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vendredi 31 décembre 2010

Et si c'était Vrai? de Marc Levy






Résumé
: Lauren est dans le coma, c'est indéniable. Mais elle est aussi dans le placard d'Arthur, un peu comme un fantôme, cela est tout aussi indéniable... Arthur, en tout cas, est bien obligé de l'admettre : il la voit, l'entend, la comprend et finit même par l'aimer. Mais que peut-on espérer d'un fantôme que l'on est le seul à distinguer ? On ne tombe pas amoureux d'un mirage, on ne force pas son meilleur ami à dérober une ambulance pour kidnapper un corps dans le coma, on ne ment pas à la police pour sauver une ombre, et pourtant...
Marc Lévy signe ici un premier roman particulièrement grisant, qui s'amuse du lecteur et de ses certitudes, toujours avec légèreté : comme Arthur, on se laisse prendre au jeu de Lauren, et comme lui, on finit par se dire, entre deux rebondissements : Et si c'était vrai....

Mon avis : Il y a de ça quasiment un an, je tentais, avec beaucoup d'appréhension mon premier Levy : Le Premier jour. Sans avoir détesté, les aberrations scientifiques et une intrigue surréaliste avaient ternis mon sentiment final...
Pour le défi que j'avais organisé l'an dernier, "Les lectures que l'on ne s'imaginerait pas lire", je fus défié par 100Choses dans le genre chick-lit sur ce livre. Cette œuvre ne m'a pas permis d'avoir un avis concluant sur le genre mais m'a fait prendre une importante décision : Levy ne rejoindra plus jamais ma bibliothèque...

Sur cette chronique, je vais quelque peu briser mes habitudes. D'une part, je vais me permettre une "descente" ni nuancée ni humble pour des raisons que je vais évoquer au préalable et d'autre part, je ne respecterai pas mon schéma habituel histoire/personnages/style privilégiant forme et fond.

Autre nouveauté, je vais faire une présentation succincte de l'auteur qui va justifier pourquoi je serai par la suite sans concession sur ce livre.
Marc Levy a 49 ans à ce jour et a revêtu de nombreuses casquettes. Il a tout d'abord été dès sa majorité volontaire à la Croix Rouge en tant que secouriste au départ. Il continuait cependant ses études de Gestion et d'Informatique à l'université Paris-Dauphiné. Il s'exila un an après aux Etats-Unis pour créer sa propre entreprise dont il perdit le contrôle et démissionna... Cela fut l'occasion de retourner en France où il créa avec un associé un cabinet d'architecture de bureau.
C'est en 2000 qu'il publia son premier livre, Et si c'était vrai? dont le succès fut retentissant puisqu'il a été traduit en 41 langues et vendu à plusieurs millions d'exemplaire... C'est ainsi l'auteur français contemporain le plus vendu en France mais aussi celui qui s'exporte le mieux.
Il est retourné vivre aux Etats-Unis depuis quelques années...
Première conclusion qui s'impose : La France c'est génial... Quand on en a besoin!

Je rassemble des informations sur l'auteur depuis quelques temps et j'ai réussi à glaner quelques anecdotes croustillantes :
- Marc Levy est retourné vivre aux États-unis car il considérait que la France ne reconnaissait pas son talent. Comment cracher dans la soupe en deux leçons selon Levy...
- Il a exigé sa magnifique présentation de couverture (bande rouge avec son nom en blanc écrit en très gros) estimant qu'il fallait que ses livres soit plus visibles et surtout qu'il y ait son empreinte bien à lui. On ne peut le nier, sa marque de fabrication correspond bien à son ego surdimensionné.
- Il a répondu aux avis négatifs de la presse sur ces œuvres en prétendant que les critiques parisiens « n'aiment pas les auteurs populaires » (on peut parfois le comprendre) et n'a pas du tout apprécié qu'on qualifie ses œuvres de "romans de gare" ou encore de "romans de plage"... Il a ainsi sous-entendu que les critiques n'avaient rien compris à la littérature. Ne serait-ce pas l'inverse? Ou plutôt la réelle question : Qui a tout compris sur ce qui fait vendre?
Deuxième conclusion : Levy est sans conteste un mégalomane patenté ainsi qu'un opportuniste qui utilise son pays natal uniquement comme un aboutissement commercial, qui se permet de cracher dans la soupe et le pire est... que cela semble fonctionner encore et toujours.

Petit rappel : cette critique est la mienne, elle est ainsi subjective, orientée vers mes opinions bien que je fasse en sorte d'être le plus objectif possible! Que cela ne vous plaise pas qu'on "tape" sur Levy c'est une chose mais inutile de fustiger mon article si vous ne le lisez pas!!

