jeudi 4 mars 2010

Le Manoir des Sortilèges de Serge Brussolo

Résumé : Gilles, un jeune écuyer, voit mourir son maître au cours d'un tournoi. Devenu la propriété du vainqueur, le voilà dès lors contraint de servir un étrange chevalier à l'armure couverte de rouille, et dont personne n'a jamais vu le visage. Ce baron maudit serait-il lié aux enlèvements d'enfants qui terrorisent la contrée ?
Peu après, ce maître mystérieux accepte une mission : retrouver, au coeur d'un manoir perdu dans les forêts du Ponant, un grimoire de sorcellerie dont la possession confère des pouvoirs maléfiques. Commence alors pour l'écuyer un dangereux voyage, qui va lier son sort à celui d'un monstre et l'entraîner aux confins de la peur.
Dans la veine du Château des poisons et de L'Armure de vengeance, Serge Brussolo nous plonge au coeur des superstitions et des ténèbres, dans un suspense qui ne laisse nul répit.

Mon avis : Dans le cadre de mon dernier partenariat, j'ai été choisi pour lire ce "policier" de Serge Brussolo dont le synopsis m'intriguait fortement. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire que ce soit une nouvelle fois mon registre préféré... En effet, la période médiévale ne m'a jamais vraiment intéressé que ce soit en terme d'étude (je me rappelle m'être ennuyé à mourir pendant les cours sur cette période...) ou en terme de lecture à part quand la composante Fantasy y est ajouté. Cependant, depuis que j'ai lu le dernier roman de Ken Follet, j'avoue que le genre ne me pose plus de problème et cela s'est encore confirmé avec ce livre.

Un style efficace mais conventionnel

Serge Brussolo, dans ce livre, ne brille pas par son style littéraire qui est relativement banal. Il ne fait preuve d'aucun style particulier, identifiable entre plusieurs. L'écriture est assez glaciale comportant quelques termes médiévaux très justement distillés. En effet, même sans connaître tout ce registre, on est en aucun cas gêné dans la compréhension de l'histoire.
Cependant, il n'y a aucune maladresses, cela se lit relativement bien, toute l'intrigue est très ordonné. L'auteur rend ainsi son livre efficace ne se perdant pas continuellement dans des détails inutiles.

Des personnages vraiment mis en relief

Le principal atout de ce livre réside dans la qualité de la description de ses personnages. En effet, le trio qui compose cette aventure est vraiment très complémentaire. Nous avant en premier lieu le baron maudit, Foulques de Braz : un paladin d'une grande puissance, froid, grincheux, directif : un chevalier dans toute sa splendeur. Gilles, un jeune écuyer, qui après la défaite de son maître face à Foulques, est obligé de se mettre à son service. Aux premiers abords, le jeune homme s'avère être d'une naïveté à la limite du supportable mais, plus les chapitres avancent, plus il s'affirme et arrive, malgré ses pensées quelque peu conditionnées, à garder une sorte de maîtrise sur les événements et ses compagnons de voyage. Enfin, le dernier protagoniste est une jeune femme, Tara, une jeune sorcière envoyée par le prieuré pour aider Foulques dans sa quête où la sorcellerie est si présente que seule une sorcière peut y lever les pièges et autres mystères. J'ai vraiment apprécié ce personnage par le paradoxe entre son érudition vraiment complète et sa passion aveugle pour le paladin.

Une intrigue très complète

Bien qu'on puisse reprocher à se roman une certaine absence d'originalité (cocktail basique de médiéval, mysticisme, horreur...), il n'en est pas moins plus qu'intéressant. En effet, à part quelques passages assez ennuyeux où tout simplement un peu grotesques (l'attaque des moutons), le reste de l'histoire est prenant à souhait, on est sans cesse dans l'interrogation ou le doute. On ne sait pas où l'on va, on a du mal à prévoir la suite des événement et encore plus le dénouement. Foulques pourra-t-il lever sa malédiction? Tara sera-t-elle amnistiée? Gilles arrivera-t-il à faire succomber la jeune sorcière? Une conspiration se cache-t-elle derrière tout cela? Tout ce qui rend un policier alléchant bien que j'ai un peu de mal à le classer dans cette catégorie mais ceci est un autre problème.

