mardi 26 août 2014

La Lune Etait Noire de Michael Connelly


Résumé : Contrainte de passer à l'action pour protéger le secret , qui la déchire, Cassie Black, en liberté conditionnelle, décide de cambrioler la suite d'un grand flambeur du Casino Cleopatra, à Las Vegas. Caméras de surveillance, gardes armés, coffres-forts blindés, la sécurité est sans faille - et dirigée par un certain Karch, individu sadique et retors. S'attaquer à lui, c'est courir à la mort, mais c'est le risque que doit prendre Cassie si elle veut réussir. Et ce n'est rien en comparaison de ce qui l'attend lorsqu'on comprend que l'enjeu est mille fois plus grand que ce que l'on croyait au début de l'affaire. Car, bien sûr, dans l'énorme partie qui se joue, toutes les cartes sont biaisées. Michael Connelly nous donne ici un thriller noir de première grandeur.


Mon Avis :  Après de longs mois de mise en quarantaine de mon blog, j'ai pris la décision de lui offrir une nouvelle chance. Le plaisir d'écrire m'avait quitté mais cela ne pouvait durer, la tentation de la plume a été trop forte.
   Pour cette "résurrection", j'ai choisi un livre de l'un de mes auteurs fétiches, Michael Connelly. Cet auteur m'a concilié avec le polar, registre pour lequel j'avais quelques réticences, avec son premier ouvrage, Les Égouts de Los Angeles, ainsi que le plus connu, Le Poète. Depuis, sept de ses livres sont passés entre mes mains. C'est donc avec un grand plaisir que je vais vous présenter La Lune Etait Noire, pas le meilleur mais sans doute le plus différent des autres.

Une femme, une détresse, le grand banditisme

Cassie Black était une criminelle recherchée pour toute sorte de malversations, principalement des vols. Sa vie était partagée entre le crime et les personnes qu'elle chérissait. Tout bascula lorsque son compagnon et père de sa fille fût abattu sous ses yeux lors d'une de leurs aventures façon Bonnie and Clyde
C'est ainsi que débute la tonitruante intrigue de la Lune était Noire. Dès l’entame,  le lecteur st plongé magistralement dans l'Univers du grand banditisme et des pourris qui le compose. Il découvre de plus la forte personnalité de Cassie, partagée entre l'amour indéfectible pour sa fille et son besoin de vengeance. Le débat, ici, n'est pas manichéen : bien qu'elle utilise tous les moyens à sa disposition pour accomplir sa vindicte, on ne peut que s'identifier à cette femme déterminée menant sa propre bellum justus, sa guerre juste.

Connelly, le marionnettiste du polar

Il serait inapproprié voire déplacé de cataloguer Connelly dans la branche des auteurs de polar qui se reposent sur leurs lauriers. Ce one-shot en est la preuve par les difficultés inhérentes à, d'une part, mettre en scène une femme et d'autre part part à la faire évoluer dans le "camp des méchants".
On retrouve son écriture, accessible et ciselé, son génie lorsqu'il s'agit de construire l'intrigue et sa capacité à tromper le lecteur toujours surpris par les nombreux rebondissements.


Une nouvelle fois, Connelly maitrise son sujet et nous emmène dans une intrigue haletante qui ne décevra, j'ose l'espérer, aucun lecteur. Avec originalité par rapport au reste de ses ouvrages, il nous fait découvrir un monde noir avec une seule lumière, la justice en la la personne de Cassie Black. Le seul regrêt reste que l'on ne reverra pas Cassie Black... pour le moment.










 


mercredi 7 août 2013

Le 47e Samouraï de Stephen Hunter

 Résumé : Vétéran de la guerre du vietnam, l'ancien marine et tireur d'élite bob lee swagger coule une retraite paisible dans l'idaho lorsqu'il reçoit la visite de philip yano, un japonais porteur d'une étrange requête. En 1945, lors de la sanglante bataille d'iwo jima, leurs pères respectifs, soldats dans des camps opposés, se sont affrontés. c'est le major earl swagger qui a vaincu le capitaine yano. philip yano cherche aujourd'hui à retrouver le sabre de son père, afin d'honorer sa mémoire. touché par cette demande, bob lee décide de l'aider. il ignore encore que cette quête le conduira jusqu'au japon, oú le mystérieux sabre est l'objet de toutes les convoitises. En particulier celle du shogun, maître du marché de la pornographie nippone et chef d'un gang de yakuzas ultranationalistes. c'est le début d'une plongée dans les bas-fonds de tokyo, son monde du crime gouverné par des codes anciens, oú politiciens corrompus et tueurs impitoyables, pétris de l'esprit des samouraïs, se partagent argent, sexe et pouvoir. un monde fermé dans lequel le gain bob lee swagger ne pourra s'immiscer qu'en adoptant la même arme que ses adversaires : la voie du sabre. Hommage aux grands maîtres du cinéma japonais, le 47e samouraï est un véritable tour de force, qui réussit avec brio la synthèse entre le film de samouraï et le thriller américain.

