jeudi 29 juillet 2010

Usurpé de Laurent Terry

Résumé : Brillant homme d’affaires de San Francisco, Thomas Eckelton ouvre les yeux ce matin-là sur un véritable cauchemar : il est au cœur d’El Paraíso, le tentaculaire bidonville de Bogotá, une des villes les plus dangereuses du monde. Il n’a ni papiers d’identité ni argent. Il est seul, dans un univers ultraviolent. Comble de l’horreur, il découvre qu’il a changé de visage ! Pourquoi l’a-t-on abandonné dans la métropole de tous les dangers ? Comment revenir dans la société lorsqu’on a perdu son identité ? Comment lutter contre ceux qui, dans l’ombre, ont tout fait pour vous détruire ?
Mon Avis : Avant de commencer, je tiens à remercier très chaleureusement les Éditions Plons et le site de Livraddict pour ce nouveau partenariat que j'ai honoré avec grand plaisir. Celle collection, Nuit Blanche a été présentée début Juin dans le dernier livraddictmag spécial Polar. La motivation des éditions Plon est de promouvoir des auteurs français spécialistes du genre mais n'ayant pas encore une reconnaissance à leur niveau. Tous les titres me tentaient si bien que le choix était simple, c'était n'importe lequel. Usurpé est donc le deuxième roman de L. Terry à qui je souhaite une riche carrière!
L'intrigue démarre fort avec Thomas Eckelton, informaticien très doué à la tête du deuxième moteur de recherche mondial (après Google) du nom de Purple. Il avait commencé comme informaticien de base mais voyait beaucoup plus grand et a donc lancé cette boite qui a eu un succès retentissant!
Mais voilà, cela aurait été trop beau. Après avoir siroté un verre dans un bar, il perd connaissance et se réveille quatre jours plus tard... au plein milieu de la banlieue chaude de Bogota, capitale de la Colombie. Il essaie en vain de demander son transfert et à l'embassade et pour couronner le tout, il se rend compte que son visage a été modifié jusqu'à ressembler à un illustre inconnu.
Il faut dire que tout commencer très bien : une idée et un cas de figure assez original, un enlèvement bien ficelé etc. Mais voilà, le rythme relativement mouvementé du départ est vite coupé, l'enquête piétinne et les rebondissements viennent à manquer. Tout cela reprend néanmoins dans la deuxième moitié du livre mais je n'ai pas trouvé cela très palpitant. Ce que j'aime avant tout dans les polars est cette capacité qu'ils ont parfois à me mener totalement en bâteau de bout en bout pour finir en apothéose sur un final que je n'avais pas du tout pressenti. Or là, j'avais déjà trouvé quasiment tous les coupables dès que l'histoire de Thomas fut explicité et le suel qui me manquait, on en avait que très peu parlé... Il faut dire que tout est assez prévisible sans doute car ce cas de figure est récurrent dans le genre, soit en film soit en roman. Parfois, il m'est quand même arrivé de me dire : "comme par hasard" tellement cela semblait gros. Donc dans l'ensemble, je pense que l'histoire est rondement menée mais manque un peu de rythme et surtout d'imprévu.
Un autre détail m'a légèrement dérangé : pourquoi un auteur français veut-il situer son histoire aux Etats-Unis? Ce n'est aucunement par chauvinisme mais autant montrer un peu notre pays surtout que l'Amérique est très (trop?) souvent le théâtre des crimes en tout genre. Peut-être a-t-il voulu se frotter de près aux grosses pointure américaines du genre? Ou alors était-ce pour la crédibilité économique avec une superpuissance qui aurait été trop forte pour notre pays? Cela ne m'a pas dérangé mais je me suis tout de même interroger.
Ce qui m'a légèrement plus indisposé est la raison potentielle de toute cette mise en scène. En effet, au point ils en étaient dans l'illégal, autant le tuer surtout qu'avec les moyens déployés, ils leur été largement possible de faire disparaître le corps sans laisser de trace. Ils tentent de l'expliquer vers la fin mais je n'ai pas été trop convaincu. Peut-être est-ce tout simplement pour ne pas se salir les mains : entre frauder et tuer, il y a un fossé.
Un livre qui fait poser des questions tout de même.
Côté personnage, je n'ai que très peu de choses à dire, aucun ne m'a vraiment subjugué et encore moins touché. Bien entendu, j'ai ressenti de la compassion pour Thomas ; un changement aussi incroyable dans sa vie avec une survie qu'il doit au miracle ne peut que nous interloqué. Cependant, je l'ai trouvé très classique. Si je devais le résumer, je dirais qu'il incarne parfaitement le trentenaire qui vient de monter sa boite et qui vit de manière aisée sans pour autant oublier d'où il vient. Car oui, Thomas n'est pas né avec une cuiller d'argent dans la bouche contrairement à la plupart des "requins" de son milieu. Ses réactions sont décrites précisèment, sans être exagéré. Il ne panique jamais mais ne reste pas pour autant placide, ce qui aurait été un peu dur et hors propos... Il reste quand même un peu fade malgré sa détermination.
Le policier Frank Anderson est lui aussi le flic par excellence bien qu'il n'entre pas dans la caricature. Sûr de lui, il n'en est néanmoins pas parfait. Il fait son travail de manière sérieuse et efficace, un bon flic en somme. Cependant, il manque lui aussi de profondeur.
Celui qui m'a beaucoup plu est Sonny, un flic lui aussi mais avec un passé professionnel bien plus chargé. Pour combler ses manques, il a une facheuse tendanve à boire. Beaucoup plus complexe, je suis néanmoins déçu de ne pas l'avoir plus vu.
Côté écriture, on reste dans un registre très accessible, fluide à souhait qui associe admirablement concision, efficacité et rythme. On ne se perd pas en précisions inutiles, on va droit au but et c'est respectable! Aucune fioriture, une alternance sur les personnages donnant une pulsation constante au récit, tout est réuni pour en faire un auteur digne du genre.
Des personnages intéressants mais un peu lisses, une intrigue rondement menée qui est cependant trop prévisible n'état pourtant pas un inconditionnel du genre et une écriture très adaptée au registre, je conseille ce livre notamment pour ceux qui comme moi, ont peur peur de se perdre dans une histoire complexe avec une multitude de personnages. Les amateurs du genre resteront peut-être sur leur faim car on en ressort avec un gout de déjà vu indéniable. Je remercie une nouvelle fois livraddict et les éditions Plon pour ce partenariat et je me pencherai avec mlaisir sur les autres ouvrages de la collection. Je souhaite aussi à Monsieur Terry une carrière prospère. Je termine donc ce billet avec la note, peut-être quelque peu sévère de 12/20!

