mercredi 7 août 2013

Le 47e Samouraï de Stephen Hunter

 Résumé : Vétéran de la guerre du vietnam, l'ancien marine et tireur d'élite bob lee swagger coule une retraite paisible dans l'idaho lorsqu'il reçoit la visite de philip yano, un japonais porteur d'une étrange requête. En 1945, lors de la sanglante bataille d'iwo jima, leurs pères respectifs, soldats dans des camps opposés, se sont affrontés. c'est le major earl swagger qui a vaincu le capitaine yano. philip yano cherche aujourd'hui à retrouver le sabre de son père, afin d'honorer sa mémoire. touché par cette demande, bob lee décide de l'aider. il ignore encore que cette quête le conduira jusqu'au japon, oú le mystérieux sabre est l'objet de toutes les convoitises. En particulier celle du shogun, maître du marché de la pornographie nippone et chef d'un gang de yakuzas ultranationalistes. c'est le début d'une plongée dans les bas-fonds de tokyo, son monde du crime gouverné par des codes anciens, oú politiciens corrompus et tueurs impitoyables, pétris de l'esprit des samouraïs, se partagent argent, sexe et pouvoir. un monde fermé dans lequel le gain bob lee swagger ne pourra s'immiscer qu'en adoptant la même arme que ses adversaires : la voie du sabre. Hommage aux grands maîtres du cinéma japonais, le 47e samouraï est un véritable tour de force, qui réussit avec brio la synthèse entre le film de samouraï et le thriller américain.

Mon avis : Tout d'abord, je tiens à remercier Livraddict et les éditions Folio pour ce part'. 

L'auteur, Stephen Hunter, est relativement réputé dans le milieu du thriller notamment pour ses romans d'espionnage. J'ai pu ressentir en le lisant la pratique d'un auteur aguerri qui ne laissait rien au hasard : descriptions complètes, atmosphère pesante, en somme tout ce qui aide à la naissance d'un bon thriller. Néanmoins, il semblerait qu'il ait oublié au passage de rendre son intrigue palpitante. De plus, il m'a manqué une bonne dose d'action pour être réellement happé par l'histoire.
Je ne sais pas si c'est le fait que l'on soit transporté au Japon mais ce n'est pas la première fois où je remarque que des livres ou des films s'abandonnent au contemplationnisme si cher à ce pays. En revanche, j'ai pu apprécier d'en découvrir beaucoup plus sur l'histoire du Japon et de ses traditions ancestrales bien que beaucoup trop de mots japonnais jalonnent le récit à mon sens. Un peu de simplicité aurait été sans doute la bienvenue. 

L'histoire en elle-même est bien menée avec crédibilité mais le rythme trop plat et lourd m'ont empêchés de savourer pleinement. Comme je l'ai déjà souligné, l'intérêt de l'histoire est renforcé par la découverte de ce pays si mystérieux qu'est le Japon ainsi que tout ce qui tourne autour des samouraïs, tout simplement fascinant.

Autre facteur qui a fait en sorte que ce roman ne m'a pas spécialement passionné est que le héros m'a plutôt laissé indifférent. je ne peux pas dire que je l'ai détesté mais il m'a paru banal, sans relief, un monsieur tout le monde en somme auquel je n'ai pas pu associé un visage ni une personnalité spécifique. En outre, on ne peut pas dire que l'auteur soit particulièrement doué pour mettre en relief ses personnages tous un peu trop lisses.

Vous vous en douterez, ce livre ne s'inscrira pas dans les anales de mes thrillers préférés mais je ne le déconseillerai pas à tout le monde, particulièrement à ceux qui veulent découvrir le Japon à travers un thriller. Je lui attribue du coup un 12/20.

vendredi 21 juin 2013

Le Juste Milieu d'Annabel Lyon

Résumé : Aristote était un être de chair et de sang, et Alexandre le Grand, un adolescent plein de doutes et d'arrogance. Lorsqu'en 342 avant Jésus-Christ, le philosophe devient précepteur du futur roi de Macédoine, la relation qui s'établit est aussi singulière et enrichissante pour l'un que pour l'autre. Par ses démonstrations très concrètes sur une table de dissection, comme par ses réflexions éthiques et métaphysiques, Aristote transmet à son jeune élève la notion de «juste milieu», point d'équilibre entre deux extrêmes, si difficile à atteindre. De son côté, le fougeux Alexandre, qui désire déjà ardemment «ouvrir la gueule pour avaler le monde entier», offre des perspectives au maître peu aventureux que son père lui a choisi.