Mon avis : Tout d'abord, je tiens à remercier Livraddict et les éditions Folio pour ce part'. 

L'auteur, Stephen Hunter, est relativement réputé dans le milieu du thriller notamment pour ses romans d'espionnage. J'ai pu ressentir en le lisant la pratique d'un auteur aguerri qui ne laissait rien au hasard : descriptions complètes, atmosphère pesante, en somme tout ce qui aide à la naissance d'un bon thriller. Néanmoins, il semblerait qu'il ait oublié au passage de rendre son intrigue palpitante. De plus, il m'a manqué une bonne dose d'action pour être réellement happé par l'histoire.
Je ne sais pas si c'est le fait que l'on soit transporté au Japon mais ce n'est pas la première fois où je remarque que des livres ou des films s'abandonnent au contemplationnisme si cher à ce pays. En revanche, j'ai pu apprécier d'en découvrir beaucoup plus sur l'histoire du Japon et de ses traditions ancestrales bien que beaucoup trop de mots japonnais jalonnent le récit à mon sens. Un peu de simplicité aurait été sans doute la bienvenue. 

L'histoire en elle-même est bien menée avec crédibilité mais le rythme trop plat et lourd m'ont empêchés de savourer pleinement. Comme je l'ai déjà souligné, l'intérêt de l'histoire est renforcé par la découverte de ce pays si mystérieux qu'est le Japon ainsi que tout ce qui tourne autour des samouraïs, tout simplement fascinant.

Autre facteur qui a fait en sorte que ce roman ne m'a pas spécialement passionné est que le héros m'a plutôt laissé indifférent. je ne peux pas dire que je l'ai détesté mais il m'a paru banal, sans relief, un monsieur tout le monde en somme auquel je n'ai pas pu associé un visage ni une personnalité spécifique. En outre, on ne peut pas dire que l'auteur soit particulièrement doué pour mettre en relief ses personnages tous un peu trop lisses.

Vous vous en douterez, ce livre ne s'inscrira pas dans les anales de mes thrillers préférés mais je ne le déconseillerai pas à tout le monde, particulièrement à ceux qui veulent découvrir le Japon à travers un thriller. Je lui attribue du coup un 12/20.

vendredi 21 juin 2013

Le Juste Milieu d'Annabel Lyon

Résumé : Aristote était un être de chair et de sang, et Alexandre le Grand, un adolescent plein de doutes et d'arrogance. Lorsqu'en 342 avant Jésus-Christ, le philosophe devient précepteur du futur roi de Macédoine, la relation qui s'établit est aussi singulière et enrichissante pour l'un que pour l'autre. Par ses démonstrations très concrètes sur une table de dissection, comme par ses réflexions éthiques et métaphysiques, Aristote transmet à son jeune élève la notion de «juste milieu», point d'équilibre entre deux extrêmes, si difficile à atteindre. De son côté, le fougeux Alexandre, qui désire déjà ardemment «ouvrir la gueule pour avaler le monde entier», offre des perspectives au maître peu aventureux que son père lui a choisi.

Des cahutes enfumées aux chambres du palais, Annabel Lyon lève le voile sur deux hommes illustres dont l'admiration réciproque et l'intelligence ont transformé le monde. Au fil de dialogues incisifs et souvent très crus, elle explore avec finesse et jubilation des thèmes aussi universels que la transmission du savoir, les rapports filiaux, les conflits de génération, les jeux de pouvoir.

 Mon avis : Tout d'abord, il me faut remercier le site Livraddict ainsi que les éditions Folio pour ce partenariat.

Alexandre Le Grand est un personnage historique que l'on a  pu voir à plusieurs reprises sur toute sorte de format. Il est souvent question de son empire, de l'histoire de ses batailles de ses bienfaits à la Culture etc. Rarement un auteur ne s'était penché sur l'homme qu'il était et avant tout l'enfant. Dans ce livre, Annabel Lyon nous emporte dans l'enfance de l'empereur qu'il a passé en partie avec son précepteur, Aristote. On découvre un enfant quelque peu étrange, curieux, courageux qui a pourtant des difficultés à se mettre en avant. Aristote est lui aussi très intéressant : sous une foule de connaissances se cache un homme de passion qui enseigne avec maîtrise et conviction. Le statu de futur roi d'Alexandre ne l'a pas impressionné, il s'adresse à lui d'égal à égal ne le laissant jamais prendre le dessus et n'hésitant pas à le rappeler à l'ordre quand cela s'impose.
Une étrange relation se construit petit à petit entre le maitre et l'élève faite de respect, de partage mais aussi d'une intimité unique parfois émouvante qu'Annabel Lyon retranscrit avec finesse.
Cependant, il m'a manqué pendant la totalité du roman un réel travail historique. En effet, plutôt que de se baser sur des faits réels et avérés, l'auteure semble s'être plus approprié l'histoire sans beaucoup d'appui et s'être adonnée à beaucoup de spéculations pour façonner cette relation et cette histoire. En refermant le livre, il m'a été impossible de déterminer si j'avais lu une pure œuvre de fiction ou un vrai roman historique. Ainsi, pas évident de déterminer si j'ai appris des faits d'Histoire ou non. Ceci dit, le plaisir était présent et c'est sans doute le principal.