mardi 27 juillet 2010

Harry Potter, tome 3, le Prisonnier d'Azkaban


Résumé : Sirius Black, le dangereux criminel, qui s'est échappé de la forteresse d'Azkaban, recherche Harry Potter. C'est donc sous bonne garde que l'apprenti sorcier fait sa troisième rentrée. Au programme : des cours de divination, la fabrication d'une potion de ratatinage, le dressage des hippogriffes... Mais Harry est-il vraiment à l'abri du danger qui le menace ? Le troisième tome des aventures de Harry Potter vous emportera dans un tourbillon de surprises et d'émotions. Frissons et humour garantis !

Mon Avis : De nouveau parti sur les traces d'Harry Potter avec un grand plaisir, j'ai relu ce tome 3 avec toujours autant d'engouement. Profitant d'une nouvelle lecture commune, j'ai pris le wagon en cours de route pour relire ces aventures jusqu'au mois de Novembre. J'ai récemment lu les deux premiers tomes qui m'avaient tous deux ravis bien que je savais que ce n'était pas à partir d'eux que cette saga est devenue la grande saga que j'aime autant. C'est effectivement grâce à ce tome que la saga a commencé à être magistrale.

Je ne vais pas vous refaire toute l'histoire de long en large mais juste resituer l'action. Comme tous les ans, Harry commence son année par son séjour pour les vacances d'été chez ses détestables oncle et tante qui lui font vivre un enfer quotidien. Cette fois-ci, sa tante débarque et se révèle encore plus exécrable que le reste de la troupe de Moldus. Mais Harry va sans le vouloir lui faire gouter sa magie d'une manière assez hilarante et on vit avec lui sa vengeance, une très bonne entrée en matière. Ensuite, les événements vont s'enchainer et on apprendra très vite qu'un mystérieux individu s'est échappé de la prison des sorciers, Azkaban, et recherche Harry afin de le tuer. On ne le voit que très tard dans l'histoire mais on attend avec grande impatience sa confrontation avec Harry qui réserve bien des surprises. Car en effet, le mot "surprise" est le grand mot pour qualifier ce tome, du moins sa différence avec ses prédécesseurs. La première fois que je l'ai lu, j'ai été totalement passionné pour la dernière centaine de page qui est très riche en rebondissements et révélations.
L'intrigue prend en ampleur et en maturité dans ce tome dans un registre beaucoup moins enfantin et plus sombre. L'ambiance devient en effet plus pesante, elle a beaucoup évolué depuis le précédent opus. On pressent qu'on prépare le terrain pour des confrontations directes avec Voldemort.

Au niveau des personnages, je n'ai pas noté grand chose sur Harry, il a très peu changé : toujours aussi téméraire, il fonce droit devant malgré sa connaissance du danger. Ne pouvant profiter vraiment de la finesse d'esprit d'Hermione, c'est lui qui va prendre les initiatives pour découvrir se qui se trame.
Hermione est sans doute le personnage qui a le plus évolué. Elle reste toujours d'un sérieux sans pareil mais d'une manière quasi proche de la folie. Elle n'est pas très présente car elle alterne des cours surchargés avec un emploi du temps surréaliste et des révisions. Proche de la crise de nerfs, elle en devient beaucoup plus impulsive avec des scènes assez mémorables que je ne révélerai pas.
Ron lui, est toujours égal à lui-même : c'est en quelque sorte la force tranquille du groupe, parfois un peu ahuri mais néanmoins attachant. Il a quelques tours dans son sac mais reste quand même légèrement dans l'ombre de Harry mais cela ne nuit pas au personnage.
Encore des nouveaux personnages comme à chaque tome, c'est sans nul doute le nouveau professeur de défense contre les forces du mal, Lupin, qui a retenu mon attention. On sent de suite qu'il cache de nombreux secrets dans son passé et dans son présent. J'aime sa capacité à apprendre, à se rapprocher de Harry pour lui apprendre tout ce qu'il peut.

En ce qui concerne le style, pas grand chose à dire à part que c'est du Rowling : un exemple de fluidité, d'humour distillé. Cela reste simple, jamais simpliste, accessible mais en même temps assez sombre. J'adore sa manière de créer un univers et une ambiance riches et pleins de surprise.

Comme d'habitude, c'est un grand plaisir de lire un tome de Harry Potter, le plus grand nom du genre. Tout est réuni pour passer un super moment de lecture. J'ai beau le relire, je ne me lasse jamais, surtout à partir de celui-ci. C'est donc un 17/20 que je donne à ce tome.


mercredi 21 juillet 2010

Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde


Résumé : - Ainsi tu crois qu'il y a seulement Dieu qui voit les âmes, Basil ? Ecarte le rideau et tu verras la mienne. Il avait, prononcé ces mots d'une voix dure et cruelle. - Tu es fou, Dorian, ou tu joues, murmura Hallward en fronçant les sourcils. - Tu ne veux pas ? Alors, je vais le faire moi-même, dit le jeune homme qui arracha le rideau de sa tringle et le jeta par terre. Une exclamation d'horreur s'échappa des lèvres du peintre lorsqu'il vit dans la faible lumière le visage hideux qui lui souriait sur la toile. Il y avait quelque chose dans son expression qui le remplit de dégoût et de répugnance. Grands dieux ! C'était le visage de Dorian Gray qu'il regardait ! L'horreur, quelle qu'elle fût, n'avait pas encore entièrement ravagé sa stupéfiante beauté. Il restait encore des reflets d'or dans la chevelure qui s'éclaircissait et un peu de rouge sur la bouche sensuelle. Les yeux bouffis avaient gardé quelque chose de la beauté de leur bleu. Le contour des narines et le modelé du cou n'avaient pas encore perdu complètement la noblesse de leurs courbes. C'était bien Dorian. Mais qui avait peint ce tableau ? Il lui semblait reconnaître son coup de pinceau. Quant au cadre, il était de lui. C'était une idée monstrueuse et pourtant il eut peur. Il prit la chandelle allumée et la tint devant le portrait, Son nom figurait dans le coin gauche, tracé en longues lettres d'un vermillon brillant.

