mercredi 19 octobre 2011

L'Ombre du Vent de Carlos Ruiz Zafon

Résumé : Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du vent.

Mon Avis : Les livres classés contemporain ancrés dans le réel ne sont habituellement pas ma tasse de thé. Ce que je recherche dans la lecture c'est un moyen d'évasion, d'échapper à ce monde parfois morne, parfois inquiétant, parfois lourd... Cependant, de temps en temps, j'aime me plonger dans un titre du genre pour varier d'une part et d'autre part, pour pouvoir discuter sur ces romans à la mode dont beaucoup parlent. Étonnement, je suis souvent conquis et pour le coup, je range ce livre dans la catégorie coup de coeur!

Pendant le premier tiers de l'histoire, j'avais quelques difficultés à savoir où l'auteur m'emmenait. On suit en effet un jeune garçon, Daniel Sempere, fils de libraire passionné de livres. Son père l'emmène un jour dans un mystérieux endroit de Barcelone, le cimetière des livres oubliés, dans lequel on garde les livres disparus des étalages dont personnes n'a aucun souvenir. Il y choisit un livre nommé l'Ombre du Vent écrit par un inconnu, Julian Carax. Passionné par sa lecture, il va remonter les évènements qui ont fait la vie de l'auteur mais il ne se rend pas compte que cette quête est comme toutes les autres, elle recèle pleins de dangers.
Au fur et à mesure que les années passent, l'histoire se densifie, le mystère s'amplifie. On suit avec un plaisir énorme l'enquête que mène le jeune Daniel. Malgré les longues discussions, la lenteur de l'intrigue, on est jamais gagné par l'ennui. On en devient aussi passionné que Daniel, on souhaite savoir autant que lui ce qu'est advenu de Julian.

Un facteur non négligeable qui nous permet d'apprécier l'ensemble de l'oeuvre est sans nul doute l'ambiance créée par l'auteur. Plonger dans l'une de mes villes préférées, Barcelone, fut une expérience extraordinaire. On parcourt les rues et autres ruelles en compagnie de Daniel et même si je n'ai pas reconnu grand chose, j'ai adoré visiter cette ville à l'époque de l'après-guerre. Cette différence de lieu et de temps a été pour synonyme d'originalité puisque je n'y suis pas coutumier.

La plupart des protagonistes sont excellemment créés. Chacun apporte une pierre à la muraille que représente le livre. Comme je le disais, nous vivons de très longs échanges entre Daniel et eux. Ils sont rendus passionnant par les personnalités respectives de chacun. Ils semblent tous réels, comme si nous les connaissions.
Le héros n'est pas le plus remarquable de tous mais nous observons avec lui son évolution, son accès à la maturité, sa transition entre le monde de l'enfance et celui de l'adulte. Il n'est peut-être pas très marquant mais il est néanmoins intéressant.
Parmi tous ceux qui ont croisés mon chemin, j'en retiendrais deux : Fermin et Béatriz. Le premier est initialement un sans abri avec lequel Daniel sympathise et qui va se révéler être extravaguant et attachant. En effet, pourvu d'une culture faramineuse, il se révèle être extravagant et il dispose d'un incroyable sens de la rhétorique. Ses sorties sont souvent exquises et ses délires philosophiques apportent beaucoup. La deuxième est la soeur de son meilleur ami qui l'intrigue et le terrifie depuis son enfance. Une relation particulière va se tisser entre eux. Elle est très charismatique et mystérieuse. Une femme pas comme les autres...

L'une des qualités que comporte ce roman est sans conteste l'écriture d'une rare poésie de Zafon. Même si je n'y ai pas remarqué d'identité propre, j'ai adoré la facilité avec laquelle il joue avec les mots. On ne peut pas dire que le style soit aisé mais il reste accessible au plus grand nombre. J'espère très vite retrouver la plume de l'auteur.

Coup de coeur de ce mois, j'ai littéralement adoré ce roman qui m'a transporté et m'a fasciné. Loin des histoires barbantes du genre, l'Ombre du Vent possède tous les ingrédients de ce qui fait un grand roman. J'ai ainsi très envie de découvrir ses autres romans même si je sais que le jeu de l'ange est souvent source de déceptions. Je donne un 18/20 à cette magnifique oeuvre!

mercredi 12 octobre 2011

Pars Vite et Reviens Tard de Fred Vargas


Résumé : Ce sont des signes étranges, tracés à la peinture noire sur des portes d'appartements, dans des immeubles situés d'un bout à l'autre de Paris. Une sorte de grand 4 inversé, muni de deux barres sur la branche basse. En dessous, trois lettres : CTL. A première vue, on pourrait croire à l'œuvre d'un tagueur. Le commissaire Adamsberg, lui, y décèle une menace sourde, un relent maléfique. De son côté, Joss Le Guern, le Crieur de la place Edgar-Quinet, se demande qui glisse dans sa boîte à messages d'incompréhensibles annonces accompagnées d'un paiement bien au-dessus du tarif. Un plaisantin ou un cinglé ? Certains textes sont en latin, d'autres semblent copiés dans des ouvrages vieux de plusieurs siècles. Mais tous prédisent le retour d'un fléau venu du fond des âges...

