Il y a maintenant plus de deux mois, j'ai lancé un challenge dont le but était de lire des livres dont les genres ne nous affectionnent pas particulièrement : "les lectures que l'on ne s'imagineraient pas lire". Ainsi j'ai été défié par 100choses sur le genre biographique sur ce livre de Haenel : Jan Karski.
Résumé :Varsovie , 1942. La Pologne est dévastée par les nazis et les Soviétiques. Jan Karski est un messager de la Résistance polonaise auprès du gouvernement en exil à Londres. Il rencontre deux hommes qui le font entrer clandestinement dans le ghetto, afin qu'il dise aux Alliés ce qu'il a vu, et qu'il les prévienne que les Juifs d'Europe sont en train d'être exterminés. Jan Karski traverse l'Europe en guerre, alerte les Anglais, et rencontre le président Roosevelt en Amérique. Trente-cinq ans plus tard, il raconte sa mission de l'époque dans Shoah , le grand film de Claude Lanzmann. Mais pourquoi les Alliés ont-ils laissé faire l'extermination des Juifs d'Europe? Ce livre, avec les moyens du documentaire, puis de la fiction, raconte la vie de cet aventurier qui fut aussi un Juste.
Mon avis : Comme il y a pas de chose à dire sur les trois parties, commençons donc par la forme. A part dans la seconde, le style de l'auteur est pour le moins insupportable. Aucun confort de lecture, les phrases sont mises à la suite tel un maelström de pensées lancées les unes à la suite des autres. Ainsi, pas un seul alinéa, pas un peul saut de ligne mais que des pages pleines sans pouvoir marquer une pause franche. C'est un style que je n'apprécie guère préférant une mise en page aérée facilitant l'attrait pages après pages. Cependant, le style de Haenel est très fluide, il emploie un langage accessible sans passer par des termes élitistes et nous épargne des détours historiques réservés aux seuls spécialistes.
Sur le fond, on peut dire que les premiers abords furent douloureux. La première partie décrit une partie du film La Shoah de Landzmann où intervient Karski. N'ayant pas vu ce film, je n'ai pas du tout compris cette entame de livre qui peut en rebutter plus d'un pour la suite. J'ai eu comme l'impression de débarquer dans une salle de cinéma après avoir raté les trois quarts de la projection, je n'ai pas vu le début donc la suite m'apparait floue... Ces trente premières pages furent un calvaire intellectuel et un ennui insurmontable...
J'étais ravi d'en terminé avec cette description et j'entamais ainsi la seconde partie avec une certaine réserve. Je fus conquis. Le Savoir est pour moi une sorte de drogue, je m'abreuve de connaissance en tout genre du plus utile et intéressant au plus futile. Cette seconde partie relate donc, dans un exercice de dissertation des plus réussis, la vie de résistance, de séquestration ainsi que de transmission de savoir auquel s'est adonné le Polonais durant toute sa vie. J'ai donc appris beaucoup de choses et vu la guerre d'un autre angle que celui que l'on nous a enseigné centré sur la France.
La troisième partie a deux défauts majeurs : d'une part elle reprend le style de débit de pensées de la première et d'autre part elle est chargée de présomption. En effet, Haenel témoigne comme s'il était Jan Karski lui-même en employant le "je". Il s'agit donc d'un récit fictionnel mais aucune mention ne l'atteste et aucune distance n'est mise par rapport aux accusations alors que la forme est un témoignage. Car l'auteur n'y va pas de main morte : centré sur la cause Polonaise seule, cette partie dénonce la passivité des Alliés pendant que les Juifs étaient déportés. Il pousse même le débat à son paroxysme en s'interrogeant si leur absence d'acte ne fut pas aussi grave que celle des nazis annihilant le peuple Juif. Très peu de mesure est apporté à ce témoignage bien qu'il soit très touchant. On occulte quand même la Résistance dans les pays qui ont capitulés et surtout le débarquement des Américains libérant ainsi le monde du joug nazi. Je doute que cet homme qui ait eu une vie si tumultueuse ait été une personne si obtus.
