Résumé : Rien ne va plus dans la chrétienté. Rebelles à toute autorité, des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes et servent à leur insu le jeu impitoyable des pouvoirs. En arrivant dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie , en l'an de grâce et de disgrâce 1327, l'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville, accompagné de son secrétaire, se voit prié par l'abbé de découvrir qui a poussé un des moines à se fracasser les os au pied des vénérables murailles. Crimes, stupre, vice, hérésie, tout va alors advenir en l'espace de sept jours.
Le Nom de la rose, c'est d'abord un grand roman policier pour amateurs de criminels hors pair qui ne se découvrent qu'à l'ultime rebondissement d'une enquête allant un train d'enfer entre humour et cruauté, malice et séductions érotiques. C'est aussi une épopée de nos crimes quotidiens qu'un triste savoir nourrit.
Mon Avis : Depuis plusieurs années, mon père, qui m'a transmis ma passion pour la lecture, me aprlait de ce roman. Très exigeant sur les adaptations cinématographiques, il avait énormément apprécié celle de ce livre (avec notamment Sean Connery pour ceux qui ne connaissent pas). Malheureusement, j'ai essayé plusieurs fois le livre comme le film et impossible de me plonger dans cet univers... Il faut dire que je suis très loin d'être féru de la période moyenâgeuse et encore moins quand il s'agit de répression religieuse, l'éternel paradoxe. L'organisation d'une LC sur ce livre ajouté au Big Challenge de Livraddict ont contribué à franchir les obstacles et finir ce livre tant redouté.
Il faut dire que ce livre recèlent de nombreuses difficultés qui m'ont rebutées par le passé. Je vais essayer de les énumérer car la liste n'est pas peu longue et fait partie intégrante du récit. Tout d'abord, il y a la présence d'un vocabulaire religieux très complexe que seuls les amateurs d'Histoire et plus particulièrement de Moyen-Age sont à même de comprendre. Ensuite, Eco emploie un langage très soutenu qui m'a forcé à faire des aller-retours vers mon dictionnaire (j'ai d'ailleurs appris quelques mots très intéressants). Enfin, beaucoup verront dans les descriptions et autres débats théologiques des longueurs alors qu'il s'agit tour à tour d'ésotérisme, des fondements de la religion, de la dissociation du Bien et du Mal, de la légitimité de la hiérarchisation de l'Église Catholique etc. Une mine d'information et de réflexion qui viennent en complément de la trame principale.
Loin de moi la prétention d'avoir tout suivi et compris. J'ai lâché le récit à plusieurs reprises quand la complexité tentait l'égarement de mon esprit. Il faut dire que certains passages contiennent une partie de l'Histoire pas toujours intéressants par exemple quand ils parlent de l'histoire des papes ou alors des conflits opposants les différentes castes du catholicisme. En revanche, pour les passionnés de cette partie de l'Histoire, ces passages seront grisant.
Sans entrer dans mes opinions, j'ai été conforté sur mes positions que cette période a été l'apologie de l'immobilisme. L'Église, comme Eco le montre à travers la bibliothèque du monastère, a toujours dissimulé des ouvrages scientifiques qu'ils considéraient blasphématoires par pur avidité de pouvoir et de contrôle (d'ailleurs, si je pouvais voir tout ce que le Vatican cache...).
Je me suis rendu compte qu'ils avaient très peu évolué en l'espace de sept cent ans. En effet, sous tous leurs bons sentiments et leur fermeture d'esprit sur tout ce qui n'est pas religieux, se cache un monde remplis de simples hommes. L'avarice, la débauche, l'avidité, le mensonge, la trahison planent au dessus du monastère comme il plane sur celui du commun des mortels. On peut ainsi mettre cela en parallèle avec l'actualité et les affaires de pédophilie à répétition mais ne nous éloignons pas du livre.
Outre toute cette partie sous-jacente historique, il ne faut pas oublier que ce roman est avant tout un policier. On suis ainsi l'enquête d'un ancien inquisiteur (je ne dirais rien sur les raisons qui l'ont poussées à quitter la police religieuse), Guillaume, par la plume de son "apprenti", Adso.