Mon Avis : Une fois n'est pas coutume, j'agrémente mon programme de lecture d'un classique. Cette fois, j'ai profité d'une nouvelle lecture commune avec des livraddictiens pour découvrir cet auteur que je souhaitais connaitre depuis un certains moment. Au vu du synopsis, je m'attendais à une certaine dimension fantastique et je me suis trompé, disons qu'un élément est présent mais qu'on ne le développe pas outre mesure. Une nouvelle découverte donc qui sera très loin de rentrer dans les annales...

Plusieurs jours après la fin de ma lecture, ce que j'en retiens est une succession de détails négatifs qui fait approcher ce livre du détestable. Pourtant tout commençait bien : une écriture quelque peu complexe mais très adaptée à l"histoire, une ambiance certes d'un autre temps mais étrange, des dialogues philosophiques intéressants sur des thèmes, bien que vus et revus... Bref, j'enchainais les pages aisément en trouvant pas mal d'intérêt. Désolé pour le petit spoiler mais c'est l'élément qui a fait basculé ma lecture dans un épouvantable ennui : Dorian tombe éperdument amoureux d'une jeune actrice avec laquelle il vit rapidement une relation platonique. Tout va bien pour le jeune premier jusqu'à ce qu'il emmène ses deux amis, Basil et Lord Henry à une représentation d'une œuvre Shakespearienne et là, horreur et damnation, elle passe complétement à côté de son rôle engendrant... l'arrêt de tout sentiment de Dorian pour son ancienne dulcinée... Exagéré? Ridicule? Je ne vous dit pas tous les mots qui sont passés dans ma tête à ce moment... Si je me souviens bien, je me suis mis à rire... Étrange pour ce genre de livre...
Par la suite, tout ce que j'avais apprécié m'est apparu surfait, peu crédible. L'histoire est devenue lourde, rien ne se passait alors que les dialogues et les tirades devenaient interminables... Je me suis vraiment ennuyé par la suite avec aucun intérêt pour ce qui allait se passer. J'ai voulu quand même le finir mais la deuxième moitié relevait de l'épreuve.
La seule chose qui maintenait mon espoir était le potentiel paramètre fantastique que pouvait amener le vieillissement du portrait de Dorian plutôt que lui mais il n'est quasi pas exploité. On ne voit juste que Dorian reste un jouvenceau mais cela n'explique pas pour autant ses acccès violents... D'ailleurs, si quelqu'un a une explication, je suis preneur...

Comme pour l'histoire, les personnages me sont apparus dans un premier temps intéressants puis quasi insupportables... Tout d'abord Dorian, personnage dont les émotions fluctuent d'un sentiment poussé à son paroxysme à un autre, il est d'abord mystérieux mais ensuite, il devient exécrable poussé par des pulsions incompréhensibles. Il m'a repoussé par son manque de crédibilité et ses sentiments dignes d'un pleurnichard. Ensuite, on a Lord Henry, sans doute celui qui reste le plus égal à lui-même. Quelque peu vaniteux, il m'a subjugué par son érudition et sa finesse d'esprit. Il apporte un côté intellectuel qui en repoussera plus d'un mais qui a réussi à me prendre. Enfin, on a Basil, artiste accompli mais qui trouve sa "muse" en Dorian et qui sombre petit à petit après que celui-ci refuse de reposer. Il est assez plat et au bout d'un moment, n'apporte plus grand chose mais il ne me dérangeait pas.

Le style, comme je l'ai dit, m'a plu au premier abord mais après le fameux épisode du théâtre, je l'ai trouvé pompeux et malgré mon essai de replacé le tout dans son contexte, je n'adhérais plus du tout. Beaucoup de blabla, peu de faits...

Encore un classique auquel je n'ai pas du tout accroché et celui-ci bien plus que tous les autres. Je n'arrive pas à en retirer du positif et je me demande pourquoi figure-t-il souvent dans les livres préférés... Je réitérerai un autre roman de Wilde car d'autres sujets me plairont peut-être plus. Je ne conseillerai celui-ci à personne et c'est donc avec un 08/20 que j'en termine.

mardi 20 juillet 2010

Shaman King, tome 1 de Hiroyuki Takei

Résumé : Manta, pour prendre son train à l'heure, coupe par le cimetière. C'est alors qu'il croise en route un garçon qui lui propose de regarder les étoiles avec lui et ses potes. Il balaye du regard le cimetière désert et remarque 200 personnes qui n'étaient pas là et s'enfui à toutes jambes. Le lendemain matin, après avoir raconté cette histoire à ses copains, Manta voit apparaître dans sa classe le mystérieux garçon.

Mon Avis : Rien que pour en faire des chroniques, j'ia décidé de reprendre à zéro ma lecture de cette saga de mangas. Elle met en avant les aventures d'un jeune garçon, Asakurah Yoh, qui s'avère être un shaman, un mortel disposant du pouvoir d'être en contact avec les morts. non seulement il peut les voir mais il peut aussi ne faire qu'un avec eux pour combattre.

Dès le début, il fait la rencontre de Manta, un autre petit garçon style intello qui deviendra son premier ami.

