Résumé : À neuf ans, dans le Japon d'avant la Seconde Guerre mondiale, Sayuri est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de plaisir de Kyoto.
Dotée d'extraordinaires yeux bleus, la petite fille comprend vite qu'il faut mettre à profit la chance qui est la sienne. Elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l'amour : Sayuri va peu à peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville. Les riches, les puissants se disputeront ses faveurs.
Elle triomphera des pièges que lui tend la haine d'une rivale. Elle rencontrera finalement l'amour...Écrit sous la forme de mémoires, ce récit a la véracité d'un exceptionnel document et le souffle d'un grand roman. Il nous entraîne au cœur d'un univers exotique où se mêlent érotisme et perversité, cruauté et raffinement, séduction et mystère.
Mon Avis : Ce livre est l'un des rares que je vois faire l'unanimité sur la toile et il faut dire qu'à sa sortie, il a entrainé un important battage médiatique. Je suis globalement très intéressé par la culture asiatique. Pour ce qui est de l'ancienne, elle va plutôt aux ninjas, samouraïs et guerriers en tout genre et moins aux traditions mondaines mais l'univers des geishas que je ne connaissais pas m'intriguait. Comme j'adore lire des romans tout en apprenant des choses, je me suis dit que cette lecture commune serait une bonne idée.
Le prologue m'a tout d'abord énormément dérouté. En effet, l'auteur s'adresse à son lectorat pour remercier la geisha héroïne de son livre pour ses mois de confessions sur ce cercle très privé qu'est le monde geisha. Il va même jusqu'à nous dire qu'il était obligé d'enregistrer ses conversations avec elle pour retranscrire son histoire le plus fidèlement possible. Je croyais alors à une histoire vraie jusqu'à que j'apprenne par Frankie que c'était une pure fiction. J'en étais au premier tiers et cela m'a abasourdi.
Il est vrai que le début de l'histoire me laissait un peu de marbre. Quand sa mère tombe malade, le père de Chiyo, l'héroïne, est obligé de trouver un avenir pour ses deux filles et décide de les vendre par l'intermédiaire d'un homme chez qui Chiyo rêve de vivre. Cependant, il va l'envoyer dans un okiya, la demeure des geishas où ses débuts seront plus que laborieux... Premier point négatif : je n'arrivais pas à rentrer dans l'histoire que je trouvais très plate au début. Comme je vous l'ai dit, je croyais à une histoire vraie et l'accumulation des coups du sort sur cette pauvre Chiyo me laissaient perplexe. J'avais l'impression de voir en version asiatique une remake d'Oliver Twist, le second degré en moins...
Et puis, Chiyo prend l'âge et de la maturité, elle se décide dans un scène très touchante à devenir geisha. C'est là que je suis complétement dans le livre. Bien sûr, il y aura encore des embûches mais on atteint la crédibilité.
Je me suis pris de passion pour cette histoire, pour son charme, pour ses personnages... Je ne me suis plus ennuyé même si sur le roman dans son intégralité, le trop de mondanités commençait à m'exaspérer.
Ce que j'ai particulièrement adoré, c'est apprendre de cette culture japonaise bien qu'elle soit un peu dépassée maintenant. Cet univers est admirablement bien décrit, il ne manque jamais un détail pour comprendre la tradition en question et on ressort avec une connaissance assez complète de cet univers. Je ne saurais dire si c'est exactement comme cela que ça se passait mais le travail d'Arthur Golden semble être suffisamment conséquent pour le supposer. Sans trop en révéler, on pourra particulièrement être choqué par le mizuage, tradition du dépucelage des apprentis geishas qui est vendu aux enchères parmi les riches. Sachant qu'elle ont en général autour de quinze ans, il s'agirait chez nous, à notre époque d'un acte pédophile répréhensible par la loi... Et dire que c'était en vigueur il y a peu...