Intéressons-nous maintenant au livre en question, à cette histoire d'amour sur fond de "fantastique" (oui il faut bien mettre des guillemet par respect pour le genre...).

Je vais commencer par le fond de cette histoire.
Pour ceux qui avaient lu ma chronique sur le Premier Jour, j'avais critiqué les aberrations scientifiques qu'il utilisait pour construire son semblant d'intrigue. Il faut préciser que ce livre parlait à la fois d'Astronomie et d'Archéologie, deux domaines où j'ai quelques bases.
Dans Et si c'était vrai?, il utilise la médecine en nous infligeant une succession de détails techniques. Malheureusement pour moi, je n'ai pas les mêmes bases dans ce domaine mais pour avoir demandé à certains qui en ont, il semblerait que les aberrations soient aussi nombreuses... Dans ce cas, on peut être amené à se demander ce qui le pousse à travailler ainsi... Pour moi, la réponse est limpide : ce n'est que du remplissage, des mots savants qui "font bien" masquant ainsi une histoire plate et inintéressante.

Ce livre est cousu de préjugés, d'idées reçu ou encore de stéréotypes affligeants. Je vais tenter d'illustrer mon propos par deux thèmes : les dépressifs et les homosexuels. J'ai sélectionné des passages qui sont certes sortis de leur contexte mais qui se suffisent à eux-même.

Le premier est un dialogue. Arthur arrive au travail avec une tête des mauvais jours dû à une nuit mouvementée. Il s'entretient avec une de ses collègues, Maureen ainsi que Lauren, la mystérieuse femme fantôme (qu'il est le seul à voir) :
Maureen lui demanda s'il avait entendu parlé de la dépression de surmenage? "Vous savez qu'il faut réagir aux premiers signes, qu'après on peut mettre des mois à s'en remettre?"
- Maureen, je ne fais pas de dépression de surmenage, j'ai passé une mauvaise nuit, c'est tout.

Lauren enchaina :
- Ah! Vous voyez, mauvaise nuit, cauchemar...
- Arrêtez , s'il vous plait, ce n'est pas possible, donnez-moi une minute.
- Mais je n'ai rien dit, s'exclama Maureen.
- Maureen, laissez-moi seul, il faut que je me concentre, je vais faire un peu de relaxation et ça va aller.
-Vous allez faire de la relaxation? Vous m'inquiétez Arthur, vous m'inquiétez beaucoup!
Et quelques lignes plus loin, un autre collègue d'Arthur l'interpelle :
- Je viens de parler à Maureen , qu'est-ce que tu as?
- Mais fichez-moi la paix, ce n'est pas parce que j'arrive une fois en retard et fatigué que l'on doit me déclarer dépressif dans la seconde.
- Je n'est pas dit que tu étais dépressif
- Non mais c'est ce que Maureen m'a suggéré, il parait que j'ai une tête hallucinante ce matin.
-Pas hallucinante, hallucinée.
On peut déjà constater la pauvreté des dialogues dignes des meilleures séries Z...
La dépression semble être un sujet totalement étranger à l'auteur qui se contente de balancer quelques stéréotypes pour alimenter son histoire et faire des pages.
Bon nombre de dépressifs seraient ravis de se contenter d'une mauvaise tête matinale et de cauchemars comme effets de leur maladie et par réciprocité, si tous ceux qui avaient parfois un réveil houleux étaient dépressifs, ça se saurait...

Passons maintenant sur le deuxième sujet, l'homosexualité, avec un nouveau dialogue entre un inspecteur de police et un stagiaire :
-Bingo avait-il dit au jeune élève inspecteur, tu me donnes tout sur ce type pour ce soir, son âge, s'il est pédé, s'il se came.[...] Tu appelles le FBI, l'armée, je m'en fous mais je veux tout savoir.
-Moi , je suis pédé inspecteur! Mais cela en m'empêchera pas de faire le travail que vous me demandez.
Quelques temps après, le stagiaire rapporte son enquête :
-Vous allez être déçu et en même temps ravi.[...]
-Et pourquoi je vais être ravi?
-Il n'est même pas pédé !
-Mais je n'ai rien contre les pédés bordel, arrête avec ça!
On peut toujours constater que l'échange sonne creux. Il parait de plus surréaliste qu'un stagiaire en reste pas à sa place et encore moins qu'il dévoile sa sexualité si facilement.
Le pire dans ce dialogue est que Levy semble nous dire : " C'est pas bien l'homophobie, il faut être très tolérant" (prenez une voix niaise, ça marche mieux) mais quand on veut faire passer un message, autant qu'il soit subtil et réaliste, deux mots que Marc Levy a raillé du dictionnaire.