Mon avis : Depuis quelques mois, vous aurez sans doute remarqué que je me mets à lire de plus en plus de polar. Ce genre, jadis évité, me réussit aujourd'hui notamment grâce à un élan apporté par la saga millénium. Qui dit polar français dit depuis quelques années Fred Vargas qui a su conquérir son public et concurrencer les plus grands du genre. Il me fallait donc découvrir cette auteure et j'ai ainsi choisi son oeuvre la plus primée et connue... Verdict : j'ai adoré!

L'enquête tranche déjà avec le polars classiques : ici, pas de meurtres avant le deuxième tiers, seulement des étranges messages et des peintures sur les portes de tout Paris... On met du temps avant de savoir à quoi s'en tenir mais cela rajoute du suspens et de l'intérêt à l'enquête.
J'ai particulièrement adoré l'ambiance de ce roman partagé entre un côté vieillot dans le bon sens du terme et un autre plus moderne. Difficile de dater l'époque dans laquelle on se trouve mais cela rajoute de l'originalité à ce genre tant exploité.
Tout bon polar selon moi doit réserver des surprises et une fin rocambolesque! C'est en effet ce qu'il s'est passé puisque je n'ai pas réussi à anticiper les faits et surtout, je n'ai pas trouvé qui était le coupable avant la fin... Une réussite qui fait que ce livre a marqué des points.

Côté personnages, je les ai trouvés bien travaillés, chacun à sa place. L'inspecteur Adamsberg est très intéressant à suivre. Il est simple, un peu monsieur tout le monde mais ses raisonnements nous rapprochent de lui. Peut-être manque-t-il un peu d'identité, de particularités qui feraient en sorte qu'il se différencie de tout autre enquêteur mais il se laisse apprécié par son naturel.

L'écriture est sans aucun doute l'un des gros points forts de ce livre. Elle est spéciale, une identité propre se dégage d'elle et c'est un paramètre que j'aime retrouver dans mes lectures. Rarement le genre se détache d'une écriture noire, froide, ciselée mais Fred Vargas l'a fait avec brio. Je ne saurais mettre des qualificatifs ou encore dire ce qu'elle ajouté de particulier mais ce que je sais, c'est que j'ai été séduit et que c'est une qualité qui me fera continuer dans ses oeuvres.

Livre qui m'a tenu en haleine du début à la fin dans une ambiance spéciale, j'ai adoré mon premier Vargas. Ravi de retrouver dans une nouvelle enquête l'inspecteur Adamsberg, je ne mettrai que peu de temps avant d'ouvrir un autre de ses romans. Je conseille donc à tous les aficionados du genre de se diriger vers cette auteure au fort potentiel. Je donne donc un 17/20 à ce livre!

lundi 26 septembre 2011

Conan de' Robert E. Howard






Mon avis : Tout d'abord, je tiens à remercier chaleureusement les éditions Milady ainsi que le site de partage littéraire livvraddict pour ce partenariat allèchant.


S'il y avait bien un classique de Fantasy qui manquait à ma bibliothèque, c'est bien Conan, chef-d'oeuvre du genre qui aura par la suite insipiré les plus grands tel Gemmel ou encore Martin. Le seul paramètre qui aurait pu me rebuter est le format nouvelle que j'affectionne peu mais pour une fois, cela n'aura pas été un soucis..

De longueur différentes, les aventures diverses de Conan se suivent sans rapport les unes avec les autres mais pour le bonheur du lecteur, chacune est intéressante. Le point fort de cette diversité est qu'elle met certes toujours le même héros, Conan, en scène mais dans des rôles variés. Nous pourrons ainsi le voir en pirate, en voleur ou encore en général d'armée rebelle. Cela évite une certaine redondance qu'il était très difficile d'éviter sur un format aussi court.


Sans être extraordinaire, l'univers mis en place est riche et apporte son lot de créatures et d'ennemis en tout genre. Nous avons aussi l'occasion de visiter de nombreuses contrées toutes différentes qui nous plonge avec aisance dans chaque partie du monde inventé par Howard.

Conan, barbare de son état, est ce que l'on appelle un héros qui marque les esprits. Au vu de ce que je savais du personnage ainsi des adaptations cinématographiques de l'oeuvre, j'avais peur de tomber sur une montagne de muscles aux capacités intellectuelles plus que limitées. J'étais plus que ravi de me tromper puisque Conan, tout au long de ses aventures utilise aussi son cerveau pour mener à bien ses objectifs.


A force de le voir à l'oeuvre, j'ai su l'apprécier à sa juste mesure. Bien qu'ayant un caractère aussi taillé que sa musculature, je me suis attaché à cet homme incroyable dont les aventures m'ont fait vibrer.