Des cahutes enfumées aux chambres du palais, Annabel Lyon lève le voile sur deux hommes illustres dont l'admiration réciproque et l'intelligence ont transformé le monde. Au fil de dialogues incisifs et souvent très crus, elle explore avec finesse et jubilation des thèmes aussi universels que la transmission du savoir, les rapports filiaux, les conflits de génération, les jeux de pouvoir.

 Mon avis : Tout d'abord, il me faut remercier le site Livraddict ainsi que les éditions Folio pour ce partenariat.

Alexandre Le Grand est un personnage historique que l'on a  pu voir à plusieurs reprises sur toute sorte de format. Il est souvent question de son empire, de l'histoire de ses batailles de ses bienfaits à la Culture etc. Rarement un auteur ne s'était penché sur l'homme qu'il était et avant tout l'enfant. Dans ce livre, Annabel Lyon nous emporte dans l'enfance de l'empereur qu'il a passé en partie avec son précepteur, Aristote. On découvre un enfant quelque peu étrange, curieux, courageux qui a pourtant des difficultés à se mettre en avant. Aristote est lui aussi très intéressant : sous une foule de connaissances se cache un homme de passion qui enseigne avec maîtrise et conviction. Le statu de futur roi d'Alexandre ne l'a pas impressionné, il s'adresse à lui d'égal à égal ne le laissant jamais prendre le dessus et n'hésitant pas à le rappeler à l'ordre quand cela s'impose.
Une étrange relation se construit petit à petit entre le maitre et l'élève faite de respect, de partage mais aussi d'une intimité unique parfois émouvante qu'Annabel Lyon retranscrit avec finesse.
Cependant, il m'a manqué pendant la totalité du roman un réel travail historique. En effet, plutôt que de se baser sur des faits réels et avérés, l'auteure semble s'être plus approprié l'histoire sans beaucoup d'appui et s'être adonnée à beaucoup de spéculations pour façonner cette relation et cette histoire. En refermant le livre, il m'a été impossible de déterminer si j'avais lu une pure œuvre de fiction ou un vrai roman historique. Ainsi, pas évident de déterminer si j'ai appris des faits d'Histoire ou non. Ceci dit, le plaisir était présent et c'est sans doute le principal.

Comme je l'ai déjà dit, Annabel Lyon a adopté un style tout en finesse pour écrire cette émouvante histoire, elle a su parfaitement faire ressortir les émotions et faire revivre ces personnages pourtant déjà utilisés à plusieurs reprises.

Une nouvelle fois, je remercie Livraddict et les éditions Folio pour cette découverte qui, même si elle ne m'a pas transcendée, m'a fait passer un moment de lecture agréable. Peut-être ne le conseillerais-je pas aux amateurs d'histoire pure mais j'encouragerais les autres. Je lui donne donc un 13/20.

lundi 8 avril 2013

Circuit Mortel de Kathy Reichs

Résumé : La semaine des courses se prépare dans la fièvre au fameux Charlotte Motor Speedway (Caroline du Nord), circuit de courses en stock-car. Mais une découverte macabre, dans la décharge qui jouxte le circuit, risque de gâcher la fête : après des pluies diluviennes, un baril a surgi de la boue ; il contient un cadavre recouvert d’asphalte. Temperance Brennan doit identifier ce corps dans la chaleur torride d’un printemps ponctué d’orages et de trombes d’eau. Qui est donc l’inconnu de la décharge ? Est-il mort récemment ou il y a dix ou quinze ans, comme les analyses portent à le croire ? Plusieurs hypothèses se bousculent mais deviennent invérifiables quand le FBI soustrait la dépouille et la détruit. Rien de tel pour piquer la curiosité de Tempe. Y aurait-il un lien entre ce cadavre et la disparition, en 1998, de Cindi Gamble, une jeune lycéenne, et de son amant Cale Lovette, engagé dans un groupe raciste ? Le frère de Cindi, Wayne Gamble, supplie Tempe de reprendre l’enquête. Car c’était déjà le FBI, en 1998, qui avait freiné les investigations pour conclure à une disparition volontaire. Aidée de Slidell, un policier au profil éléphantesque, puis de Galimore, ancien flic au passé trouble et au charme sulfureux devenu directeur de la sécurité au circuit de courses, Tempe remue les vestiges du passé et se heurte à la violence d’un assassin prêt à tout pour empêcher que la vérité n’éclate…

Mon Avis : Avant de commencer toute critique sur ce livre, je remercie chaleureusement Livraddict ainsi que les éditions Robert Laffont de m'avoir permis la découverte de cette auteure qui est à l'origine de la célèbre série Bones que j'affectionne particulièrement.