Ce livre brille surtout par ses personnages très bien définis. Chiyo, qui deviendra la geisha Sayuri se révèle passionnante. Elle n'est pas pourtant pas très forte bien qu'elle supporte son calvaire des premières années mais elle touche le lecteur très profondément. Elle réagit de manière juste, entière, parfois elle chute mais elle se relève encore plus forte. Elle est pure, dénuée de tout sentiment malsain et pourtant elle n'est pas toute blanche, quand il faudra se venger, elle répondra présente... J'avais pourtant peur au début d'entrer dans trop de manichéisme avec la méchante geisha contre la parfaite petite fille... Et en fait non, chacun a un penchant mais ne sont pas représentés de manière parfaite. Il est vrai qu'Hatsumomo, la méchante geisha persécutrice et jalouse n'a aucun côté positif mais pour ce qui est des "gentils", il ont chacun une part d'ombre. Par exemple, Mameha, la geisha qui prend Sayuri sous son aile n'aspire qu'à une chose : la vengeance, Mère, la responsable de l'okiya ne pense qu'à s'enrichir etc...
On rencontre aussi pas mal d'hommes puisque leur rôle principal est de leur plaire et de les distraire mais eux ne m'ont pas subjugué à outrance. Je retiens quand même Nobu, un homme marqué par la guerre qui se montre plutôt complexe car on ne sait jamais ce qu'il veut.
L'écriture de Golden est très facile à suivre, tout est bien décrit et lorsqu'un détail historique ou de langage se présente, il l'explique de suite. Ce qui est le plus admirable est qu'il arrive à insérer dans son écriture le charme et la poésie de l'Asie comme eux savent le faire. Ils trouvent des métaphores très appropriées, une façon contemplative de poser son décor... Je ne saurais l'exprimer mieux mais je ressentais l'Asie à travers ses mots sans parler de l'histoire.
Pour conclure, un roman que j'ai adoré malgré un départ un peu plat et poussif. Je ne suis aps un fan du genre et pourtant, je le conseillerais à tous, même les plus réticents car tout le monde peut y trouver son bonheur. Un régal à tout point de vu auquel je donne un très bon 17/20.
Dotée d'extraordinaires yeux bleus, la petite fille comprend vite qu'il faut mettre à profit la chance qui est la sienne. Elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l'amour : Sayuri va peu à peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville. Les riches, les puissants se disputeront ses faveurs.
Elle triomphera des pièges que lui tend la haine d'une rivale. Elle rencontrera finalement l'amour...Écrit sous la forme de mémoires, ce récit a la véracité d'un exceptionnel document et le souffle d'un grand roman. Il nous entraîne au cœur d'un univers exotique où se mêlent érotisme et perversité, cruauté et raffinement, séduction et mystère.
Mon Avis : Ce livre est l'un des rares que je vois faire l'unanimité sur la toile et il faut dire qu'à sa sortie, il a entrainé un important battage médiatique. Je suis globalement très intéressé par la culture asiatique. Pour ce qui est de l'ancienne, elle va plutôt aux ninjas, samouraïs et guerriers en tout genre et moins aux traditions mondaines mais l'univers des geishas que je ne connaissais pas m'intriguait. Comme j'adore lire des romans tout en apprenant des choses, je me suis dit que cette lecture commune serait une bonne idée.
Le prologue m'a tout d'abord énormément dérouté. En effet, l'auteur s'adresse à son lectorat pour remercier la geisha héroïne de son livre pour ses mois de confessions sur ce cercle très privé qu'est le monde geisha. Il va même jusqu'à nous dire qu'il était obligé d'enregistrer ses conversations avec elle pour retranscrire son histoire le plus fidèlement possible. Je croyais alors à une histoire vraie jusqu'à que j'apprenne par Frankie que c'était une pure fiction. J'en étais au premier tiers et cela m'a abasourdi.
