dimanche 14 mars 2010

Ilium de Dan Simmons

Résumé : Imaginez que les dieux de l'Olympe vivent sur Mars. Ils se déplacent librement dans le temps et l'espace grâce à leurs pouvoirs quantiques. Leur plus grand plaisir, c'est la guerre de Troie qui se joue sous leurs yeux. Pour y mettre un peu plus de piment, ils envoient des érudits terriens modifier les évènements à leur gré, en gardant toutefois le récit d'Homère comme référence. Mais en orbite autour de Mars, de petits observateurs surveillent les jeux divins. Batailles grandioses, intrigues politiques et amoureuses, dialogues savoureux, une fresque passionnante qui mêle space opera et mythologie avec grand brio !


Mon avis : Voilà maintenant deux ans que je connais cet auteur avec la lecture de l'échiquier du mal que j'avais littéralement adoré. J'avais ensuite continué sur Le cycle d'Hypérion, un space opéra mélangeant mythologie, poésie (particulièrement Keats)... Ce cycle est selon moi l'un des plus grands chefs d'œuvre de la Science Fiction connu à ce jour. Plus récemment, j'ai lu son dernier roman, Terreur, qui était d'une lourdeur incroyable et s'est avéré être une incroyable déception. Entre temps, j'avais entendu parler de ce diptyque Ilium/Olympos du même auteur dont les synopsis m'avaient passionnés car ils s'intéressaient à la mythologie grecque (la guerre de Troie), l'une de mes grandes passions...

Pour ceux qui me suivent quelque peu sur livraddict, vous pouvez remarquer que j'ai mis un certains temps à lire ce livre (même si j'en ai lu d'autres en parallèle), un peu plus d'un mois à vrai dire. Bien que ce soit un réel pavé, cela ne justifie pas tout.

Pour tout vous dire, ce livre a remis en cause mes capacités à lire des ouvrages complexes tant ma lecture fut laborieuse. Je vais donc vous exposer les trois raisons qui ont fait de ce livre un calvaire intellectuel.

Tout d'abord, la SF est poussée dans ces derniers retranchements : un vocabulaire des plus complexes qui laisseront les novices sur la touche ou encore des noms venus d'un autre temps qui ont la particularité de se ressembler... Bien qu'ayant un lexique à la fin du récit, j'ai eu beaucoup de mal à m'approprier tout ce langage d'un autre monde. Je n'avais pas ressenti cela lors de ma lecture du Cycle d'Hypérion, les termes étaient, si je me souviens bien, mieux distillés et expliqués au fur et à mesure du livre. Outre le vocabulaire "cosmique", l'écriture de Simmons est assez complexe et même son "Français" peut parfois se révéler compliqué rendant la lecture encore plus laborieuse. Cependant, il peut se montrer très cru et ainsi ne pas passer par quatre chemins pour décrire une action.

Ensuite, nous devons suivre trois histoires en parallèle : la première concerne deux moravecs (sortes de robots dotés d'une conscience), l'un passionné de Proust et l'autre de Shakespeare dont la mission est des plus obscurs... La seconde est celle d'humains qui vivent "à l'ancienne" : leur histoire m'a parut très floue du début à la fin, je ne comprenais pas leurs rôles, leurs liens avec le reste et surtout où amenaient leurs diverses actions. Je pense que c'est la partie qui m'a le plus déroutée et dérangée. Et enfin, nous suivons la vie sur Mars d'un scholiaste (spécialiste des récits homériques ramené à la vie par les dieux Grecs) qui peut se morpher en n'importe quel personnage et va ainsi perturber la guerre telle que nous la connaissons. Ceci est la partie la plus simple d'accès et dont le récit est le plus captivant par le style épique apporté par l'auteur pour décrire les scènes, celles relatant les batailles surtout.