Cela permet d'arriver au paroxysme de mon indignation concernant le fond de ce roman : les leçons de morale ou encore "Comment mener sa vie pour les nuls"...
A plusieurs reprises, cette volonté est appuyée de manière affligeante. Je ne vais pas plus m'étendre sur ce sujet, un exemple parait être plus approprié. Il s'agit d'une lettre écrite par la mère du héros à son attention :
[...]Tu sais, rien n'est plus complexe que d'élever un enfant. on passe sa vie entière à donner tout ce que l'on croit être juste, tout en sachant que l'on ne cesse de se tromper. Mais pour la plupart des parents, tout n'est qu'amour, même si l'on ne peut pas s'empêcher parfois de quelques égoïsme. [...]
Cette lettre se poursuit dans le même ton, moralisateur à souhait et l'auteur ne s'en tient pas qu'à cela puisque ce genre de passages revient régulièrement.
En tout cas, maintenant, je sais comment on élève un enfant et si je devient père un jour, inutile de préciser que j'appliquerai à la lettre les bons conseils de notre sage.

Je me suis alors dit qu'il fallait cesser de regarder le fond et ainsi se contenter d'une lecture surfacique. Malheureusement, cela ne fut guère plus concluant...
Les personnages ne m'ont jamais intéressés, je les trouvais peu crédibles, caricaturaux etc. Je me suis rendu compte de cela grâce à un fait très simple pendant mes lectures de manière générale : je ne retenais aucun prénom d'une pause à l'autre. Cela ne m'arrive que lorsqu'il y soit trop de protagonistes soit qu'aucun n'attire mon attention. Je vous laisse deviner quelle est l'option ici... Je pense que cela est surtout dû à la pauvreté des dialogues. Si j'ai envie de regarder Plus Belle la Vie, j'allume ma télévision mais en aucun cas je souhaite trouver dans mes lectures ce genre d'échanges... Aussi, pendant les interactions, je prenait une voix niaise dans ma tête ce qui n'a pas facilité les choses pour m'attacher aux personnages...

Comme je l'ai déjà évoqué, je ne vois pas une réelle histoire. Du moins, pour nuancer, je dirais qu'il y a beaucoup de passages inutiles qui font office de remplissage... Par conséquent, je n'ai jamais réussi à y trouver de l'intérêt et ai décroché à de nombreuses reprises jusqu'à lire les dernières pages en diagonale.
Ce que je déteste par dessus tout dans les films ou les livres, c'est le mélodramatique et si je peux reconnaître une qualité à notre cher Marc Levy, c'est une maîtrise totale de ce style. J'avais déjà reproché à un récent livre lu, La Nostalgie de l'Ange, son côté outrageusement larmoyant mais ici, on surpasse Alice Sebold...
Le magazine L'Express a, selon moi, bien résumé les ingrédients de son succès : "
l'enfance, l'amour et l'amitié à la sauce mélo".

Côté style, j'ai rarement lu une œuvre d'un tel niveau. Sur certains passages, l'écriture se veut être grande : on place quelques mots savants ou légèrement élitistes dans des phrases qui n'en ont pas besoin. Une nouvelle fois, ce n'est que pour masquer la pauvreté du discours.
Sur d'autres, c'est très simpliste, les répétitions se succèdent, les fautes de français aussi... Aberrant... Bien sûr, il y a les dialogues insipides mais je ne vais pas y revenir une nouvelle fois...

Pour conclure, je rappelle une nouvelle fois qu'il ne s'agit que de mon avis mais je ne peux m'empêcher, au vu des statistiques de ventes, de m'inquiéter sur l'avenir de la littérature dans notre pays bien qu'il soit en grande partie vendu en tant que lecture de plage ou de transports...
Je n'ai pas la présomption de croire que je pourrais faire mieux mais avec ce livre, mon humilité a atteint ses limites et je ne peux pas plus nuancer mon propos. Quand on voit le nombre de livres à notre disposition, je ne pourrai jamais comprendre qu'il soit autant vendu. Une nouvelle énigme de la société actuelle...
J'ai eu vent d'une parodie de ce livre, Et si c'était niais? mais je m'interroge vraiment sur son contenu considérant l'original déjà comme une parodie de la Romance...

