!
Tu me donnes envie de le sortir de ma Pal pour finir la trilogie !
RépondreSupprimerComme Lefso, cela fait un bail que je n'ai pas lu un Weber alors que fut un temps où je me précipitais sur chacune de ses nouvelles sorties... je ne sais même pas pourquoi, j'ai arrêté de lire cet auteur.
RépondreSupprimerJe voulais l'acheter alors d'une dédicace à Strasbourg mais Werber n'y est pas venu, du coup j'ai un peu été déçue et j'ai laissé le temps passer, de plus j'ai lu des critiques pas trop bonnes et j'ai carrément laissé tomber... maintenant avec ce que je viens de lire ici, je vais changer d'avis et peut-être me laisser tenter.
RépondreSupprimerSi non, j'ai super adoré la trilogie des fourmis et le papillon des étoiles, quant au miroir de Cassandre... je n'ai pas détesté, mais il ne m'a que moyennement plu.
Chaque ressenti est propre à chacun, je te le conseille tout de même mais il peut s'avérer déroutant à l'image du Miroir de Cassandre que j'ai, pour ma part, adoré. :)
RépondreSupprimerBonne lecture!
Autant sur le style il est toujours là, sur le thème et l'investigation je l'ai trouvé largement en dessous.
RépondreSupprimerPuis la fin ..
bisous mon lexou
Peut-être un peu, je ne sais pas, j'en suis ressorti ravi en tout cas :)
RépondreSupprimerMerci de ton passage Sha'