Je ne classerai pas ce livre comme un chef-d'oeuvre mais tout y est réuni pour qu'il vaille le détour. Les amateurs de cette période historique seront encore plus ravis ce qui n'empêche pas les novices tels que moi d'y prendre gout.
J'attribue ainsi la note de 15/20 à ce policier et remercie Livraddict pour ce partenariat ainsin que Le Livre de Poche.




mercredi 3 mars 2010

Matilda de Roald Dahl


Résumé : A l'âge de cinq ans, Matilda sait lire et a dévoré tous les classiques de la littérature. Pourtant, son existence est loin d'être facile, entre une mère indifférente, abrutie par la télévision et un père d'une franche malhonnêteté. Sans oublier Mlle Legourdin, la directrice de l'école, personnage redoutable qui voue à tous les enfants une haine implacable. Sous la plume acerbe et tendre de Roald Dahl, les événements se précipitent, étranges, terribles, hilarants. Une vision décapante du monde des adultes !

Mon avis : Encore une fois, il n'était pas dans mes premières intentions de lire ce livre Jeunesse mais depuis que je suis membre de Livraddict, on peut dire que je fais tout sauf lire dans mes registres favoris. Bien entendu, si je le fais ce n'est pas par contrainte mais par la recherche de nouveau plaisirs ou alors à ceux que j'ai oublié l'âge avançant. Ce livre a été choisi pour le Book Club du moi de Mars après avoir choisi comme thème, l'auteur, Roald Dahl. Je dois avouer que ce n'étais pas mon premier choix car je pensais ne pas le connaître puis je me suis rappelais que c'était aussi l'auteur de Charlie et la Chocolaterie que j'avais lu... il y a environ quinze ans d'où l'absence totale de souvenirs. J'ai donc décidé d'y participer et le moins que l'on puisse dire c'est que j'ai été conquis.

Une plume acérée dans un paysage d'innocence

Quand on lit des romans à caractère Jeunesse, on s'attend rarement à avoir une telle critique dissimulée dans l'histoire. En effet, on peut ressentir tout le ressentiment de l'auteur à l'égard de la société tout au long de ce livre. Les "méchants" sont décrits avec un humour qui les décrédibilisent et les rendent presque ridicules. R. Dahl ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu'il veut et évite ainsi des détours inutiles. C'est direct et j'adhère!
L'univers dans lequel il nous plonge est à la fois loin et proche de nous. En effet, bien qu'écrit il y a déjà quelques années, le fond de l'histoire ne nous apparait pas si décalé par rapport à notre réalité. Beaucoup pourraient y reconnaitre allègrement un de leur proche, une personne jadis rencontrée ou encore un professeur passé ou présent...

Matilda et les autres

Ce qui m'a réellement séduit dans ce roman est que, dès les premières pages, on est de suite plongé dans l'univers qui gravite autour de cette pauvre Matilda. En effet, cette petite fille de cinq ans a la chance d'avoir des capacités incroyables : le calcul mental est un jeu qui ne lui coûte aucun effort, elle apprend à lire seule, elle dévore des livres comme des tablettes de chocolat... Malheureusement, on ne peut pas dire qu'elle soit entourée par une charmante famille qui l'aime comme il se doit. En effet, son père est infâme vendeur de voiture qui utilisent nombres de subterfuges pour duper sa clientèle, sa mère est (excusez-moi du terme mais il s'impose) une de ces pintades qui ne font rien, qui ont la critique facile et qui considèrent leurs enfants comme de simples objets appartenant à la maison et enfin son grand frère qui est un imbécile de base mais qui, étant le digne héritier masculin du père, est choyé au détriment de notre héroïne.... La vie n'est pas un long fleuve tranquille pour notre chère Matilda...
Heureusement, quelques personnes vont l'aider à affronter l'indifférence qu'on lui montre. Tout d'abord la bibliothécaire puis sa première professeur, Mademoiselle Candy. Cette dernière est l'incarnation de la gentillesse et va tout mettre en oeuvre pour montrer ce dont Matilda est capable. Malheureusement, il n'y a pas que sa famille qui lui porte préjudice...

Un conte indémodable

Comme je l'ai déjà évoqué, ce conte malgré son âge avancé peut toujours s'avérer d'actualité. L'histoire s'enchaîne avec un délice particulier. J'ai juste ressenti une baisse de mon attrait lorsqu'est apparu Mademoiselle Legourdin, qui, bien que représentante de toute cette caste de professeurs n'aimant pas les enfant, a trop été caricaturale à mon goût notamment avec son passé de championne de lancé du marteau... De plus, le côté "paranormal" apporté au courant de l'histoire m'a légèrement dérangé.

