
Résumé : L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d'une humanité retournée à la barbarie.
Mon avis : Tout d'abord, un grand merci à Jérôme des Editions Point Deux pour m'avoir fait partager ce nouveau format qu'est l'ultra-poche.
J'ai lu ce livre il y a environ un mois et j'en garde toujours un souvenir intact. Il y a des livres qui vous marque par leur contenu, leur originalité ou bien leur émotion. Celui-ci ne m'a marqué pour aucune de ses raisons... En effet, en refermant le livre, je me suis demandé ce que je pouvais en dire, en penser parce que c'est tout simplement... spécial.
On m'avait prévenu que ce roman était étrange et plus particulièrement le style le l'auteur. Je n'ai pu que constater que c'était bizarre, inconnu pour moi. Il nous plonge dans un univers post-apocalyptique où l'obscurité, la mort et le froid sont les seuls (et derniers) compagnons de l'homme. Sa plume est calée sur son univers : elle fait froid dans le dos. C. McCarthy a selon moi réussi ce qu'il voulait mais ce n'est pas pour tous les goûts... Je suis amateur d'ambiances étranges où les émotions des protagonistes est palpable et là... le néant. A l'image du style, je suis resté glacial, de marbre, aucune émotion n'a pu transparaître à cause de cette écriture monocorde et étrange.
S'il y a bien un paramètre qui influe beaucoup sur mon "jugement" sur un livre, c'est la manière de créer les personnages. Dans ce roman, on est en totale distanciation avec les personnages. Pourtant, la relation père/fils est prenante mais la plume (encore une fois) trop lugubre de l'auteur empêche de ressentir pleinement les émotions. Attention, je ne suis pas à la recherche d'écritures larmoyantes qui pousse le lecteur à être ému. Néanmoins, je pense qu'il soit possible de trouver un juste milieu... Il semblerait (et cela se remarque) que c'est un choix de l'auteur en corrélation avec l'ambiance qu'il instaure mais... ça ne passe pas.
D'ailleurs, je ne pourrais vous décrire ces personnages physiquement, ils n'ont même pas d’identité propre. C'est simplement "le père" et le "fils". La rudesse du premier m'a très souvent affligé et l'innocence du deuxième m'a touché... légèrement. Pourtant, le combat que mènent ces deux protagonistes pour survivre est incroyable, le père se démène pour sauver son fils et la fin... impressionnant... mais je n'étais qu'un simple spectateur.
L'année passée, une institutrice, dans un délire pseudo-intellectuel relatif aux livres m'avait parlé de la Route en me disant qu'elle avait apprécié mais qu'au bout d'un moment, elle s'était "engluée" à cette Route. Autant j'étais très réfractaire à sa manière de penser autant sur ce roman, je ne peux que la rejoindre à ce jour...
Le ton est monocorde, les personnages distants, il ne manquait plus qu'une histoire qui tourne en rond... Sans parler d'ennui, ce serait inapproprié, je n'ai rien trouvé d'exaltant dans cette histoire. Les deux héros avancent sur cette fameuse route et rencontre des obstacles. Ils les passent jusqu'à l'obstacle suivant et ainsi de suite. J'entre quelque peu dans la caricature mais avec du recul, c'est un peu ce que j'en retiens. Certes, des passages sont trépidants mais cela reste assez conventionnel.
Sévère, éternel insatisfait... beaucoup de qualificatifs pourraient m'être attribués après des billets comme celui-ci mais pourtant, il faut savoir que je n'ai pas détesté ce roman. C'était une nouvelle expérience et elle était tout à fait enrichissante. Je pense sincèrement que ce livre puisse plaire mais il faut que l'émotion parvienne jusqu'au lecteur, chose qui ne s'est pas produite avec moi. Cormac McCarthy a réussi ce qu'il a entrepris, rien à redire sur le sujet. Ma chronqiue est donc assez négative mais je donne quand même un 12/20.