Ce premier tome est déjà rocambolesque avec la succession de mini-histoires qui amènent la rencontre avec plusieurs personnages qui feront partie intégrante de l'histoire à l'avenir. On commence ainsi par le combat avec la bande de Ryu, un délinquant quelque peu original et pas crédible. Cela permet d'introduire Amidamaru, un ancien samouraï mort qui deviendra le plus fidèle compagnon de Yoh. Pour retrouver son arme, on fera la rencontre de l'ancien ami de notre guerrier, forgeron de son état. A la fin c'est Ren et son fantôme Bason qui livreront un combat dantesque avec Yoh car le jeune Chinois cherche à s'emparer d'Amidamaru.

Un premier tome qui met de manière tonitruante les premières pièces du puzzle en avant. jamais le temps de s'ennuyer, cette saga promet le meilleur pour la suite.

Des personnages hauts en couleur, des mini-histoires toutes très prenantes, des dessins simples mais efficaces, ce premier tome s'avère être déjà très très bon. En attendant la suite, ce sera un 16/20 pour celui-ci.

L'Evangile Selon Pilate d'Eric-Emmanuel Schmitt

Résumé : Le Messie a-t-il été reconnu des siens avant de comprendre lui-même son destin ? Autour de Yechoua - mauvais charpentier mais homme au verbe sage - l'étau se resserre. Son cousin, Yohanân le prophète, le reconnaît comme l'élu de Dieu. Impossible dès lors de fuir la rumeur publique, un cercle de disciples se forme aussitôt et Yechoua, assailli par le vertige, se réfugie dans le désert. Plongeant brusquement en lui-même, il trouve Dieu, puis se met à douter, effrayé par la prétention de son sentiment. Sans signe, sans indice et guidé par sa seule intuition, il décide de "faire le pari", retourne auprès de ceux qui l'ont désigné et accepte - sans jamais le revendiquer - son statut, soupçonnant même ses disciples d'être à l'origine des prétendus miracles qui jalonnent son chemin. Arrêté puis crucifié, il deviendra le pire cauchemar de Pilate, "l'affaire Yechoua", ce cadavre disparu, cette résurrection dont on parle dans les ruelles de Jérusalem. Éric-Emmanuel Schmitt ajoute à l'intelligence de son propos une écriture élégante et limpide, signant ici un roman lumineux.

Mon Avis : Schmitt est à l'honneur pour le challenge récurrent de Pimprenelle "Découverte d'un auteur". Auteur dont j'avais très peu entendu parler à part sur Oscar et la Dame Rose que certains livraddictiens ont lu récemment, j'avais envie de le découvrir car il est assez populaire sur la toile dans des genres assez variés mais souvent en rapport avec soit la religion soit la guerre. Ici, comme le titre l'indique très bien, c'est le thème de la religion qui est abordé selon deux optiques quasi inédites : Yéchoua (jésus) et Pilate, le Romain qui l'a mis à mort par crucifixion. Je peux dire dors et déjà que ce fut une belle découverte.

L'histoire est un habile mélange de l'Histoire et de fiction. Comme je l'ai dit on aborde deux perspectives peu utilisées. Tout d'abord, dans une première partie, on se met à la place de Jésus en personne qui devient petit à petit le Messie tant attendu jusqu'à sa mise à mort à Jérusalem. Au début, j'ai eu un peu peur d'un excès de présomption car se mettre à la place de Jésus est assez osé. D'ailleurs, peu de gens s'y sont risqués. J'ai vite retiré mes aprioris lorsque j'ai ressenti l'approche de Schmitt. En effet, on a souvent tendance à oublier que le Christ est avant toute chose un homme comme un autre, un charpentier dans tout ce qu'il a de plus banal. Il nous fait bien ressentir qu'il n'a jamais rien choisi de tout ce qu'il lui est arrivé. Même les miracles apparaissent comme des actes qu'il ne maitrise pas. il se refuse à se croire l'envoyé de Dieu bien qu'il fut poussé par ses disciples. Chose étrange cependant, il n'apprécie que très peu ses disciples (du moins c'est ce que j'ai ressenti) à part justement le futur traître Judas. C'est d'ailleurs lui qui le pousse à bien comprendre qu'il est le Messie. J'ai vraiment été touché par toute l'humanité qu'il fait ressortir de Jésus. Outre son altruisme, on ressent un homme aimant, n'attendant jamais rien en retour de ses actes bons mais avec des doutes, des peurs. Il n'érige pas le portrait d'un homme omnipotent mais d'un homme dans ce qu'il a de fort et de faible, une approche très intéressante.
Ensuite, on entre dans une partie qui s'apparente à une enquête policière. Pilate, quelques jours après l'exécution de Jésus, va apprendre que ce dernier est ressuscité. n'y croyant pas, il va s'élancer sur ses traces où il rencontrera plusieurs personnages plus ou moins connus de cette époque. On aura l'occasion de constater une nouvelle fois le monde de débauche de l'Empire Romain. Ces entrevues permettent de voir toutes les différentes réactions qu'a occasionné ce miracle. Je ne sais pas exactement si Pilate s'est réellement livré à tout ce travail de recherche mais tout est très crédible, bien pensé et intéressant. je ne me suis jamais ennuyé.

Sur les personnages, rien à dire de plus sur Jésus dont j'ai déjà bien détaillé toute ma vision, reste maintenant à parler de Pilate. Homme assez rigide dont la personnalité colle tout à fait avec ses fonctions, il nous apparait comme étant assez distant et têtu. Son côté "terre à terre" le pousse jusqu'à remuer ciel et terre pour résoudre cette énigme d'une résurrection qu'il se refuse à admettre. On ne peut pas dire qu'il m'est touché plus que cela, je le qualifierais seulement d'intéressant. Il est l'un des rares Romains de ce roman à ne pas se répandre en débauche et autres exubérances. Ce fut vraiment enrichissant d'avoir ce point de vue d'un personnage que l'on connait seulement par son rôle d'exécuteur.

Le moins que je puisse dire, c'est que j'ai adoré la plume de l'auteur. Elle nous embarque, nous envoute et nous fait nous plonger dès les premières lignes dans le récit sans nous laisser l'opportunité de décrocher. Un auteur contemporain talentueux et sans conteste original. Dans les dernières pages, il nous raconte la "vie" de ce roman et tout ce qui l'entoure. Ainsi, on apprend qu'il est croyant dans cet univers souvent athée qu'est l'écriture. Il nous expose sa vision très précise et intéressante. Je me suis rendu compte qu'il est très enrichissant d'en apprendre plus sur un auteur pour comprendre pourquoi et comment il écrit.