Un conte pour enfant qui traverse sans problème les générations et n'est pas dépourvu de méditation pour les plus âgés. Tout est mis en oeuvre pour nous porter du début à la fin dans un monde à la fois loin et proche de nous. Un vrai coup de coeur qui vaut la note de 18/20!

mardi 2 mars 2010

Ma première nouvelle : Ainsi revit le livre

Dans le cadre du lancement du premier numéro du livraddictmag, un appel aux livraddictiens avait été lancé. En effet, il s'agissait d'un concours de nouvelles où la meilleure (jugée par la team) devait être publiée dans le premier numéro. Malheureusement, nous n'étions que trois participants si bien que la Team a décidé de publier les trois nouvelles, merci à eux. Voici donc ma première nouvelle : Ainsi revit le livre.
N'hésitez à me donner vos réactions, même si elles sont négatives, au contraire, je ne demande qu'à apprendre de mes erreurs.

"«Joane, Joane, il faut te réveiller mon enfant.»
Il y a certaines nuits comme cela où ton esprit se situe entre les mondes du rêve et de la réalité. Cependant, un appel pendant mon sommeil relevait de l'inédit. J'entamais la suite de ma pseudo réflexion lorsque la voix récidiva :

« Joane, tu dois me suivre ».
C'était une voix de femme remplie d'amour et de chaleur. J'avais l'étrange sensation de l'avoir entendu quelque part. Ce que je ne comprenais pas, c'était que la situation aurait dû me paniquer alors que, non, je n'arrivais pas à avoir peur..Je me décidais donc à répondre bien que le caractère ubuesque de la la situation ne m'aidait pas à trouver mes mots. D'une voix tranchante, je clama :

« Qui êtes-vous et que me voulez-vous ?»

Toujours de cette même voix maternelle et protectrice, la présence me répondit :
« Pour savoir qui je suis, il te suffit simplement d'allumer ta lampe. Ensuite nous partirons toi et moi pour une petite balade qui nous conduira au Conseil. »

Je commençais à croire que je délirais. Me prenait-elle pour une imbécile? « Allumer ma lampe », comme si je n'y avais pas pensé... En réalité... Je n'y avais pas pensé...

Je tendis alors aveuglement ma main en direction de ma lampe de chevet et actionna l'interrupteur.

Ce n'était donc pas un rêve, il y avait bien quelqu'un dans ma chambre. La sensation que cette vois m'était familière se confirma alors. La jeune femme avait environ une vingtaine d'années, de magnifiques cheveux noir de jais descendant jusqu'en haut de ses cuisses. Elle avait le teint de ces magnifiques femmes indiennes que l'on voit dans les films. Elle portait une légère robe en cuir tanné qui découvrait son épaule gauche. Mon regard se posa alors sur son collier : un léger ruban de soie auquel était accroché une pierre blanche sans valeur apparente. L'évidence me fût alors limpide : c'était Pocahontas.

Rationnelle au possible, je commençais à me rendre compte que je souffrais de quelques troubles psychiques. Selon mes parents, il pourrait s'agir d'une réaction dû à mon adolescence approchante...Cela semblait si réel : ma chambre était dans le même état que la veille et Pocahontas paraissait si vraie! Non! Je n'étais pas folle.

Continuant de dévisager de mon regard ahuri la jeune femme, je me rendis compte que quelque chose n'allait pas chez elle, du moins dans son apparence. Ce n'était pas exactement la même « personne » que dans le Dessin Animé. Une incontestable tristesse l'affligeait, son regard était celui d'un appel au secours malgré toute la détermination qu'il en dégageait. Mon état semi-comateux n'arrivait à distinguer le rêve de la réalité.

De sa voix doucereuse, elle reprit au bout de quelques minutes ou bien quelques heures je ne savais plus : « Maintenant que tu m'as reconnue il est temps pour moi de t'emmener au Conseil ».
Je ne pris même pas la peine de répondre tant il me semblait être une évidence que je devais la suivre. Sans dire mot, elle se retourna et se dirigea vers la porte de ma chambre. Je poussa délicatement ma couverture sur la droite et sortis de mon lit. A pas de velours, j'avançai en direction de la belle indienne qui ouvris la porte.