Difficile de dégagé un bilan global de cette lecture tant les éléments y sont dissociés. On apprend beaucoup mais on ne sait pas si l'auteur veut faire passer un message ou s'il transmet purement la pensée de Karski. Quand j'entends parlé de guerre mondiale, j'écoute souvent une chanson de Goldman, Né en 17 à Leidenstadt qui me rappelle qu'il est très facile de dire ce qu'on aurait pu faire mais l'aurait-on fait? La dénonciation est facile quand tout est terminé.
Je remercie donc 100choses pour cette découverte et je finis par attribué un 13/20 à cette lecture. La biographie ne me rebutte pas tant que cela quand le personnage décrit est intéressant et ce fut le cas ici.
Résumé :
Mon avis : Comme il y a pas de chose à dire sur les trois parties, commençons donc par la forme. A part dans la seconde, le style de l'auteur est pour le moins insupportable. Aucun confort de lecture, les phrases sont mises à la suite tel un maelström de pensées lancées les unes à la suite des autres. Ainsi, pas un seul alinéa, pas un peul saut de ligne mais que des pages pleines sans pouvoir marquer une pause franche. C'est un style que je n'apprécie guère préférant une mise en page aérée facilitant l'attrait pages après pages. Cependant, le style de Haenel est très fluide, il emploie un langage accessible sans passer par des termes élitistes et nous épargne des détours historiques réservés aux seuls spécialistes.
Sur le fond, on peut dire que les premiers abords furent douloureux. La première partie décrit une partie du film La Shoah de Landzmann où intervient Karski. N'ayant pas vu ce film, je n'ai pas du tout compris cette entame de livre qui peut en rebutter plus d'un pour la suite. J'ai eu comme l'impression de débarquer dans une salle de cinéma après avoir raté les trois quarts de la projection, je n'ai pas vu le début donc la suite m'apparait floue... Ces trente premières pages furent un calvaire intellectuel et un ennui insurmontable...
J'étais ravi d'en terminé avec cette description et j'entamais ainsi la seconde partie avec une certaine réserve. Je fus conquis. Le Savoir est pour moi une sorte de drogue, je m'abreuve de connaissance en tout genre du plus utile et intéressant au plus futile. Cette seconde partie relate donc, dans un exercice de dissertation des plus réussis, la vie de résistance, de séquestration ainsi que de transmission de savoir auquel s'est adonné le Polonais durant toute sa vie. J'ai donc appris beaucoup de choses et vu la guerre d'un autre angle que celui que l'on nous a enseigné centré sur la France.
La troisième partie a deux défauts majeurs : d'une part elle reprend le style de débit de pensées de la première et d'autre part elle est chargée de présomption. En effet, Haenel témoigne comme s'il était Jan Karski lui-même en employant le "je". Il s'agit donc d'un récit fictionnel mais aucune mention ne l'atteste et aucune distance n'est mise par rapport aux accusations alors que la forme est un témoignage. Car l'auteur n'y va pas de main morte : centré sur la cause Polonaise seule, cette partie dénonce la passivité des Alliés pendant que les Juifs étaient déportés. Il pousse même le débat à son paroxysme en s'interrogeant si leur absence d'acte ne fut pas aussi grave que celle des nazis annihilant le peuple Juif. Très peu de mesure est apporté à ce témoignage bien qu'il soit très touchant. On occulte quand même la Résistance dans les pays qui ont capitulés et surtout le débarquement des Américains libérant ainsi le monde du joug nazi. Je doute que cet homme qui ait eu une vie si tumultueuse ait été une personne si obtus.
Difficile de dégagé un bilan global de cette lecture tant les éléments y sont dissociés. On apprend beaucoup mais on ne sait pas si l'auteur veut faire passer un message ou s'il transmet purement la pensée de Karski. Quand j'entends parlé de guerre mondiale, j'écoute souvent une chanson de Goldman, Né en 17 à Leidenstadt qui me rappelle qu'il est très facile de dire ce qu'on aurait pu faire mais l'aurait-on fait? La dénonciation est facile quand tout est terminé.