Vous l'aurez bien compris, un roman que je conseille fortement même pour les réfractaires à la religion que je suis normalement. Une histoire et un point de vue pas comme les autres qui apporte un vent de nouveauté sur cette littérature contemporaine qui a souvent tendance à se répéter. L'auteur recroisera sans aucun doute mes étagères. C'est donc avec un 14/20 que j'en termine.

mardi 13 juillet 2010

Saint Seiya Episode G, tome 12


Résumé : Les chevaliers d'or vs planètes !! Les titans ont enfin retrouvé leur puissance légendaire ! Face à ce cosmos écrasant, Aiolia et les chevaliers d'or vacillent ! Le rideau se lève sur leur combat final contre les titans !!

Mon Avis : Voilà enfin un volume qui fait bouger les choses ! En effet, il est centré sur le combat pleins de rebondissements entre Aiolia et Japet vite rejoint par sa femme, Thémis, autre Titan. Japet se révèle plein de ressources : avec Thémis, ils ont créé une sorte de planète qui arrive à contenir les pouvoirs déchainés sur eux. Cela va neutraliser les éclairs de notre héros mais Shaka va alors, à son tour pour le remercier, venir le protéger grâce à une sorte de boule défensive. S'ensuit alors un enchainement d'attaques toutes plus puissantes les unes que les autres qui va aboutir sur une grande surprise totalement inattendue... Peut être que la saga est enfin lancée? On verra cela plus tard...

Les planches sont très sombre alors avec l'accumulation de détails, on est souvent perdu... Dommage car le dessin est précis, on reconnait le talent.

Un tome qui relance complétement l'histoire et qui promet peut-être une suit haute en couleur. C'est donc un 13/20.

L'Assassin Royal, tome 5, La Voie Magique

Résumé : Le roi Vérité est vivant ! Il a imposé une ultime mission à Fitz : "Rejoins-moi ! Loin sur les sentiers mystérieux de l'Art, au-delà du royaume des montagnes, le jeune homme se met en quête pour répondre à l'appel de son souverain affaibli. Mais il reste seul, pourchassé par les forces de Royal, l'usurpateur, et sans possibilité de compter sur ses propres alliés, qui le manipulent comme un simple pion. Or d'autres forces sont en marche... Dans son périple, Fitz va en effet se voir révéler son véritable statut : c'est par lui que s'accomplira, ou sera réduit à néant, le destin du royaume des Six-Duchés, et c'est là une charge bien lourde à porter quand on est traqué par ses ennemis, trahi par ses proches, et affaibli par la magie...

Mon Avis : Sans conteste l'une des sagas Fantasy les plus réputées et lues de par le monde, il fallait que je lui fasse honneur étant fan du genre. Ce que j'aime dans la Fantasy c'est cette ambiance moyenâgeuse, cette magie, ces paysages colorés, ces héros valeureux... Je ne considère pas cette saga comme le must du genre justement à cause d'un manque de magie et d'action trop rare.

C'est justement LE gros point faible que je retrouve depuis deux tomes dans cette saga : il ne se passe pas grand chose. Pour tout dire, un résumé de ce tome pourrait tenir en une page. Certes, on rencontre de nouveaux protagonistes, on se retrouve dans de nouvelles contrées mais Fitz ne revoit pas Royal, on n'a que peu de nouvelles de Vérité toujours plongé dans le grand froid. Il n'y a surtout peu de combat et des éternelles descriptions qui durent provoquant une chape soporifique autour du lecteur...
Bien entendu, Royal lui courre toujours après et souhaite impérativement sa mort car il menace toujours son règne. C'est avec l'aide de Ronce que le Roi mène sa chasse derrière notre héros...
En fait, il aurait fallu lire la version selon la parution anglaise où ce tome est relié avec le 4 et le 6 car c'est vrai qu'on a un sentiment que ce n'est ni le début ni la fin d'un roman, on en termine dans un dénouement qui n'en est pas un. Donc avant d'être vraiment déçu par cette saga, du moins sur ces deux derniers opus, j'attendrai de lire le dernier de cette première partie de saga.

Ce tome est avant tout orienté sur le changement des personnages après tous les événements. Fitz, après être devenu père, acquiert de la maturité et semble prendre beaucoup plus de recul sur ses actes. Plus réfléchi, il fonce moins ce qui peut tendre à baisser le rythme et augmenter les tergiversations... Encore un point qui m'a dérangé, on se perd dans toutes les pensées du héros qui n'arrive pas à fixer ses choix. Cela provoque beaucoup de longueurs et terni le tout. J'ai trouvé aussi que cela commençait à faire beaucoup de fois qu'on le retrouvait en convalescence...
Kettricken a aussi beaucoup changé, elle semble totalement bouleversée par la situation et même son retour dans les Montagnes n'arrange rien. Il faut dire qu'un drame survient qui aurait laissé n'importe qui dans un désarroi le plus profond. Elle en devient plus attachante car avant, elle était plutôt fière voire hautaine mais quand même courageuse.
Le Fou aussi a subi une métamorphose comme si la mort de son roi avait brisé quelque chose en lui. Il ne parle plus beaucoup par énigmes qui en faisait le personnage le plus mystérieux. Il est néanmoins toujours très intéressant.
De nouveaux personnages font leur apparition que je vous laisse découvrir mais j'ai beaucoup aimé le charme d'Asténie la ménestrel même si elle semble parfois s'emballer pour peu.

Au niveau du style, aucune différence notoire avec les précédents volumes si ce n'est qu'elle s'attarde à approfondir le ressenti, les émotions des personnages. Tout est extrêmement détaillé jusqu'à en devenir pesant. Comme personne ne va vraiment bien, on peut dire que son écriture gagne en noirceur modifiant quelque peu l'ambiance générale de la saga.