Comme je l'ai déjà dit, Annabel Lyon a adopté un style tout en finesse pour écrire cette émouvante histoire, elle a su parfaitement faire ressortir les émotions et faire revivre ces personnages pourtant déjà utilisés à plusieurs reprises.

Une nouvelle fois, je remercie Livraddict et les éditions Folio pour cette découverte qui, même si elle ne m'a pas transcendée, m'a fait passer un moment de lecture agréable. Peut-être ne le conseillerais-je pas aux amateurs d'histoire pure mais j'encouragerais les autres. Je lui donne donc un 13/20.

lundi 8 avril 2013

Circuit Mortel de Kathy Reichs

Résumé : La semaine des courses se prépare dans la fièvre au fameux Charlotte Motor Speedway (Caroline du Nord), circuit de courses en stock-car. Mais une découverte macabre, dans la décharge qui jouxte le circuit, risque de gâcher la fête : après des pluies diluviennes, un baril a surgi de la boue ; il contient un cadavre recouvert d’asphalte. Temperance Brennan doit identifier ce corps dans la chaleur torride d’un printemps ponctué d’orages et de trombes d’eau. Qui est donc l’inconnu de la décharge ? Est-il mort récemment ou il y a dix ou quinze ans, comme les analyses portent à le croire ? Plusieurs hypothèses se bousculent mais deviennent invérifiables quand le FBI soustrait la dépouille et la détruit. Rien de tel pour piquer la curiosité de Tempe. Y aurait-il un lien entre ce cadavre et la disparition, en 1998, de Cindi Gamble, une jeune lycéenne, et de son amant Cale Lovette, engagé dans un groupe raciste ? Le frère de Cindi, Wayne Gamble, supplie Tempe de reprendre l’enquête. Car c’était déjà le FBI, en 1998, qui avait freiné les investigations pour conclure à une disparition volontaire. Aidée de Slidell, un policier au profil éléphantesque, puis de Galimore, ancien flic au passé trouble et au charme sulfureux devenu directeur de la sécurité au circuit de courses, Tempe remue les vestiges du passé et se heurte à la violence d’un assassin prêt à tout pour empêcher que la vérité n’éclate…

Mon Avis : Avant de commencer toute critique sur ce livre, je remercie chaleureusement Livraddict ainsi que les éditions Robert Laffont de m'avoir permis la découverte de cette auteure qui est à l'origine de la célèbre série Bones que j'affectionne particulièrement.

Comme lorsqu'on lit un livre après avoir vu son adaptation cinématographique, il n'est pas aisé de s'empêcher de faire des comparaisons. Bien souvent, les lecteurs préfèrent le livre, souvent plus profond, plus travaillé surtout au niveau des personnages. Dans ce cas présent, mes préférences vont à la série surtout à cause de l'écriture  de l'auteure. En effet, Kathy Reichs offre au lecteur un pléthore de dialogues sans fin provoquant un rythme rapide mais saccadé. Il m'est arrivé plusieurs fois de me demander si je ne lisais pas une ébauche de scénario d'un futur épisode de Bones... De plus, les phrases sont très peu travaillés, l'auteure écrit comme on parle avec une touche de vulgarité souvent gratuite et inutile. Par conséquent, l'histoire souffre d'un manque de descriptions qui auraient pu servir à donner du relief aux personnages.

Le personnage principal est Temperance Brennan, anthropologue judiciaire comme l'auteure. Autant dans la série Bones elle me passionne par son arrogance intellectuelle et ses bourdes sociales, autant elle m'est apparue banale dans le livre. Je m'attendais à retrouver des explications scientifiques plus travaillés qui nous conduirait à examiner chaque preuve de manière méthodologique mais la majeure partie du roman se consacre à ses échanges.

Heureusement, j'ai été satisfait quelque peu par certaines précisions scientifiques qui donnent de l'ampleur au scénario. L'histoire est certes bien ficelée mais on ne pourra pas dire qu'elle soit haletante.

Même en essayant de dégager le positif de cette histoire, je n'arrive pas à me contenter de cette lecture. Sans être désagréable, j'ai eu le sentiment incessant que cette histoire était superficielle, pas assez travaillée. J'essaierai sans doute un autre roman de Reichs pour vérifier si ce manque de profondeur est propre à son dernier roman ou s'il correspond au style de l'auteure.



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