Je remercie donc 100choses pour cette découverte et je finis par attribué un 13/20 à cette lecture. La biographie ne me rebutte pas tant que cela quand le personnage décrit est intéressant et ce fut le cas ici.
le but de ce livre est double, il me semble : d'un côté, présenté Jan Karski, lui rendre hommage, de l'autre, passer un message, celui de Haenel lui-même : tous coupable de la Shoah.
RépondreSupprimerenfin, c'est comme ça que je vois les choses, après, toutes les interprétations sont possibles et c'est bien ce qui a entraîné la polémique avec Lanzmann...
J'ai vaguement entendu parlé de cette polémique mais je ne sais pas exactement de quoi il en retourne.
RépondreSupprimerFinalement, 13/20 c'est plutôt honorable comme note. :)
RépondreSupprimerComme toi, je ne suis pas une adepte des biographies et les ouvrages sur les guerres ont tendance à me "gonfler". Bon, je sais que c'est important d'avoir des témoignages de cette époque... mais bon. Pas trop mon truc. ^^
PS : merci pour ton commentaire ! Je suis contente de voir que tu as aimé l'adaptation de Burton ! Le monde de Carroll devrait te plaire et lire Alice en pensant à l'adaptation de Disney de 1951, c'est assez sympa, on se représente bien les personnages et paysages comme ça.
PPS : j'ai commencé Mercy Thompson aujourd'hui. Déjà 150 pages englouties. Je te tiens au courant quand je pourrai entamer le 2. ^^
PPPS : bonne semaine et bonne lecture !
Oui je suis mitigé sur ce devoir de mémoire que l'on nous rabache sans arrêt. Ca a tendance aà gonfler comme tu dis. Je vois que tu apprécies Mercy, c'est bien ça :)
RépondreSupprimerJe n'avais pas prévu le deuxième tome sous peu mais si tu le lis bientôt je te rjoindrai avec plaisir.
pour Caroll, ça fait longtemps que je me tate mais j'ai beaucoup de choses sur le feu, trop tout le temps...
Pas franchement ma tasse de thé ce livre ! Tu as eu du mérite de le lire, je ne sais pas si j'aurais eu le courage !
RépondreSupprimerIl faut noter qu'il ne fait que 187 pages je crois ce qui facilite grandement la tâche... Je dois avouer qu'un essai sur le même sujet dépassant les 300 pages m'aurait plus que refroidit. ^^
RépondreSupprimerTroisième essai de poster un commentaire.. je vais y arriver. Je disais... Il me tente bien moi même si tu as l'air mitigé. Il faut dire que je peux me laisser séduire par des biographies surtout quand c'est sur des personnes passionnantes. Bon courage en tout cas pour la lecture du 2e!!!
RépondreSupprimerLexounet, s'il n'est pas épais, ok ! J'avais l'impression qu'il était plus gros que ça !
RépondreSupprimerTu as fait preuve de courage au regard de la difficulté des premières pages. Et au final, comme je suis curieuse, est-ce que cela t'incitera à lire d'autres biographies ?
RépondreSupprimerDe toute manière, je n'aime pas laisser un livre en plan sauf si je ne comprends strictement rien aux 100 première pages :)
RépondreSupprimerJe lirai volontiers d'autres biographies mais en revanche, il faut qu'elles concernent des personnages intéressants.
J'avais commencé quand j'étais collégiens une biographie d'Alexandre le grand (je suis un fan de toute cette période) mais c'était un peu trop complexe pour mon regard d'enfant.
Quant à moi, j'ai adoré la première partie du livre que j'ai lu d'un trait. Comme quoi, le style est vraiment une affaire personnelle. ;)
RépondreSupprimerEt la partie que j'ai le moins aimée est la troisième, je crois.
Sans parler de style je ne voyais pas l'intérêt...
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire^
Je passe (enfin!) sur ton blog, découvrir ton avis.
RépondreSupprimerL'exercice n' a visiblement pas été SI douloureux que ça et la note finale est plutôt bonne.
Non en effet ça s'est plutôt bien passé :)
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