Un tome où il ne se passe vraiment pas grand chose terni par de trop longues et nombreuses descriptions surtout sur les émotions de Fitz. L'évolution des personnages est cependant intéressante et c'est toujours aussi agréable à lire. J'attends le dénouement de cette première saga pour avis plus global. Ce tome finit donc avec un 12/20.

lundi 12 juillet 2010

Enchantements de Orson Scott Card

Résumé : Au cœur de la forêt ukrainienne, le petit Ivan découvre une jeune fille endormie sur un autel. Une présence inquiétante le pousse à s'enfuir. Des années plus tard, Ivan revient sur les lieux. Cette fois, il ose embrasser la belle... et se retrouve précipité mille ans auparavant, dans un monde parallèle où la sorcière Baba Yaga fait peser une terrible menace. Une réinterprétation libre et magistrale de La Belle au bois dormant, par l'un des auteurs de fantasy les plus talentueux au monde.

Mon avis : Le détournement de conte, un thème de Book Club des plus originaux que je me devais de découvrir au plus vite aimant à la fois les contes et la parodie ou du moins des façons de se réapproprier d'autres récits pour en faire quelque chose de totalement différent. Ce fut donc de nouveau un Book Club très riche sur un livre qui aura longuement fait parti de lui dans un sens comme dans l'autre. Je connaissais déjà l'auteur dans un registre différent avec le premier tome d'Ender qui entre dans la Science Fiction orienté Jeunesse que j'avais beaucoup aimé.

Parlons tout d'abord de ce registre si particulier du détournement de conte. Pour ce roman, je reste assez sceptique. On reprend en effet les grandes lignes du conte de la Belle au Bois Dormant mais d'un point de vue très schématique : la demoiselle qui dort dans une forêt secourue par un prince charmant et la sorcière qui veut s'emparer de son royaume... A part cela, pas vraiment de rapprochement et je trouve donc un peu léger de parler de détournement de conte. Je ne sais pas ce que j'aurais préféré mais je ne reste pas convaincu.

L'histoire en elle-même est en revanche très riche et remplie de thèmes de réflexion variés. Encore une fois, à la lecture de ce livre, il ne faut pas se contenter de regarder que l'histoire, il y a pleins de choses intéressantes : l'appartenance à une patrie ou encore une religion, le respect des mœurs d'autrui, les légendes et l'histoire slave, trop rare dans la littérature que je pratique etc. J'aime me divertir tout en apprenant des choses et ce livre fait très bonne figure sur ce point.
On ne peut pas dire que le rythme est soutenu, il ne se passe pas grand chose tant certains passages sont très long mais sont rendus attrayant par tout ce que j'ai évoqué précédemment et par l'humour justement distillé. J'ai souri voir ri de nombreuses fois. C'est surtout la partie où Ivan est dans le monde de la princesse que tous les ingrédients sont judicieusement insérés. Pas de grands rebondissements certes mais une histoire qui suit son cours efficacement avec en parallèle le point de vu de la sorcière Baba Yaga. Je ne m'ennuyais jamais et aimé vraiment tout mais au moment où tout ce joli monde retourne dans notre monde, tout s'est essoufflé et tout ce que j'aimais s'est effiloché de mal en pis si bien que je ne retiens que très peu de choses de cette partie. Ce livre est donc devenu une véritable corvée à terminer dans la dernière centaine de pages mais j'en garderai mon premier souvenir d'un cocktail très appréciable.

Les personnages sont très bien décrits et très diversifiés. Le héros, Yvan est quasi l'homme parfait dans notre monde : sportif, intelligent, beau garçon... Lorsqu'il arrive chez la princesse, tout cela change, il apparait chétif par rapport aux chevaliers habitués aux armures et aux épées. Il devient la risée du royaume. On peut penser que le message sous-jacent est que les jugements sont différents selon le point de vue sur lequel on se place et que tout statu peut s'inverser rapidement. La princesse est des plus agaçantes au début du roman et imbue de sa personne voir méprisante mais elle s'adoucit avec le temps et devient appréciable sans être très intéressante.
J'ai beaucoup aimé la mère mystérieuse d'Yvan malheureusement trop peu développée ainsi que les méchants, Baba Yaga et Ours, tous deux très drôles.

Niveau écriture, c'est tout ce que j'aime : pas complexe mais pas simple non plus, fluide et avec un penchant pour l'humour que je ne pense pas être facile à faire passer dans un livre. par rapport à ender, je l'ai trouvé totalement différente donc certes, je ne pourrais le distinguer de centaines d'autres mais au moins, il a une très bonne capacité d'adaptation.

Un bon roman qui s'essouffle cependant jusqu'à devenir totalement ennuyant. J'ai adoré toute la réflexion qu'il projette et l"humour non négligeable. C'est donc une bonne découverte dans ce genre bien qu'il ne me semble pas être le meilleur exemple. Je donne donc un 13/20 à ce roman.


Saint Seiya Episode G, tome 11


Résumé : Aphrodite, le Chevalier d'Or des Poissons, entre en guerre ! ! Face à Aiolia, le Chevalier d'Or du Lion, grièvement blessé, se dresse l'Armée des Ténèbres du titan Cronos ! Alors que le combat s'engage, apparaît Aphrodite, à la beauté sans égale ! ! Le parfum de ses roses attire l'Armée des ténèbres vers un monde de mort plein de beauté ! Mais une ombre immense s'approche d'Aiolia...

Mon Avis : Scindé en deux parties, ce volume suit dans tout ce qu'il a de plus lourd les précédents... On commence par la fin du combat d'Aphrodite (étrangement un homme et accessoirement le seul chevalier d'Or que je n'aime pas du tout) Chevalier d'Or du Poisson et encore et toujours un Géant, c'est un combat plat qui apporte peu à la trame générale. Il permet seulement de finir de mettre en scène tous les preux chevaliers d'or... Plus convaincant du moins au début, on enchaine avec un combat entre Pontos, le mystérieux Dieu qui ressuscite les autres et Aiolia. On en apprend plus sur ce premier et l'histoire prend de l'ampleur. Cela aurait été trop beau, le combat s'éternise avec toujours ce même jeu de puissance croissante, de blessure etc. On entre toujours dans le même schéma et cela devient profondément lassant.