Le premier a l'esprit affuté et une sagesse incroyable. Sa façon de réfléchir sur l'enquête comme sur les autres faits est impressionnante. Il aime tergiverser seul ce qui peut s'avérer frustrant quand il ne se livre pas totalement au narrateur.
Le jeune moine est sans doute le personnage que j'ai le moins aimé du récit. Certes sa candeur est touchante mais elle peut aller jusqu'à la transparence. Il n'apporte que très d'éléments aidant Guillaume dans l'avancée de son enquête. Son rôle est simplement d'être au cœur de l'histoire sans en être le cerveau. Cependant, lorsqu'il s'entretient avec Guillaume, c'est comme si l'on vivait son apprentissage avec lui. Nous sommes aussi rangés, nous, lecteurs, au rang des apprentis moines. Je pense donc que la narration a été choisi dans deux buts : avoir du détachement par rapport à l'enquête et une volonté pédagogique de l'auteur pour ses lecteurs.
Chaque protagoniste est très personnalisé, on se les imagine très aisément et chacun apporte un aspect différent à l'histoire.
Je ne suis pas un grand adepte des policiers mais j'avoue que celui-ci est incroyable. On a aucune piste avérée, toutes nos suppositions sont avortées par d'autres meurtres... On navigue dans un flou où, pourtant, tout semble être orchestré d'une manière des plus machiavéliques. Le dénouement est tout simplement incroyable. J'avais quand même émis une supposition sur le responsable car, en général, c'est celui auquel on s'attend le moins.
La trame est tissée de bout en bout sans faille.
Le Nom de la rose, c'est d'abord un grand roman policier pour amateurs de criminels hors pair qui ne se découvrent qu'à l'ultime rebondissement d'une enquête allant un train d'enfer entre humour et cruauté, malice et séductions érotiques. C'est aussi une épopée de nos crimes quotidiens qu'un triste savoir nourrit.
Mon Avis : Depuis plusieurs années, mon père, qui m'a transmis ma passion pour la lecture, me aprlait de ce roman. Très exigeant sur les adaptations cinématographiques, il avait énormément apprécié celle de ce livre (avec notamment Sean Connery pour ceux qui ne connaissent pas). Malheureusement, j'ai essayé plusieurs fois le livre comme le film et impossible de me plonger dans cet univers... Il faut dire que je suis très loin d'être féru de la période moyenâgeuse et encore moins quand il s'agit de répression religieuse, l'éternel paradoxe. L'organisation d'une LC sur ce livre ajouté au Big Challenge de Livraddict ont contribué à franchir les obstacles et finir ce livre tant redouté.
Il faut dire que ce livre recèlent de nombreuses difficultés qui m'ont rebutées par le passé. Je vais essayer de les énumérer car la liste n'est pas peu longue et fait partie intégrante du récit. Tout d'abord, il y a la présence d'un vocabulaire religieux très complexe que seuls les amateurs d'Histoire et plus particulièrement de Moyen-Age sont à même de comprendre. Ensuite, Eco emploie un langage très soutenu qui m'a forcé à faire des aller-retours vers mon dictionnaire (j'ai d'ailleurs appris quelques mots très intéressants). Enfin, beaucoup verront dans les descriptions et autres débats théologiques des longueurs alors qu'il s'agit tour à tour d'ésotérisme, des fondements de la religion, de la dissociation du Bien et du Mal, de la légitimité de la hiérarchisation de l'Église Catholique etc. Une mine d'information et de réflexion qui viennent en complément de la trame principale.
Loin de moi la prétention d'avoir tout suivi et compris. J'ai lâché le récit à plusieurs reprises quand la complexité tentait l'égarement de mon esprit. Il faut dire que certains passages contiennent une partie de l'Histoire pas toujours intéressants par exemple quand ils parlent de l'histoire des papes ou alors des conflits opposants les différentes castes du catholicisme. En revanche, pour les passionnés de cette partie de l'Histoire, ces passages seront grisant.
Sans entrer dans mes opinions, j'ai été conforté sur mes positions que cette période a été l'apologie de l'immobilisme. L'Église, comme Eco le montre à travers la bibliothèque du monastère, a toujours dissimulé des ouvrages scientifiques qu'ils considéraient blasphématoires par pur avidité de pouvoir et de contrôle (d'ailleurs, si je pouvais voir tout ce que le Vatican cache...).