Comme lorsqu'on lit un livre après avoir vu son adaptation cinématographique, il n'est pas aisé de s'empêcher de faire des comparaisons. Bien souvent, les lecteurs préfèrent le livre, souvent plus profond, plus travaillé surtout au niveau des personnages. Dans ce cas présent, mes préférences vont à la série surtout à cause de l'écriture  de l'auteure. En effet, Kathy Reichs offre au lecteur un pléthore de dialogues sans fin provoquant un rythme rapide mais saccadé. Il m'est arrivé plusieurs fois de me demander si je ne lisais pas une ébauche de scénario d'un futur épisode de Bones... De plus, les phrases sont très peu travaillés, l'auteure écrit comme on parle avec une touche de vulgarité souvent gratuite et inutile. Par conséquent, l'histoire souffre d'un manque de descriptions qui auraient pu servir à donner du relief aux personnages.

Le personnage principal est Temperance Brennan, anthropologue judiciaire comme l'auteure. Autant dans la série Bones elle me passionne par son arrogance intellectuelle et ses bourdes sociales, autant elle m'est apparue banale dans le livre. Je m'attendais à retrouver des explications scientifiques plus travaillés qui nous conduirait à examiner chaque preuve de manière méthodologique mais la majeure partie du roman se consacre à ses échanges.

Heureusement, j'ai été satisfait quelque peu par certaines précisions scientifiques qui donnent de l'ampleur au scénario. L'histoire est certes bien ficelée mais on ne pourra pas dire qu'elle soit haletante.

Même en essayant de dégager le positif de cette histoire, je n'arrive pas à me contenter de cette lecture. Sans être désagréable, j'ai eu le sentiment incessant que cette histoire était superficielle, pas assez travaillée. J'essaierai sans doute un autre roman de Reichs pour vérifier si ce manque de profondeur est propre à son dernier roman ou s'il correspond au style de l'auteure.



jeudi 7 mars 2013

Un Père Idéal de Paul Cleave



Quatrième de couverture : Jack Hunter est un bon époux et un père idéal. Un homme bien qui n’a qu’une manie : il assassine les prostituées. Un jour, sous les yeux d’Edward, son fils de neuf ans, Jack, premier serial killer de l’histoire de Christchurch, est arrêté. Vingt ans plus tard, Edward est devenu à son tour un citoyen modèle. Comptable dans un cabinet d’avocats, il a tout fait pour oublier et faire oublier son passé. Mais quand sa femme est assassinée, c’est vers son père, toujours derrière les barreaux, qu’il se tourne. En quelques jours, la vie d’Edward va basculer dans l’horreur. Avec ce thriller glaçant et déroutant, l’auteur d’Un employé modèle impose un style tout à fait nouveau dans l’univers du polar.

Mon avis : Paul Cleave, déjà connu pour son livre Un employé modèle, nous propulse dans l'atmosphère aussi connu que captivant des tueurs en série. Il met ainsi en scène Edward Hunter, un jeune père de famille tout ce qu'il y a de plus banal : une situation correcte de comptable, une famille soudée, des rapports sociaux conventionnels... En apparence, ce schéma familial incarne la normalité dans toute sa splendeur. 
Il y a cependant un hic : Edward a été en quelque sorte traumatisé dans sa jeune enfance par l'arrestation de son père à son domicile. Celui-ci, non content de sa situation familial et professionnel, n'avait pour seule distraction que de parcourir les rues la nuit afin de tuer des prostituées. Autant dire que ce chamboulement ne pouvait que nuire au développement de son jeune fils...
 Son passé mis de côté, il faut attendre l'assassinat de sa femme sous ses yeux pour sortir de son sommeil son "Dark Passenger" comme dirait un célèbre serial killer, Dexter...

C'est justement cette comparaison facile à la série Dexter qui fait défaut à cette histoire. En effet, le lecteur pourra aisément comparer Dexter à Edward et faire un parallèle entre les histoires. Sans parler de copie conforme, ce serait exagéré, il est possible que cette identification systématique entraine de la confusion. 

Cependant, ce serait sans compter sur le talent de Paul Cleave pour rendre cette histoire captivante. Le lecteur a le droit à un condensé de ce qui se fait de mieux en terme d'action, de psychologie des personnages pour en faire un vrai page-turner. Le rythme est haletant, on ne dispose que de peu de temps entre chaque rebondissement, de l'adrénaline garantie. 