Les dialogues en deviennent quasi inutiles car ils ne parlent que de Cosmos et destruction de l'autre. Les planches sont toujours à la fois extrèmement belles et détaillées et confuses par justement trop grande accumulation de détails. Impossible de savoir ce que certaines représentent.

Un tome qui suit les autres et il faudrait que cela change. une saga décevante que je poursuivrais cependant dans l'espoir d'un haussement de ton. C'est donc un 08/20.

mardi 6 juillet 2010

Neverwhere de Neil Gaiman


Résumé : Richard Mayhew vit à Londres une vie sans histoire, travaille dans un bureau, s'apprête à se marier, lorsqu'il sauve la vie de Porte, une jeune fille qui a le don de savoir ouvrir tout ce qui peut s'ouvrir. Cet évènement fait basculer sa vie. Sa fiancée le quitte, ses proches ne le voient plus, sa vie semble n'avoir jamais existé.

Il découvre alors qu'il existe un Londres d'En Bas, souterrain, peuplé de mendiants qui parlent aux rats, et de toute une société féodale et magique. Il décide de suivre Porte à la recherche des assassins de son père, dans l'espoir de trouver un moyen de reprendre une vie normale.

Mon avis : A part la bit lit, je ne savais pas trop quel genre de livres pouvaient entrer dans la mystérieuse case de la Fantasy Urbaine, genre mélangeant notre monde dans ce qu'il a de plus normal en y introduisant des créatures imaginaires. On m'avait parlé de Neverwhere qui en faisait parti écrit par un auteur des plus connus sur la blogosphère, Neil Gaiman que j'ai connu récemment avec l'étrange vie de Nobody Owens, une lecture agréable mais je voulais découvrir ce que cela valait hors contexte Jeunesse. A vrai dire, j'ai fini ce livre en ne sachant pas vraiment quels qualificatifs lui mettre. Ce que je sais, c'est qu'il m'a manqué beaucoup de choses et que je n'étais pas souvent plongé dans l'histoire.

Premier détail qui m'a profondément perturbé : la distance que met l'auteur avec ses personnages. En effet, on assiste à la présentation de pas mal de personnages, sans plus, mais ceux-ci ne sont pas détaillés. Ce ne serait que les aspects physiques qui manquaient, ça ne m'aurait pas gêné mais c'est surtout leurs traits de caractères et leurs sensations émotionnelles que j'ai trouvé inexistants. On ne pénètre jamais dans les personnages alors que c'est l'un des aspects que je préfère dans les livres par rapport aux films ou séries. En fait, j'ai eu l'impression d'avoir justement le scénario de la série Neverwhere (livre tirée d'une série TV) sous les yeux...
Sinon les personnages sont sympathiques avec un héros, Richard, qui n'en est pas vraiment un. Il se trouve propulser au milieu d'une affaire dont il n'a aucun rapport. C'est là que j'aurais aimé savoir plus ses réactions, croit-il qu'il rêve? A-t-il peur? Je me l'imaginais très bien mais n'entrait pas en lui. J'ai bien aimé Porte, la jeune fille à cause de qui Richard pénètre le Londres d'en Bas qui se montre à la fois fragile et courageuse. Le marquis est le personnage sans doute le plus complexe et donc le plus intéressant. Sous ses répliques grinçantes, on sent qu'il tergiverse entre le bien et le mal, entre ses devoirs et ses envies... Dernier personnage sur lequel je m'arrêterai, Chasseur, une garde du corps qui m'a de suite fait pensé à un personnage de jeux vidéos par sa force et son charisme.
Honte à moi, j'ai failli oublié les personnages les plus loufoques de l'histoire : les méchants, M. Croup et M. Vandemar, deux adeptes du couteau qui m'ont fait penser aux Jack dans mon autre Gaiman. Leurs répliques vont de pair et ils ont vraiment très bien mis en relief.

Sur l'histoire, j'ai trouvé cela tout à la fois prenant, rempli de suspens et de rebondissements imprévisibles mais d'un autre côté, c'était assez lent, parfois longuet et je dois dire que j'ai parfois frôlé l'ennui ferme.
Sans doute occasionné par la distance avec les personnages qui est un aspect des plus importants dans toutes mes lectures, je ne me suis jamais senti investi à cent pour cent dans ce livre. Pourtant, il y a tous les ingrédients réunis pour que j'apprécie. Les créatures et le monde dissimulé se révèlent peu à peu, les mystères se dévoilent... J'aime les créatures bien définies et c'est là où le bas blesse : il n'y a pas vraiment d'espèces, de races de créatures ; on parle de sortes de baronnies dans lesquelles les habitants ont des aptitudes particulières. Le gros point fort est que chaque station de métro à nom explicite met en réalité ses noms. On voit donc l'Earl's Court devenir une réelle court de comte. Il y en a d'autres mais chuuuuut!
Ce qui m'a aussi un peu dérangé c'est la succession de sortes de tableaux, on a jamais vraiment de transitions, on saute d'un endroit à l'autre comme ça.
Sinon, j'ai adoré le marché mais j'aurais voulu le voir encore plus développé...
On va finir par croire que j'ai pas aimé du tout mais j'en attendais beaucoup donc j'insiste sur les aspects négatifs. J'ai au final bien aimé l'histoire mais je pensais être totalement embarqué et c'est resté partiel tout le temps.

Côté écriture, encore une fois, Gaiman sait faire la différence. Sa plume est toujours si admirable. Je l'avais déjà ressenti sur le précédent, j'avais noté un potentiel conséquent et je voulais voir ce que cela allait donner sur une lecture moins jeunesse. Tout simplement pas déçu sur cet aspect, c'est un auteur dont l'écriture pourrait se reconnaitre parmi beaucoup. un modèle du genre.