Il est vrai que le début de l'histoire me laissait un peu de marbre. Quand sa mère tombe malade, le père de Chiyo, l'héroïne, est obligé de trouver un avenir pour ses deux filles et décide de les vendre par l'intermédiaire d'un homme chez qui Chiyo rêve de vivre. Cependant, il va l'envoyer dans un okiya, la demeure des geishas où ses débuts seront plus que laborieux... Premier point négatif : je n'arrivais pas à rentrer dans l'histoire que je trouvais très plate au début. Comme je vous l'ai dit, je croyais à une histoire vraie et l'accumulation des coups du sort sur cette pauvre Chiyo me laissaient perplexe. J'avais l'impression de voir en version asiatique une remake d'Oliver Twist, le second degré en moins...
Et puis, Chiyo prend l'âge et de la maturité, elle se décide dans un scène très touchante à devenir geisha. C'est là que je suis complétement dans le livre. Bien sûr, il y aura encore des embûches mais on atteint la crédibilité.
Je me suis pris de passion pour cette histoire, pour son charme, pour ses personnages... Je ne me suis plus ennuyé même si sur le roman dans son intégralité, le trop de mondanités commençait à m'exaspérer.
Ce que j'ai particulièrement adoré, c'est apprendre de cette culture japonaise bien qu'elle soit un peu dépassée maintenant. Cet univers est admirablement bien décrit, il ne manque jamais un détail pour comprendre la tradition en question et on ressort avec une connaissance assez complète de cet univers. Je ne saurais dire si c'est exactement comme cela que ça se passait mais le travail d'Arthur Golden semble être suffisamment conséquent pour le supposer. Sans trop en révéler, on pourra particulièrement être choqué par le mizuage, tradition du dépucelage des apprentis geishas qui est vendu aux enchères parmi les riches. Sachant qu'elle ont en général autour de quinze ans, il s'agirait chez nous, à notre époque d'un acte pédophile répréhensible par la loi... Et dire que c'était en vigueur il y a peu...
Ce livre brille surtout par ses personnages très bien définis. Chiyo, qui deviendra la geisha Sayuri se révèle passionnante. Elle n'est pas pourtant pas très forte bien qu'elle supporte son calvaire des premières années mais elle touche le lecteur très profondément. Elle réagit de manière juste, entière, parfois elle chute mais elle se relève encore plus forte. Elle est pure, dénuée de tout sentiment malsain et pourtant elle n'est pas toute blanche, quand il faudra se venger, elle répondra présente... J'avais pourtant peur au début d'entrer dans trop de manichéisme avec la méchante geisha contre la parfaite petite fille... Et en fait non, chacun a un penchant mais ne sont pas représentés de manière parfaite. Il est vrai qu'Hatsumomo, la méchante geisha persécutrice et jalouse n'a aucun côté positif mais pour ce qui est des "gentils", il ont chacun une part d'ombre. Par exemple, Mameha, la geisha qui prend Sayuri sous son aile n'aspire qu'à une chose : la vengeance, Mère, la responsable de l'okiya ne pense qu'à s'enrichir etc...
On rencontre aussi pas mal d'hommes puisque leur rôle principal est de leur plaire et de les distraire mais eux ne m'ont pas subjugué à outrance. Je retiens quand même Nobu, un homme marqué par la guerre qui se montre plutôt complexe car on ne sait jamais ce qu'il veut.
L'écriture de Golden est très facile à suivre, tout est bien décrit et lorsqu'un détail historique ou de langage se présente, il l'explique de suite. Ce qui est le plus admirable est qu'il arrive à insérer dans son écriture le charme et la poésie de l'Asie comme eux savent le faire. Ils trouvent des métaphores très appropriées, une façon contemplative de poser son décor... Je ne saurais l'exprimer mieux mais je ressentais l'Asie à travers ses mots sans parler de l'histoire.
Pour conclure, un roman que j'ai adoré malgré un départ un peu plat et poussif. Je ne suis aps un fan du genre et pourtant, je le conseillerais à tous, même les plus réticents car tout le monde peut y trouver son bonheur. Un régal à tout point de vu auquel je donne un très bon 17/20.