Je me suis rendu compte qu'ils avaient très peu évolué en l'espace de sept cent ans. En effet, sous tous leurs bons sentiments et leur fermeture d'esprit sur tout ce qui n'est pas religieux, se cache un monde remplis de simples hommes. L'avarice, la débauche, l'avidité, le mensonge, la trahison planent au dessus du monastère comme il plane sur celui du commun des mortels. On peut ainsi mettre cela en parallèle avec l'actualité et les affaires de pédophilie à répétition mais ne nous éloignons pas du livre.
Outre toute cette partie sous-jacente historique, il ne faut pas oublier que ce roman est avant tout un policier. On suis ainsi l'enquête d'un ancien inquisiteur (je ne dirais rien sur les raisons qui l'ont poussées à quitter la police religieuse), Guillaume, par la plume de son "apprenti", Adso.
Le premier a l'esprit affuté et une sagesse incroyable. Sa façon de réfléchir sur l'enquête comme sur les autres faits est impressionnante. Il aime tergiverser seul ce qui peut s'avérer frustrant quand il ne se livre pas totalement au narrateur.
Le jeune moine est sans doute le personnage que j'ai le moins aimé du récit. Certes sa candeur est touchante mais elle peut aller jusqu'à la transparence. Il n'apporte que très d'éléments aidant Guillaume dans l'avancée de son enquête. Son rôle est simplement d'être au cœur de l'histoire sans en être le cerveau. Cependant, lorsqu'il s'entretient avec Guillaume, c'est comme si l'on vivait son apprentissage avec lui. Nous sommes aussi rangés, nous, lecteurs, au rang des apprentis moines. Je pense donc que la narration a été choisi dans deux buts : avoir du détachement par rapport à l'enquête et une volonté pédagogique de l'auteur pour ses lecteurs.
Chaque protagoniste est très personnalisé, on se les imagine très aisément et chacun apporte un aspect différent à l'histoire.
Je ne suis pas un grand adepte des policiers mais j'avoue que celui-ci est incroyable. On a aucune piste avérée, toutes nos suppositions sont avortées par d'autres meurtres... On navigue dans un flou où, pourtant, tout semble être orchestré d'une manière des plus machiavéliques. Le dénouement est tout simplement incroyable. J'avais quand même émis une supposition sur le responsable car, en général, c'est celui auquel on s'attend le moins.
La trame est tissée de bout en bout sans faille.
Outre la fierté qui a découlé de l'achèvement de cette lecture, je me suis rendu compte que j'avais sans doute lu l'un des plus grands chefs d'œuvre de la littérature du genre bien que je n'ai pas pu, faute de connaissance, cerner tous les aspects du récit. Je pense que tous les inconditionnels du genre ou de la période ne peuvent qu'être conquis. Je dois cependant avertir qu'il nécessite une certaine patience au vu de sa difficulté d'accessibilité. Vous l'aurez compris, j'ai vraiment passé un incroyable moment de lecture et j'espère que je pourrai convaincre quelques uns de lire ou bien de reprendre en main ce livre. Je lui donne un 18/20 (Sans doute un 19 ou 20 pour tout spécialiste de Moyen-Age et d'Histoire de la Religion).
Ils en parlent aussi : Evertkhorus, Nathalie, Cracklou, Ellcrys, Setsuka, Alexiel
Ce livre prend la poussière chez moi depuis 5 ans. Je n'ai jamais réussi à accrocher et ai abandonné à plusieurs reprises au bout de quelques pages. Mais j'irais au bout un jour. Je compte d'ailleurs sur les divers billets de cette LC pour me motiver.
RépondreSupprimerJ'ai adoré le film... et je me suis toujours dit qu'un jour je lirai ce bouquin ! Tu me pousses à le faire avec cette belle critique. Bon, motivation...
RépondreSupprimerJ'avais vu le film à sa sortie et lu le livre en suivant et avait beaucoup aimé les deux ! Je ne sais pas si j'accrocherais autant maintenant !
RépondreSupprimerAh je savais bien que c'était ce livre que tu avais considéré comme chef d'œuvre! Et bien moi c'est plutôt l'inverse comme tu le verras, j'ai détesté... l'intrigue policière est mineure et noyée dans le reste, le dénouement plutôt prévisible à mon goût et les considérations théologiques pfui. Je trouve qu'Eco aurait pu être plus ludique. Avait-il besoin d'écrire sans traduire des passages entiers en latin. Ca m'a passablement énervé.
