jeudi 10 juin 2010

Oliver Twist de Charles Dickens


Résumé : Oliver Twist (1838) est un feuilleton criminel d'une noirceur concentrée. Un angélique orphelin échappe aux sévices que les institutions charitables de l'Angleterre victorienne réservent aux enfants abandonnés pour tomber dans les plus fangeux cloaques des bas-fonds londoniens. L'apprentissage précoce du vice et du crime y est de règle pour échapper à la misère et à la faim. On n'oubliera guère, après les avoir croisés, ni l'abominable Bumble ni le ténébreux Fagin, cette saisissante préfiguration des gibiers de bagne qui hanteront Les Misérables de Victor Hugo. Créations de l'imaginaire ? Ombres portées des terreurs et des cauchemars de l'enfance ? Peut-être. Toujours est-il que les contemporains y virent le reflet de la réalité. "Il n'y a pas tant de différence entre ce noir tableau de l'enfance et le tableau de l'usine par Karl Marx", remarque d'ailleurs le philosophe Alain. Il faut s'en souvenir à chaque page en découvrant Les Aventures d'Oliver Twist.

Mon Avis : Qui n'a pas, au moins une fois entendu parler des mésaventures du célèbre Oliver Twist? Comme je l'ai déjà souligné sur un billet précédent, je souhaite ,pour ma propre culture et parce que je trouve cela essentiel pour tout lecteur confirmé, lire de temps des classiques de la littératures et découvrir tous ces auteurs qui font la richesse de notre paysage culturel. Dickens est un écrivain d'un autre temps mais érigé parmi les plus grands. Sa plume est célèbre dans le monde entier et ce fut donc un plaisir de le découvrir. J'ai donc profité de ce Book Club spécial Londres pour m'encourager à ouvrir l'un de ses livres.

Commençons par l'intrigue : comme je l'ai évoqué dans l'introduction, Oliver subit dès son plus jeune une série infinissable de mésaventures. Il commence par se faire recueillir par un abjecte bedeau qui n'a aucun amour pour les enfants et surtout pas pour Oliver qu'il voit pendu quelques années après. Puis, comme il doit aller travailler, un ramoneur ayant la réputation d'être violent, veut le prendre en apprentissage mais heureusement, cela n'aboutit pas... Ses péripéties vont se prolonger inlassablement avec, quelques temps après, la rencontre avec de jeunes enfants voulant devenir son ami. On croit que c'est terminé, qu'il a trouvé des gens qui vivent la même chose que lui mais non, il s'avère que ce sont des voleurs sans scrupules... Voyant cette profusion de malheur, j'ai commencé petit à petit à me détacher de l'histoire car je n'avais qu'une chose en tête : le manque de crédibilité. Je ne voyais plus ça et je ne croyais plus du tout à l'histoire. C'est donc de la déception qui ma envahit au fur et à mesure.
Heureusement, j'avais une version raccourcit ce qui m'a évité une profonde lassitude et des longueurs souvent décrites...
Beaucoup voient un certain portrait accusateur ou moralisateur sur la société de l'époque mais au vu de la caricature, je ne sais pas s'il faut chercher en profondeur. Tous les bedeaux ne sont pas mauvais, tous les ramoneurs ne violentent pas les enfants etc. On ne peut pas tirer de généralités sur aucun point alors prenons la lecture avec détachement et non avec une profonde implication.

Concernant les personnages, aucun ne m'a vraiment emballé, le petit Oliver est touchant mais un peu trop naïf et manque de caractère parfois. Les personnages infâmes tel le bedeau sont très bien rendus mais encore une fois, on entre dans la caricature au détriment de la plausibilité. Pour moi, ceux qui sont ressortis sont Monks dont je ne relèverai pas l'identité qui s'avère être très complexe, beaucoup plus qu'il ne parait, et Nancy, jeune fille éprise du bandit Sikes qui m'a vraiment touché par son dilemme insolvable. Ce qui m'a plu chez eux est qu'ils sortent de la caricature, incarnent plus la complexité relative à l'être humain ce qui les rendent plus crédibles que les autres.

Le gros point fort de ce roman réside dans la plume de son auteur, le célèbre Charles Dickens qui a su convaincre des milliers de lecteurs à travers les générations. D'une fluidité incroyable, les mots s'enchainent avec précision. L'humour est subtilement disséminé entre les lignes rendant son écriture envoutante. J'aime les écritures originales, qui pourraient se différencier facilement entre des centaines d'autres. C'est le cas de celle-ci qui relève du chef-d'œuvre!

Servi par une écriture incroyable, je ne regrette aucunement de m'être arrêté sur ce classique. Néanmoins, je n'ai pas été captivé outre mesure par l'histoire et son manque de crédibilité qui a troublé mon implication. Les personnages sont trop caricaturaux à l'exception de deux seulement et le jeune Oliver est particulièrement naïf. Un classique à découvrir donc mais qui ne m'a pas transcendé. J'en termine avec un 13/20.

10 commentaires:

  1. Cela ne m'étonne pas que la succession de malheurs aient gâché ta lecture ... c'est l'impression que j'ai sans avoir jamais ouvert ce livre !

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  2. J'avais vu le film de Polanski avec les enfants et il était très bien ! Quant à lire le livre... ça c'est une autre histoire ! :) Peut-être un jour...

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  3. Je pense que je le lirais un jour, mais sûrement pas tout de suite...

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  4. Je n'ai encore jamais lu Dickens. Un "je ne sais quoi" me rebute, mais David Copperfield est tout de même dans ma LAL.
    Dommage que tu n'ai pas été touché par l'histoire, mais puisque tu as aimé la langue, peut-être vas tu tenter un autre titre?

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  5. Merci pour vos commentaires. effectivement, je compte en lire un autre et ce sera sans doute, comme toi, David Copperfield qui est dans ma PAL depuis des années.

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  6. Quoi seulement un 13/20 ?! Bon ok. Moi j'ai adoré. C'était mon 2ème Dickens (le 1er était "Un chant de Noël" que je n'ai pas aimé pour son côté fantastique) et je ne compte pas m'arrêter là. David Copperfield est déjà dans ma LAL.

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  7. Je comprends très bien qu'on puisse adoré mais je suis plus sévère avec les grands classiques, j'en attends beaucoup de part leur réputation. Il me manquait peut être un brin d'innocence..^^

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  8. Effectivement, à part le style de l'auteur, nos avis divergent plutôt... J'ai pris beaucoup de plaisir comme Belledenuit à lire ce roman. Pour moi, la caricature servie par une ironie mordante permet d'alléger le récit et de ne pas tomber dans le misérabilisme... Mais à chaque livre, son lecteur et donc son ressenti, son impression, son interprétation ! ;)

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  9. Tout à fait, sinon ce ne serait pas drôle. C'est vrai que l'ironie allège tout cela mais j'ai pas réussi à m'en imprégner pour autant...

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  10. J'ai bien aimé la description de Londres et les moments d'émotion que l'auteur nous propose dans ce livre palpitant.

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