La plume de l'auteur y est pour beaucoup : il ne s'attarde pas sur les descriptions se contentant de mettre en avant l'action et bien entendu, les pensées tourmentées d'Edward. Celles-ci peuvent nous amener à de profondes réflexions sur la nature du Mal et dans quelles conditions il peut ou doit être utilisé. Les plus fins psychologues seront amenés à approfondir ce sujet du Mal et de sa provenance. En somme, tout lecteur y trouvera un intérêt particulier.

Indéniablement, on ressort de ce livre légèrement perturbé, ahuri par cette sombre péripétie meurtrière. On se rend compte, bien que ce soit de la fiction, que la nature de l'Homme n'est ni blanche, ni noire mais composé d'une infinité de nuances de gris. Il aura fallu un grave élément déclencheur pour que cet anti-héros bascule vers le gris le plus sombre. Passionnant, affolant, perturbant, autant de qualificatifs qui montrent mon enthousiasme pour ce roman. 
Simplement à titre indicatif, je lui donne la note de 16/20.

 

jeudi 14 février 2013

Jim Morrison de Jean-Yves Reuzeau


Résumé : «J'ai toujours été attiré par tout ce qui parlait de révolte contre l'autorité. Celui qui se réconcilie avec l'autorité se met à en faire partie.»

Chaman, poète maudit, sorcier des mots, James Douglas Morrison, dit Jim Morrison (1943-1971), chanteur des Doors, continue de fasciner des générations d'auditeurs et de lecteurs.
Cette biographie très documentée retrace l'aventure fulgurante d'un artiste hors du commun qui réinventa le rock and roll. L'équipée sauvage de celui qu'on appelait le «Roi lézard» fut aussi celle d'un groupe, les Doors, dont les mélodies et les textes font aujourd'hui parti de l'histoire de la musique : «Riders On The Storm», «Light My Fire», «You Make Me real»... Auteur de plusieurs livres sur Jim Morrison, Jean-Yves Reuzeau travailla une dizaine d'années pour le label Elektra, celle des Doors.

Mon avis : Tout d'abord, je tiens à remercier chaleureusement le site livraddict ainsi que les éditions Folio pour ce partenariat qui tranche avec mes goûts habituels. 

L'exercice était pour moi quelque peu complexe puisque je me suis aventuré dans ce livre avec une connaissance disons sommaire pour le personnage. Bien entendu, j'avais entendu quelques chansons des Doors je me doutais que sa courte vie n'avait pas été un long fleuve tranquille...

Avec un sens rare de la précision, Jean-Yves Reuzeau nous amène à pénétrer dans cette vie passionnante et excessive. Jim Morrison était une personne excessive dans tout ce qu'il faisait. Avec les femmes, il ne supportait aucune forme d'attachement, avec la drogue et l'alcool, aucun sens de la retenue et de la raison. Avec la musique mais surtout la poésie, il se servait des mots comme un fleuret pourfendant système, injustice, capitalisme, autorités etc. Une attitude pas toujours correcte sur scène et en dehors (doux euphémisme...) lui a valu de nombreux soucis avec la justice menée tambour battant par le puritanisme.
Il serait très restrictif de résumer la vie de Morrison à ses excès. Il faut retenir avant toutes choses que ce fut un grand créateur, transcendé parfois, aidé par les substances d'autres fois. Il aimait les mots, les grands noms de la littérature et surtout de la poésie. Plus que musicien ou chanteur, il se considérait lui-même principalement comme un poète. Ses sujets favoris étaient la guerre, la politique, la nature et son incompréhension de la vie. On apprendra par la suite qu'il souffrait d'une forme de bipolarité, un syndrome du "borderline" pour être un peu plus précis. Dés sa plus tendre enfance, il se démarquait des autres, se sentant différent. Il refusa ainsi avec véhémence son éducation, l'école, tout ce qui tendait à l'enfermer dans une case qu'il ne supportait pas.

Pour ceux qui n'ont pas vécus cette période, on pourrait peut-être reproché à Jean-Yves Reuzeau d'avoir un sens du détail tellement poussé qu'il en devient perturbant. Sans doute ma méconnaissance de cette période me pousse à penser cela. Il faut dire qu'il n'est pas aisé de voir apparaître un pléthore de personnages qui nous sont aucunement familiés. Ceci dit, on pourra petre ravi de croiser quelques grand noms du monde de la musique comme Janis Joplin, Mick Jagger ou encore Jimmy Hendryx.

Aussi, je conseillerais cette biographie à tous mais plus particulièrement à ceux qui ont connus ou se sont intéressés de près à cette période. Malgré l'histoire d'une descente aux enfers sans précédent, je garderai de cet homme un esprit certes torturé mais dont la créativité est sublime. Encore merci à livraddict et aux Editions Folio.




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