jeudi 7 mars 2013

Un Père Idéal de Paul Cleave



Quatrième de couverture : Jack Hunter est un bon époux et un père idéal. Un homme bien qui n’a qu’une manie : il assassine les prostituées. Un jour, sous les yeux d’Edward, son fils de neuf ans, Jack, premier serial killer de l’histoire de Christchurch, est arrêté. Vingt ans plus tard, Edward est devenu à son tour un citoyen modèle. Comptable dans un cabinet d’avocats, il a tout fait pour oublier et faire oublier son passé. Mais quand sa femme est assassinée, c’est vers son père, toujours derrière les barreaux, qu’il se tourne. En quelques jours, la vie d’Edward va basculer dans l’horreur. Avec ce thriller glaçant et déroutant, l’auteur d’Un employé modèle impose un style tout à fait nouveau dans l’univers du polar.

Mon avis : Paul Cleave, déjà connu pour son livre Un employé modèle, nous propulse dans l'atmosphère aussi connu que captivant des tueurs en série. Il met ainsi en scène Edward Hunter, un jeune père de famille tout ce qu'il y a de plus banal : une situation correcte de comptable, une famille soudée, des rapports sociaux conventionnels... En apparence, ce schéma familial incarne la normalité dans toute sa splendeur. 
Il y a cependant un hic : Edward a été en quelque sorte traumatisé dans sa jeune enfance par l'arrestation de son père à son domicile. Celui-ci, non content de sa situation familial et professionnel, n'avait pour seule distraction que de parcourir les rues la nuit afin de tuer des prostituées. Autant dire que ce chamboulement ne pouvait que nuire au développement de son jeune fils...
 Son passé mis de côté, il faut attendre l'assassinat de sa femme sous ses yeux pour sortir de son sommeil son "Dark Passenger" comme dirait un célèbre serial killer, Dexter...

C'est justement cette comparaison facile à la série Dexter qui fait défaut à cette histoire. En effet, le lecteur pourra aisément comparer Dexter à Edward et faire un parallèle entre les histoires. Sans parler de copie conforme, ce serait exagéré, il est possible que cette identification systématique entraine de la confusion. 

Cependant, ce serait sans compter sur le talent de Paul Cleave pour rendre cette histoire captivante. Le lecteur a le droit à un condensé de ce qui se fait de mieux en terme d'action, de psychologie des personnages pour en faire un vrai page-turner. Le rythme est haletant, on ne dispose que de peu de temps entre chaque rebondissement, de l'adrénaline garantie. 

La plume de l'auteur y est pour beaucoup : il ne s'attarde pas sur les descriptions se contentant de mettre en avant l'action et bien entendu, les pensées tourmentées d'Edward. Celles-ci peuvent nous amener à de profondes réflexions sur la nature du Mal et dans quelles conditions il peut ou doit être utilisé. Les plus fins psychologues seront amenés à approfondir ce sujet du Mal et de sa provenance. En somme, tout lecteur y trouvera un intérêt particulier.

Indéniablement, on ressort de ce livre légèrement perturbé, ahuri par cette sombre péripétie meurtrière. On se rend compte, bien que ce soit de la fiction, que la nature de l'Homme n'est ni blanche, ni noire mais composé d'une infinité de nuances de gris. Il aura fallu un grave élément déclencheur pour que cet anti-héros bascule vers le gris le plus sombre. Passionnant, affolant, perturbant, autant de qualificatifs qui montrent mon enthousiasme pour ce roman. 
Simplement à titre indicatif, je lui donne la note de 16/20.

 

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