Je remercie 100choses encore une fois qui m'a permis de découvrir réellement cet auteur et je clôture ainsi mon challenge les lectures l'on ne s'imaginerait pas lire. Je suis fier de l'avoir lu , je peux maintenant clamer "oui, je l'ai fait" ; mon seul regret restera d'en avoir parlé car cet adage est toujours valable, encore plus dans notre société de consommation : "Dites du bien, dites du mal mais surtout, parlez de moi".
Pour conclure, je vous présente ce qui fut pour moi l'apothéose côté mièvrerie. Ça se passe de commentaire :
Trois mois s'écoulèrent ainsi sans que rien vienne troubler leur intimité. Cela se produisit un mardi soir. Ils s'étaient couchés tous eux après une soirée paisible passée dans l'appartement. Après leurs étreintes complices, ils avaient partagé les dernières lignes d'un roman qu'il lisaient ensemble, puisqu'il devait lui tourner les pages. Ils s'étaient endormis tard dans la nuit, dans les bras l'un de l'autre.








vendredi 19 février 2010

Le Premier Jour de Marc Levy




Les temps changent, c'est un fait, les modes aussi... Je me promène dans la rue en constatant que les gens sont dans une bulle qui consiste à regarder droit devant soi sans regarder ce qui se passe autour d'eux. Cette bulle, je vais la nommer la superficialité (j'aurais pu choisir aussi le conformisme). D'ailleurs, si l'on prend l'étymologie du mot personne qui provient du latin « per sonare » signifiant « pour jouer ». Il s'agissait de la désignation des masques que portaient les acteurs de la Comedia Del Arte. Une personne est donc un masque.

Vous êtes sans doute en train de vous demander quel est le rapport entre cette introduction et Le Premier Jour de Marc Levy, introduction réaliste à tendance pessimiste. En fait, il est tout simple, dans la semaine où j'ai lu ce livre, j'ai appris que marc Levy était l'auteur le plus vendu en France, je me suis donc penché sur le rapport entre son style et la société actuelle, une triste déchéance...

On avait pourtant essayé de me prévenir : « tu n'aimeras pas Levy », « Ces romans sont tous simplistes », « quand tu en as lu un, tu les as tous lu » et j'en passe. Cependant je ne suis pas du genre à forger ma propre opinion en fonction de ce que j'entends autour de moi donc j'ai profité de ce cadeau de ma mère pour construire un avis personnel.

Je vais donc commencer par le scénario. Ma première réaction après lecture de la quatrième de couverture : « génial, deux thèmes que j'adore : l'archéologie et l'astronomie ». Un autre motif qui a étoffé ma volonté de dégager seul mon opinion... Le scénario pêche tout particulièrement par son manque de crédibilité. La quasi absence de réalités scientifiques approfondies m'a complétement détaché de la trame de fond de l'histoire. Par conséquent, je n'ai pas cru une seule seconde à la plausibilité de l'histoire. Je ne préfère même pas parlé au sujet de la terrible conspiration internationale qui guette, tel un faucon survolant sa proie, nos deux protagonistes...

Nous arrivons maintenant aux personnages... En parallèle, deux scientifiques qui échouent, au début du roman, dans leurs projets respectifs et qui sont ainsi condamnés à retourner dans leurs pays... L'un est résigné, l'autre est déterminée malgré les doutes à retourner en Éthiopie pour poursuivre ses recherches. Je ne pourrais en raconter davantage sur nos deux aventuriers tellement ils sont d'une platitude désespérante... A la rigueur, j'ai préféré les personnages secondaires : Yvory, le sage traître qui prend par la suite des risques pour protéger et mener nos deux scientifiques dans leur « quête » ou encore Jeanne qui fait fait en sorte que sa sœur poursuive sa quête avec comme arrière pensée de renouer leur relation et de sentir à nouveau qu'elle a une famille.

Quel désastre! Je viens juste de me rendre compte que je dresse une critique uniquement négative de cet ouvrage... Certes, je n'ai pu dégager seulement deux points positifs mails ils méritent d'être divulgués... Le premier est que l'on peut allègrement penser à autre chose pendant quelques pages sans toutefois ni se perdre dans la trame de l'histoire ni ressentir le besoin de revenir en arrière pour retrouver tous les détails manqués... Le deuxième concerne... les cinq dernières pages du roman où un bouleversement émotionnel incommensurable submerge le lecteur à qui il ne reste un seul et unique choix : patienter quelques mois pour acheter la suite... (« Ah bon? Il est sorti? Mince, j'ai oublié de le mettre dans ma liste du Papa Noël... »)

Pour conclure, je recommande ce livre à tous ceux qui vont s'entasser l'été sur des plages où il est difficile de s'entendre ou bien à ceux qui s'ennuient fermement sur leur trône ou encore à tous les moutons qui suivent le mouvement général... En réalité, pour revenir à l'introduction, je déplore tout simplement que la superficialité s'attaque à tout même à le littérature! On met en avant de l'écriture terne à la limite de la niaiserie alors que se cachent dans la nature des auteurs de talent qui disposent, eux, d'une réelle imagination et d'un vocabulaire quelque peu plus élaboré. Je m'excuse auprès de tous ses fans mais je ne peux pas suivre ce mouvement insignifiant. Ma première critique acerbe se conclue par la note de 07/20.

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