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mercredi 17 novembre 2010

La Nostalgie de l'Ange d'Alice Sebold


Résumé : Nom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie.
Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. " Mon prof préféré était celui de sciences naturelles, Mr. Botte, qui aimait faire danser les grenouilles et les écrevisses à disséquer dans leur bocal paraffiné, comme pour leur rendre vie. Ce n'est pas Mr. Botte qui m'a tuée, au fait. Et ne vous imaginez pas que tous ceux que vous allez croiser ici sont suspects. C'est bien ça le problème. On n'est jamais sûr de rien...
C'est un voisin qui m'a tuée. " Susie est au Ciel, et pourtant son aventure ne fait que commencer...

Mon Avis : Avec la sortie du film dans le courant de l'hiver dernier ajouté au fait que beaucoup de mes comparses lecteurs l'avaient lus, La Nostalgie de l'Ange est un livre dont j'entendais beaucoup parlé. J'ai essayé d'avoir aucun apriori avant de le commencer. Il faut dire que j'avais entendu autant de profondes éloges que de critiques amers... Malheureusement, je rejoins la deuxième catégorie de ces lecteurs...

La première raison qui m'a fait quasiment détesté ce livre est la profusion de voyeurisme et de tentatives d'accroches larmoyantes. Pour tout dire, j'avais l'impression d'être confronté à un article du Voici du crime : Le Nouveau Détective. En effet, on fait du meurtrier de Susie un horrible monstre pratiquant tous les crimes affreux que l'ont peut voir : pédophilie, nécrophilie, découpe de corps etc. Bref, je ne lis pas pour ça, pas pour me rappeler qu'il y a des abominations sur notre planète... Je ne pense pas qu'il y avait besoin de tout ça.
Sur le deuxième point que j'ai évoqué, je suis de nature à ne pas aimer qu'on m'impose des sentiments de compassion voire de pitié, je préfère qu'on les exprime de manière quasi implicite, qu'on ne dise pas au lecteur : "maintenant, c'est triste, soit ému...". On a trop souvent tendance dans la société actuelle à générer du "business larmoyant" et j'en ai profondemment horreur. Je n'avais jamais ressenti ça dans un livre et j'espère que ce ne sera plus le cas.

La deuxième raison est la confusion générale de l'intrigue. Flashbacks, ellipses narratives et j'en passe, l'auteure ne facilite en rien l'imprégnation du récit. Par exemple, au début du roman, la narratrice, Susie, nous raconte à la fois, sans transition, le déroulement de son meurtre, ce qu'elle voit du paradis et des bribes de souvenirs quand elle était vivante... Aussi il m'arrivait très souvent de laisser mon esprit vagabonder n'ayant jamais vraiment réussi à prendre mes repères. Cela continue tout le récit, je n'ai ainsi jamais pu vraiment m'y intégrer.
Certains passages m'ont semblés hors sujet ou du moins, particulièrement inintéressants. J'ai beaucoup aimé le fait que Susie observe son meurtrier, elle pouvait alors nous parler de ce qu'il faisait et de son passé mais en contrepartie, on a su dès le début qui il était donc on perd l'intérêt de suivre l'enquête.... J'ai beaucoup apprécié aussi qu'on analyse le deuil de chaque membre de la famille, c'est amené de manière plutôt réaliste : le renferment sur soi-même, le dénie, l'adultère pour compenser etc. Mais par contre, ce fut un déplorable ennui de parler de ce que faisaient les "vivants" lorsque ça n'avait aucun rapport avec la narratrice.

J'ai été assez attendri par la narratrice même si je trouvais que son discours n'était pas en adéquation avec son âge. Elle analyse ce qu'elle voit de son paradis, se livrant sans pudeur à nous. Elle dit en toute franchise ce qu'elle pense de chaque membre de sa famille.
J'ai aussi beaucoup aimé le père qui sombre à petit feu dans le désarrois, se raccrochant à des chimères et à ses enfants encore en vie qu'il chérie. Lindsey, sa sœur, m'a impressionné par sa force de caractère face aux événements et Grand-Mère Lynn m'a bien fait rire dans le rôle de la mamie alcoolique à tendance hystérique. La mère et Buckley étaient quant à eux plus en retrait et les autres personnages secondaires n'ont pas éveillé mon intérêt.

L'écriture d'Alice Sebold est le point fort de ce roman. C'est très souple, fluide et emprunt de sentiments, un peu trop à mon gout quand même. Par contre, la mise en place de l'histoire est très mal faite, ça part dans tous les sens et on se demande jusqu'à la fin où on va...

Vous l'aurez compris, ce livre m'a marqué mais dans le mauvais sens du terme... Une surdose sentimentale ajoutée à un fouillis incommensurable ont condamné ma perception de l'histoire qui, malgré quelques bons points, ne m'aura jamais embarquée... Je lui donne donc un 09/20

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