Résumé : En 1947 avait eu lieu la capitulation des alliés devant les forces de l'axe. Cependant que Hitler avait imposé la tyrannie nazie â l'est des Etats-Unis, l'ouest avait été attribué aux japonais. Quelques années plus tard la vie avait repris son cours normal dans la zone occupée par les nippons. Ils avaient apporté avec eux l'usage du Yi-King, le livre des transformations du célèbre oracle chinois dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Pourtant, dans cette nouvelle civilisation une rumeur étrange vint à circuler. Un homme vivant dans un haut château, un écrivain de science-fiction, aurait écrit un ouvrage racontant la victoire des alliés en 1945...
Mon Avis : L'uchronie est un genre que j'ai connu assez récemment avec la lecture d'un roman de Fforde, L'affaire Jane Eyre. N'ayant pas trouvé que le genre était bien exploité, j'ai voulu lire l"un des classiques du genres et de suite, j'ai été orienté par ce titre d'un auteur déjà connu que j'avais adoré dans Blade Runner.
L'histoire pourtant courte, est partagée entre plusieurs personnages. On reste environ dix pages sur chaque si bien que j'ai toujours eu l'impression de ne pas avoir assez de temps pour les cerner. Je pensais que toutes leurs histoires respectives graviteraient autour de ce fameux maître qu'on attend avant de voir apparaître mais non, chacun vit ses petites péripéties plus ou moins intéressantes. Beaucoup de rencontres pour peu d'actions, c'est ce qui m'a marqué le plus.
Pour faire leurs choix sur les sujets les plus importants, ils se réfèrent au Yi King, une sorte de tarot qui permet de dégager des pistes, des thèmes. Il semblerait que cela marche puisque la réalité rejoint ceux qu'ils ont déchiffrés. Cependant, comme tout ce genre de jeu de superstition, on déchiffre selon la réalité que l'on veut faussant la crédibilité.
Tout au long du récit, je me demandais vers où j'allais mais, chose étrange dans ce cas, je ne me suis jamais ennuyé. J'ai été pris dans cette étrange histoire, toujours intrigué par la suite. Ce qui me raccrochait le plus était d'une qu'il y avait toujours matière à réflexion entre les lignes et d'autre part, il y avait toujours une sorte de voile entre réalité et mensonge. On se demande jusqu'à la fin si leur réalité est déjà possible mais surtout qu'elle ne relève pas de l'illusion.
J'ai très peu de choses à dire sur les personnages à part, comme je l'ai dit plus haut, je n'ai pas eu le temps de les cerner. Seul Frank Frink a su me parler avec sa volonté de bien faire et prendre des risques pour regagner l'amour de sa femme. Elle m'a tout d'abord vraiment déplue, je l'ai trouvé très frivole et même un peu stupide. M. Tagomi, le commercial, incarne le Japonais froid et sérieux que l'on voit souvent dans les livres ou les films. Les autres sont passés plus inaperçus.
Au niveau de l'écriture, c'est du Dick donc cela frise l'excellence. C'est peut-être cela qui a fait que je n'ai jamais décroché et qu'au final, j'ai bien aimé. Fluidité et tout ce qui va avec, c'est du grand travail sans trop de complexité.
Au final, je peux dire que j'ai passé un bon moment bien que je n'ai pas trouvé ce livre abouti. je suis resté sur ma faim et à vrai dire, je ne savais pas trop quoi en penser. J'ai aimé les doutes qu'ils laissent planer sur la fin mais cela laisse un gout amer. J'aurais voulu creuser plus tous les plans du livre et j'en garderai donc un souvenir mitigé. Cependant, j'adore cet auteur et je renouvellerai l'expérience prochainement. Cela sera aussi le cas de l'uchronie qui est un genre avec beaucoup de potentiel sur ce que j'aime. Ce sera donc un 13/20 pour ce titre.