Enfin, bien qu'un récapitulatif des personnages principaux de la guerre de Troie ainsi que des dieux grecs soit disposé à la fin de l'œuvre, il est conseillé d'avoir de solides bases en terme de mythologie grecque pour apprécier tout ce qui se passe et ne pas se perdre dans la multitude de protagonistes. Il en va de même sur la partie concernant les deux moravecs où l'on cite beaucoup Proust et Shakespeare ce qui peut être dérangeant pour un novice comme moi. Pourtant, encore une fois dans le Cycle d'Hypérion, Jonh Keats était très souvent cité mais cela n'a pas parasité ma lecture comme cela a pu être le cas sur ce livre.

En terminant la dernière page, il m'était impossible de définir si oui ou non j'avais aimé ce livre tant d'un côté j'étais perdu à plusieurs reprises entre une action très dense et un vocabulaire peu évident et de l'autre un récit épique qui me laissait parfois sans voix. Je n'arrive pas à savoir s'il me manquait un peu de "vécu" en terme de science fiction ou de connaissances mythologiques pour vraiment prendre toute la mesure de ce roman. Je le relirai sans doute d'ici quelques années pour voir si ma lecture était prématurée. Je conseille quand même ce livre à tous ceux qui sont passionnés de SF mais à qui je conseillerais de lire l'Illiade d'Homère au préalable ou alors un récit résumant la guerre de Troie avec quand même de nombreux détails et descriptions des personnages.
Bien que très dure à juger, j'attribue la note de 13/20 à ce roman.

9 commentaires:

  1. Au moins tu as réussi à m'intriguer et à me tente... et pis j'ai lu l'Illiade;) à voir si il croise ma route un jour...

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  2. Hé bien, bravo pour être arrivé au bout déjà !
    Je ne commencerai pas cet auteur par Illium donc :P

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  3. j'ai oublié de préciser que pour la lecture du deuxième tome... Je vais attendre un peu :P

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  4. Je suis d'accord avec toi sur l'Échiquier du mal et Hypérion et je n'ai jamais aimé ses romans d'horreur donc j'ai fait l'impasse sur Terreur.
    J'aime beaucoup ton article sur Ilium, on sent que ça n'a pas été facile à lire ! :) J'ai les deux tomes dans ma PAL donc je les attaquerai un jour mais j'avoue que ça me fait un peu peur ! :)

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  5. Merci Frankie, si tu suis mes quelques conseils, cela te facilitera la tache^^ Il faudrait que j'arrive à chatter avec quelqu'un qui l'a vraiment bien assimilé parce que certains détails sont restés plus que flous...

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  6. Je suis fan de Dans Simmons depuis ses début! je l'ai découvert avec Hypérion lors de sa sortie, puis j'ai adoré "l'échiquier" du mal, mais surtout j'adore quand il fait dans l'horreur ("la chant de Kali" est une pure merveille). J'ai quasiment tout lu...sauf Illium justement qui attend toujours sagement dans ma PAL...Il me fait un peu peur celui là!

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  7. Après avoir bouclé Terreur, j'hésitais entre Hypérion et Illium pour poursuivre ma découverte de Dan Simmons. Mais après avoir lu ton billet, plus aucun doute, ce sera Hypérion...

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  8. Dan Simmons joue sur deux tableaux : l'horreur tourné fantastique ou encore l'Echiquier du Mal (qu'on classe en SF et où je ne suis pas d'accord) et la pure SF avec Hypérion et Ilium/Olympos. Comme je l'ai décrit dans ce billet, pour le moment, c'est ma lecture la plus douloureuse^

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  9. Faut pas avoir peur de ce livre. C'est une pure merveille !

    Alors d'accord, j'ai moi-même pas encore tout compris des implications à tiroirs, de qui manipule qui…

    Mais franchement, dès le début, dès la première fois où je l'ai lu, j'ai tout de suite accroché. C'est tellement vivant comme livre. On a l'impression d'être dedans.
    On est loin de la guerre ou de la culture grecque aseptisées. C'est cru, il y a de la mort, de l'amour, du sexe, mais pas à trop forte dose. Et on voit bien que c'est toujours les mêmes ressorts qui font bouger les hommes.

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