Sans doute à cause de certains préjugés, je m'attendais à une écriture sanglante, relativement "bourrine" mais j'ai été agréablement surprise de voir combien la plume d'Howard était fluide et travailée. Tout est bien détaillée, les paysages se dessinent dans notre imagination et les émotions nous parviennent du livre.



Sans être un coup de coeur pour je ne sais quelle raison, cette découverte m'aura apporter quelque chose en plus dans la Fantasy et m'aura donner l'envie de découvrir d'autres oeuvres de ce maitre. Je remercie une nouvelle fois Milady et livraddict. Je donne donc un 17/20 à ce recueil.

mardi 13 septembre 2011

Gone Baby Gone de Dennis Lehane


Résumé : Patrick Kenzie et Angela Gennaro, les deux héros de Dennis Lehane, sont chargés de retrouver une petite fille de quatre ans, Amanda, mystérieusement disparue un soir d’automne. Curieusement, la mère d’Amanda paraît peu concernée par ce qui est arrivé à sa fille, qu’elle avait laissée seule le soir du drame pour aller dans un bar.
Sa vie semble régie par la télévision, l’alcool et la drogue. Patrick et Angie découvrent d’ailleurs que la jeune femme travaillait pour le compte d’un dénommé Cheddar Olamon et qu’elle aurait détourné les deux cent mille dollars de sa dernière livraison. Olamon se serait-il vengé en kidnappant la fille de son «employée» ?

Mon Avis : Après l'énorme coup de coeur que fut Shutter Island, il me paraissait évident que Dennis Lehane ne resterait pas hors de ma PAL bien longtemps. Sans trop le chercher, je suis tombé sur cet ouvrage de Lehane assez connu et je me suis mis à le lire peu de temps après. Même s'il ne m'a pas autant bluffé que Shutter Island, j'ai beaucoup apprécié ce polar plus traditionnel.

Gone Baby Gone, c'est avant tout une histoire d'indifférence. Une mère si l'on peut dire qui végète entre drogues, bars et télévision au détriment de sa fille laissée sur la touche sans amour, sans sentiment. La mère d'Amanda inspire en premier lieu du mépris puis c'est la pitié qui s'installe...
Amanda a donc disparu et les détectives Kenzie et Gennaro sont chargés, en tant que détectives privés, à retrouver sa trace. Plusieurs pistes sont amenées surtout quand on apprend que la mère rendait quelques services au détestable Cheddar Olamon, bandit de son état et qu'elle a essayé de l'arnaquer... Vengeance, meurtre, coïncidence? Qu'a bien pu vivre cette pauvre Amanda?
Au fil de l'histoire, l'enquête tisse sa toile, nous entraîne sur de fausses pistes le tout jalonnée de rebondissements croustillants. Cependant, le coupable se dessine relativement loin de la fin mais le dénouement concerne plutôt la traque du coupable.

Ma rencontre avec les inspecteurs fétiches de l'auteur s'est plutôt bien passée. J'ai trouvé le tandem, devenu aussi un couple, plutôt complémentaire. Chacun a été façonné pour ce métier qu'ils exècrent par moment, les menant à vivre des situations qu'ils n'auraient jamais envié.
On ressent à chaque instant plus intime que tous deux ont un jardin secret assez conséquent et un vécu peu attrayant. Ils sont plutôt réservés, elle est souvent sur la défensive et lui se réfugie dans le silence. Chacun a sa manière de mener les enquêtes mais au final, leur complémentarité est récompensée. En somme, ce duo est très intéressant et je serai heureux de les découvrir dans d'autres ouvrages.
Les autres personnages sont tous très bien travaillés notamment la mère qui nous inspire foule de sentiments négatifs à son égard. Nous rencontrons deux détectives très intéressants et différents qui amènent leur lot de surprises. Bizarrement, j'ai trouvé l'horrible Cheddar Olamon très bien travaillé. On arrive à imaginer ce bandit de la pire espèce sans problème. Aucun est négligé et c'est à travers tous ces personnages réussis qu'on remarque le talent incontestable de l'auteur.

S'il y a bien un facteur qui a été mis en avant dans Shutter Island, c'est l'écriture de Dennis Lehane. Sombre, précise, elle colle tout à fait au genre. Bien qu'accessible, elle est néanmoins très travaillée. De plus, sa technique lui permet de créer des personnages aussi complexes que réalistes, paramètre que j'adore dans les livres. Un auteur que je continuerai à suivre incontestablement.

Un très bon polar et plus généralement un super auteur que je recommande à tous les amateurs des polars noirs. Il me reste simplement qu'à regarder le film réalisé par Ben Affleck qui j'espère sera meilleur que l'adaptation de Shutter Island. J'ai très envie de me procurer le premier livre de lehane pour retrouver les deux détectives. j'attribue la note de 16/20 à ce polar.

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