RépondreSupprimerSeul intérêt pour moi la magnifique bibliothèque que l'on a envie de visiter et où l'on a envie de se perdre...
Une lecture merveilleuse dont je garde un vibrant souvenir malgré les années. Je le relirai c'est une certitude. Ecco a une plume à nulle autre pareille. Son évocation de la période et de la chrétienté est sans doute la meilleur que j'ai lue jusqu'ici.
RépondreSupprimerOn a vraiment apprécié les mêmes choses, mais tu les expliques plus en détails que moi. Belle chronique ! Et je suis contente de pouvoir mettre sur mon billet le lien vers une critique positive autre que la mienne :D
RépondreSupprimerLe seul point (minuscule) sur lequel je ne suis pas d'accord avec toi, c'est sur le fait que l'histoire des conflits entre papes et des sectes religieuses n'est pas intéressant. A l'époque, c'était le coeur de la politique et de la vie d'Europe, le pape avait un pouvoir énorme et la religion décidait de tous les aspects de la vie quotidienne... C'est difficile à imaginer de nos jours, mais c'était vraiment quelque chose d'essentiel au Moyen-Âge, et je trouve que ça rend cette partie de l'histoire extrêmement intéressante !
Par contre, entièrement d'accord avec toi pour dire que c'est ardu, et qu'on en ressort avec l'impression d'avoir loupé pas mal de choses. C'est le signe d'un chef d'oeuvre d'érudition, d'ailleurs :D
Merci beaucoup pour vos commentaires. Je comprends tout à fait que le côté policier des fois écarté peut rebuter mais ça ne m'a pas choqué. Je pense que toutes ces lourdeurs étaient prévues mais c'est ce que j'ai aimé.
RépondreSupprimerLe film fait partie de mes films cultes toutefois, j'avoue n'en avoir compris toute la teneur qu'après l'avoir vu plusieurs fois et une bonne remise à niveau sur le contexte hitorique et religieux de l'époque. De plus, la lecture d'Eco est toujours difficile - je me souviens d'en avoir "bavé" pour Le pendule de Foucault - mais tellement gratifiante ! Contente qu'il t'ai plu et j'espère que maintenant tu pourras apprécier le film à sa juste valeur !
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé aussi, et pourtant médiéviste de formation j'ai aussi trouvé trop longs les passages historiques. Enfin surtout très complexes...
RépondreSupprimerMais une très bonne lecture en tout cas!
Merci pour ton comm, moi je ne suis pourtant pas fan mais simplement avide de savoir bien que, comme je l'ai souligné, je n'ai pas tout saisi.
RépondreSupprimerle nom de la rose est mon film culte, le bouquin que j'ai lu est excellent egaement, seul bémol de cette oeuvre ecrite : les passages en latin !
RépondreSupprimerhelp : peux tu me dire ou se trouve exactement l'abbaye ou a été tourné le film , merci
RépondreSupprimerJ'ai vu le film tiré de l'oeuvre d'Eco il y a bien longtemps et j'avais simplement adoré! Du coup, j'avoue avoir peur de me lancer dans cette lecture. De plus, les quelques avis assez mitigés, ceux qui ne sont pas allé au bout ou qui ont eu du mal à le faire ne m'encouragent pas des masses, pourtant je sais: je le lirai!... Un jour ^^
RépondreSupprimerBelle critique Lexounet!!!
Merci beaucoup Gerry.
RépondreSupprimerJe l'ai recommencé à trois reprises et contrairement au film, le livre n'est pas centré uniquement sur l'aspect policier. C'est très complexe par moment mais si tu aimes un peu l'Histoire, je te dirais d'essayer ;)
J'aime les romans historiques c'est indéniable mais dès que ça traine un peu trop en longueur (comme par exemple les descriptions ou explications thématiques un peu complexes) j'ai tendance à lâcher prise...
RépondreSupprimerMais je pense que je ne devrai pas passer à côté de ce livre.. Tu m'as convaincue... Tentateur!
Ma Pal ne te dis pas merci!!! Lol