Je suis contente qu'il ait fini par te plaire ! Et pour le charme et la poésie de l'Asie, c'est exactement ce que j'ai pensé ^^
RépondreSupprimerJe ne suis pas sûre que l'univers des geisha ait totalement disparu. Je crois qu'il fonctionne encore comme cela à l'heure actuelle, il est juste beaucoup plus petit qu'avant la guerre, et toujours très secret.
RépondreSupprimerEn tout cas Geisha fait partie de mes livres préférés et je suis ravie qu'il t'ait plu aussi.
Une très belle découverte que ce magnifique livre !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ton très bel article, Lexou ! Et je suis contente que tu aies finalement aimé ce beau livre ! Le début ne m'a pas paru plat, j'ai surtout été attristée, en ce qui me concerne, par le fait que Chiyo pensait être adoptée et qu'on savait bien, nous lecteurs, qu'il n'allait en être rien !
RépondreSupprimerJ'aime ce genre de lire qui m'emporte !
Merci à tous pour vos commentaires et merci pour cette fabuleuse découverte.
RépondreSupprimerContente de voir que finalement tu aies aimé ! (^-^) sinon, pour ce qui est de l'histoire, on m'a conseillé de lire "Mavie de geisha" de Mineko Iwasaki qui est a priori la geisha qui a inspiré Golden. Pour le moment il est dans ma PAL donc je ne peux pas t'en dire plus mais je pense que je le lirais bientôt (^-^)
RépondreSupprimerC'est un livre qui me titille depuis un bon moment! Aimerai-je ou pas ?
RépondreSupprimerFinalement avec ton avis et celui des autres, je vais le mettre dans ma lal!
Une très belle découverte et un coup de coeur pour moi!
RépondreSupprimerTout comme toi, j'avais eu un peu de mal à rentrer dedans au départ ! et vu la grosseur du livre, je me disais que jamais j'y arriverais... et puis, finalement, petit à petit, je m'y suis faite, je me suis attaché à cette geisha, et au final, ce livre a été un réel coup de coeur pour moi ! j'y ai appris énormément de chose et trouvé cela très intéressant !
RépondreSupprimerJ'ai toujours cru que c'était de la pure fiction... et en lisant le début de ton article, j'ai un sourcil qui s'est dressé. mais non, c'était bel et bien une histoire inventée, sur fond de vérité. ouf, autant pour ma mémoire et ma naïveté.
RépondreSupprimerJe n'avais pas ressenti de lourdeurs et de lenteurs à l'époque. En tout cas ce n'est ps un souvenir qui me reste... d'ailleurs quels souvenirs me restent : très peu. Une sensation globale agréable avec des personnages touchants. Mais guère plus. j'aimais beaucoup cet univers et ce livre faisait parti des "incontournables" sur le sujet... je pense que cela a induit un peu ma vision et mon ressenti.
Bel article, com d'hab, kiss de grenouille.
J'ai appris beaucoup de choses grâce à ce livre:c'est une très belle découverte !
RépondreSupprimerUn livre passionnant en effet où l'on apprend beaucoup de choses. Contente qu'il t'ait plu!
RépondreSupprimerMerci pour vos commentaires, ça me touche toujours beaucoup. J'ai regardé le film et même s'il ne vaut pas le livre, il est rempli de charme.
RépondreSupprimerTout comme toi, j'ai adoré apprendre toutes ces choses sur le Japon. On reçoit une vrai leçon sur l'histoire et la culture de ce pays, sans que cela ne soit jamais fastidieux à lire. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant! Une lecture délicieuse que j'aurais volontiers prolongé de quelques pages encore!
RépondreSupprimerJe crois, qu'on a visiblement été plusieurs à ne pas réaliser tout de suite qu'il s'agit d'un roman et non d'un témoignage réèl.
Très joli billet sur ce livre que j'ai moi aussi adoré. Le seul livre que j'ai lu 2x je crois...
RépondreSupprimerEffectivement, tout le monde s'accorde sur ce titre et j'ai très envie de le lire moi aussi !
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