Petite déception, c'est ce que j'en retient. Il faut dire qu'encore une fois, j'en attendais énormément. J'attendais Gaiman au tournant après une lecture d'un de ses romans Jeunesse où le potentiel pour les romans plus adultes était indéniable. Des personnages pas assez approfondis, une succession de scènes perturbantes rattrapés par une histoire qui tient la route et une plume exemplaire. C'est donc un 14/20 et je continuerai de lire ses livres.

samedi 3 juillet 2010

Les Ailes de la Nuit de Robert Silverberg

Résumé : Le vieux Guetteur, Avluela la Volante, et Gordon, un Elfon, revenaient vers Roum, la ville aux sept collines. Le Guetteur était las d'avoir usé ses yeux et ses sens à détecter l'invasion extraterrestre dont la Terre se croyait menacée. Tout son univers devait basculer quelques heures plus tard : sa jeune protégée Avluela était remarquée par le Prince de Roum qui abusait d'elle et Gordon reconnaissait être un émissaire déguisé des envahisseurs. La Terre allait être conquise. Désorienté, ses veilles de guet devenues vaines, le Guetteur gagna d'abord Perris, ses intrigues et sa luxure, puis tenta le pèlerinage de Jorslem. C'est là qu'il retrouva Avluela la Volante et que, de la Terre vaincue, naquit un nouvel espoir.

Mon Avis : Sur livraddict, les lectures communes en Fantasy comme en Science-fiction ne sont pas légions alors quand j'en vois une, je saute en général dessus. Silverberg est un auteur que je connaissais simplement de nom, sans grande conviction. J'ai par la suite appris que ce livre faisait parti des classiques du genre (bien que très court), j'ai saisi alors l'occasion. Ici, mon avis est clair et tranché, j'ai tout bonnement adoré et je n'ai envie d'émettre que de légers bémols.

Il m'est arrivé de lire de nombreux pavés qui, au final, pouvaient se résumer en quelques pages. Ici, c'est tout l'inverse : l'histoire est d'une grande richesse malgré le peu de pages si bien que je suis entré dans le roman sitôt les premières lignes. Outre l'histoire, Silverberg nous livre un monde des plus complets à l'image des plus grands cycles du genre comme Dune ou Hypérion. On se l'imagine sans peine et on a envie d'en découvrir les moindres recoins.
Ce monde est en réalité notre propre Terre des millénaires après nous. On apprend vite que l'âge d'or est passé depuis très longtemps et que la planète vit un déclin assez rapide. Tout a été refondé, il ne reste quasi rien des vestiges du passé tant sur le plan des coutumes que sur l'architecture. Les noms de villes sont déformés : Roum, Jorslem, Perris... Ce que j'ai adoré c'est se mélange entre futur où la technologie est très avancée et une certaine ambiance orientale assez ancienne. Je ne pourrais mieux vous la décrire, c'est simplement à découvrir. La physionomie, sans être explicitement énoncée, de la Terre semble avoir été modifiée mais ce n'est pas sur cela qu'on centre l'histoire et l'ambiance générale.
Chaque individu est classé dans une confrérie qui peut faire soit référence à un métier (Marchands, Défenseurs, Guetteurs..) soit à un état (Volants, Souvenants...) si bien que tout le monde trouve plus ou moins une utilité dans cet étrange monde. En revanche, certains sont dans l'incapacité de rentrer dans des confréries et sont donc livrés à eux-mêmes toute leur vie. Ils sont surtout représentés par les Elfons, des être modifiés qui ont tenté, des siècles auparavant, de renverser leurs créateurs et ont été bannis. Ils sont détestés des êtres normaux pour la plupart.
Tout le monde vit dans la crainte d'une invasion extra-terrestre prévue depuis très longtemps. C'est pour cela que par exemple les guetteurs sont en charge de surveiller le ciel à la recherche d'approche ennemie. Bien entendu, c'est ce qu'il va se passer...
Principal élément perturbateur de l'histoire, cette invasion n'amène pourtant pas de combats titanesques mais ce n'est pas dérangeant. Ce qui l'est en revanche, c'est que le rythme va crescendo jusque là et retombe d'un seul coup, les héros ne participent pas à la défense. Par la suite, l'histoire est, je trouve, beaucoup moins enlevée. Je pensais que c'était juste une pause mais non, l'histoire ne m'a pas si emballée même si elle reste tout aussi intéressante. Une histoire que j'ai adoré, tout simplement, mais un développement plus long voir un cycle aurait été génial.

Quant aux personnages, on n'assiste pas à des caricatures vues et revues dans le genre. Seul bémol : ce n'est pas le héros, qui n'a pas de nom au début, que j'ai apprécié le plus. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est fade mais il m'a manqué un peu de profondeur et complexité pour m'y intéresser plus que cela. Mon protagoniste préféré est Avluela, la jeune Volante qui se révèle très touchante par sa force mêlée à de la fragilité et Gormon, un Elfon qui réserve bien des surprises dans LE retournement de situation de ce livre. Je regrette qu'on les abandonne vite dans le livre pour les retrouver trop peu à mon gout... D'autres personnages jalonnent ce récit tumultueux mais je préfère ne rien vous en dire pour ne pas vous révéler d'autres éléments de l'intrigue.

Au niveau de l'écriture, c'est un pur régal. Sans être très complexe, c'est très ciselé, très précis et fluide. Une référence en la matière qui me fait rejoindre ceux qui pensent que c'est un incontournable de la SF. Rien que par cet aspect, c'est un auteur qui recroisera sans aucun doute les rangées de ma bibliothèque. On reste dans un registre assez accessible donc je pense qu'il peut se lire à tout âge même si, pour bien comprendre les subtilités, non pas de l'écriture mais de l'histoire de ce mélange futur/passé, je ne le conseillerai pas à des personnes de moins de seize ans.

Encore une fois, je rajoute ce livre dans les hautes sphères de la Science-Fiction et c'est tout naturellment que je le classe dans mes coups de coeur. Un régal donc sur tous les plans avec juste quelques petits bémols comme un manque de profondeur du personnage narrateur et principal et un monde et une histoire qu'on aurait aimé plus longs et plus développés. C'est donc un 17/20 que mérite ce roman.

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