Derrière ma porte de chambre, il n'y avait plus mon couloir, la porte de la chambre de mes parents... J'étais plongée dans un décor sorti tout droit de mes Dessins Animés d'enfance : une immense allée en pleine forêt où seule la nature exerçait pleinement ses droits. Les oiseaux gazouillaient, les cerisiers étaient en fleur. Pleins d'agréables odeurs et bruits arrivaient jusqu'à moi. Cependant, je reçu des sortes de flashs où je distinguais des carcasses d'animaux morts, des arbres calcinés, un silence pesant... Mon regard se dirigea alors sur Pocahontas qui, elle aussi, semblait perdre ses couleurs ou alors disparaître. Ces deux mondes surréalistes semblaient coexister, l'un parasitait l'autre.
Pocahontas s'exprimât alors : « Joane, presse le pas s'il te plait, le Conseil nous attend au bout de ce chemin.
Je n'osa guère répondre tant mes interrogations étaient nombreuses et la jeune indienne intimidante. Son inquiétude était accablante et ses doutes nombreux.


A deux-cent mètres environ de la fin du sentier, deux silhouettes se distinguèrent au loin. Il s'agissait d'un jeune homme d'une quinzaine d'année au vu de sa carrure et une femme portant des haillons. Je n'avais, à ce moment, aucune certitude mais des idées émergeaient doucement quant à leur identité.

Quelques minutes plus tard, nous arrivions dans une minuscule clairière où quatre souches d'arbre entouraient un feu. La symétrie quasi parfaite de l'endroit me donnait une fois de plus cette sensation surréaliste. Sur deux des souches étaient assises les deux personnes que j'avais aperçues et mes soupçons furent confirmés : il s'agissait de Peter Pan et Cendrillon. Le premier était vêtu de ses habits verts mais il était couvert de cicatrices. Quant à la seconde, ses joues creusées et son corps squelettique lui donnaient un aspect maladif. Pocahontas m'invita alors à m'assoir sur l'une des souches puis s'installa sur la quatrième.

Peter prit alors la parole : « Comme tu peux le remarquer, notre univers est en crise. Vous, les enfants, voulez grandir trop vite. Aussi, votre âme se corrompt par l'esprit adulte ». De sa voix larmoyante, Cendrillon ajouta : « Il... il ne faut pas nous oublier, l'enfance est une étape trop importante pour que vous la sacrifiez. Écoutez vos parents, vos professeurs mais ne les laissez pas vous faire devenir de jeunes adultes avant le moment propice. Vous avez toute votre vie pour cela. » et Peter de reprendre : « En continuant comme cela, vous arriverez le jour de votre mort avec pour sentiment la culpabilité d'avoir oublier que vous aviez été un jour un enfant et que...».

«Peter, s'il te plait, arrête. Je vais expliquer à Joane ce que nous attendons d'elle» le coupa alors Pocahontas puis reprit de son ton chaleureux : « Écoute Joane, nous t'avons choisi parmi des milliers de jeunes filles pour que tu donnes la possibilité à ton monde de ne pas oublier le merveilleux univers de l'enfance. A ton réveil, tu croiras que toute cette aventure n'aura été qu'un rêve mais nous te supplions de te rappeler nos paroles et ensuite d'agir, tu auras de nombreuses années pour cela. » Toujours impassible, je la regardais, j'étais perdue, je ne savais pas trop ce que l'on attendait de moi...

Après quelques instants, Pocahontas baissa la tête puis me dit : « Maintenant, réveille-toi! ».

Sursautant, le souffle court, je ressortis de mon cauchemar. Tous ces enfantillages n'avaient été qu'un rêve... Je remarqua soudainement que je portais à mon cou le collier de Pocahontas, à mon pied la pantoufle de verre de Cendrillon et une petite épée en bois de Peter à la main...
« Impossible! » criais-je.

Après quelques étourdissements, une idée, non, plutôt une pensée, un nom me vint à l'esprit : «Potter... Harry Potter ».

Lancement du premier Livraddictmag


Après plusieurs semaines d'attente, nous étions tous (les livraddictiens) vraiment ravis de voir apparaitre ce vendredi à 20h le premier numéro de l'aventure du livraddictmag. Comme le titre le suggère, c'est un magazine virtuel contenant des avis de lectures, un dossier spécial, un lancement de collection à savoir Ukronie (qui rique de vite faire augmenter ma PAL...) et quelques surprises à découvrir.
Je vous donne ici la possibilité de découvrir quelques pages : ENJOY!!

J'ai été d'autant plus ravi quand j'ai vu que ma nouvelle y avait été publiée, merci à eux! (je la mettrai en ligne demain sans doute)


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